


C’est un cap, que dis-je, c’est une péninsule, pour moi qui, il y a trois ans, un mois et huit jours obtenais mon permis A.
Que de chemin (de route plutôt) parcouru depuis ce fameux mercredi 12 décembre 2012. (Oui, oui, le 12/12/12, un signe non ?)
J’ai vraiment commencé par un simple aller-retour jusqu’à l’auto-école pour apporter à mon moniteur (je devrais dire Maître) une très bonne bouteille de Champagne. Il l’avait bien mérité.
Ces quelques kilomètres resteront gravés dans ma mémoire. J’avis sous les fesses une « vraie moto », j’étais seul et je pouvais pour la première fois aller où bon me semblait. Géant, …... Magique……..
Je n’en revenais pas d’avoir obtenu ce permis, à tel point que je n’en ai presque pas dormi. Pourtant le jeudi matin, debout avant 4 heures et départ pour un premier « grand » trajet de 75 kilomètres jusqu’à Lyon, avec comme compagnon de route, le froid et la nuit. Un peu d’appréhension me serrait (un peu) la gorge bien sûr, mais bon j’avais tellement envie de rouler sur une moto que rien n’aurai pu m’arrêter. Que dire de ce premier aller-retour ? D’abord, que j’ai surement roulé comme une quiche, que ma vitesse fut plus que raisonnable, que le flanc de mes pneus n’ont surement pas effleuré l’asphalte, mais quel pied, sentir la puissance contenue de cette machine, sentir les tourbillons de l’air autour de moi, cela restera un autre grand souvenir. J’ai tout de suite senti, qu’elle (ma belle 600) et moi étions faits l’un pour l’autre. J’étais bien (pour elle, je ne sais pas ???)
Puis les trajets se sont enchaînés, 150 km par jour, 5 jours par semaine.
Première révision la semaine suivante………. Le mécano de la concession n’en revenait pas. Il en a profité pour monter mes poignées chauffantes, et ma bulle haute. Quand j’ai repris la route, j’ai vraiment apprécié le « confort » de ces accessoires contre l’hiver.
6 semaines plus tard, révision de 5 000.
Le bonheur de conduire une telle machine ne me lâchait plus, je ne montais même plus dans mes voitures, quel que soit le temps, je partais en moto. Seule la neige m’arrêtait, et cette année-là, au mois de février, trois semaines de neige m’ont contraint à prendre mon petit gazogène (GPL) au volant de laquelle je m’em………. ait ferme. Mais bon, pas moyen de faire autrement. Enfin au bout de trois interminables semaines, j’ai repris mon bolide pour lequel j’avais fait fabriquer par Monsieur JM Briant une magnifique et très confortable selle confort.
Le printemps arrivant, j’ai appris à rouler sous la pluie, parfois fine, mais souvent diluvienne et froide. Les pneus Bridgestone glissaient souvent, (pas beaucoup heureusement, parce que je roulais comme un débutant). Souvent, des voitures me collaient dans les zones sinueuses, puis me doublaient rageusement dans les parties plus droites. Je n’en avais cure, seule comptait la sécurité (adaptée à mon expérience bien courte) et mon envie de dévorer du bitume autrement qu’assis dans une boite en fer. Je découvrais ma moto, nous nous apprivoisions mutuellement.
4 mois se sont écoulés, j’ai changé mon premier train de pneus (ils ont remis les mêmes car je n’y connaissais rien) et deux semaines et 1500 km plus tard, première gamelle, à la sortie de Vienne dans un virage à 40-50 km/heure, ma moto s’est mise au surf, sur une vague de gravillons et le Magic s’est retrouvé dans un tas de terre fraîche à 5 plombes du mat…
Expérience désagréable s’il en est. J’avais mal partout, mais le plus dur était de voir les dégâts sur la moto. Je ne comprenais pas comment j’avais pu me foutre par terre à cette vitesse pourtant très modérée. L’égo venait d’en prendre un vieux coup.
J’ai relevé la moto, qui était sur le trottoir, et je suis reparti (heureusement j’ai pu) jusqu’à mon boulot, à 30 km de là. S’en est suivi une bataille rangée avec la Ville de Vienne, les assureurs (surtout celui de la Ville car le mien était de mon côté et m’a bien aidé). Un autre combat avec la concession qui faisait traîner les réparations puis trois semaines plus tard, me voici de nouveau en selle avec un nouvel accessoire de sécurité, un gilet airbag.
Quelque mois plus tard, en septembre, un nouveau train de pneus monté de frais (on m’avait conseillé des PR3 de Michelin), je m’inscris à une formation moto organisée par la gendarmerie de Tournon en Ardèche. J’y ai appris ce qu’ils appellent la « Trajectoire de sécurité » et malgré mes difficultés à suivre le rythme, j’ai beaucoup appris ce jour-là. Il m’a fallut plusieurs semaines pour intégrer cet apprentissage mais, en fait, c’est lors de cette sortie que j’ai appris comment placer mon regard donc comment vraiment négocier une courbe.
Après cette sortie, ma conduite a changé. Elle est devenue plus souple, plus coulée, je freinais moins à l’entrée des courbe. Je prenais confiance en moi et dans les capacités de ma moto. Je la redécouvrais et, comme si cela était possible, J’aimais, encore plus qu’avant être à son guidon.
Les kilomètres s’accumulaient, j’étais toujours aussi bien sur ma CBF, la position était idéale à mon goût, le buste droit, bras légèrement fléchis, les jambes pas trop pliées. L’accessibilité des commandes me plaisait bien. J’appréciais beaucoup son tableau de bord, ses deux gros cadrans, compte tours et compteur de vitesse, les indications claires et bien visibles. Le freinage combiné me plaisait également beaucoup.
Un an et huit mois plus tard (et 60 000 km), après avoir changé un kit chaine et les roulements de roue arrière, mon épouse me dit de peut-être commencer à me renseigner pour la remplacer (ne sachant pas vraiment combien de temps peut tenir une moto à ce rythme) et donc, en mari très obéissant



Je me renseigne un peu plus auprès du « Boss » de la concession que j’ai déjà rencontré. Il m’apprend que ma 600 ne vaut plus grand-chose (au regard du kilométrage parcouru en si peu de temps) et après une courte mais fructueuse négociation, j’obtiens une très très bonne remise et donc je signe l’achat de Ma Mille tout en gardant ma 600 (YES !!!)
Une semaine plus tard, je me fais emmener par un cousin motard également, qui ne sait pas que je vais chercher ma nouvelle moto. A ma grande surprise (et surtout celle de sa Femme et de son frère), il me laisse le guidon de son VFR 750 à l’aller. Super moto, Moteur dynamique, avec du caractère mais dont je n’aime pas la position penché vers l’avant, en appui sur les avant-bras (c’est plus de mon âge).
Bon la suite : du bonheur, des kilomètres, et encore des kilomètres, par tous les temps, deux crevaisons en 18 jours dont une de nuit sur l’autoroute, mais avec toujours un intense plaisir d’enfourcher soit l’une soit l’autre de mes CBF. Je n’ai d’ailleurs pas de préférence pour l’une ou pour l’autre. Elles sont à la fois très différentes et pourtant étrangement similaires. Plus « dynamiques pour la 600, rondeur et puissance pour la 1000. Je change chaque semaine et c’est à chaque fois une nouvelle moto. Le pied quoi !
J’ai aussi, durant ces trois ans, découvert petit à petit le monde motard, fais quelques belles rencontres, parfois brèves et anonymes, parfois plus approfondies, mais j’ai surtout appris que j’aimais la moto, malgré ses galères (chute ou crevaison de nuit par exemple) et j’aimais la mentalité de la grande majorité des motards. Solidarité, amitié, passion (valeurs qui tombent un peu en désuétude dans notre société) règnent en maîtresses au sein de ce « petit monde motards ». J’aime !
Pour finir ce post « fleuve » (en crue même), j’ai envie de dire que je n’ai pas essayé beaucoup d’autres modèles : Une Honda NC700, Une Honda 750 VFR, Une Honda 650 Dominator et une Honda (encore) CB1000R. Toutes étaient très différentes. La NC 700 se conduisait comme un diesel, changement de rapport à bas, voire très bas régime, (pas fun) et en plus n’offrait aucune protection contre le vent. La Dominator, comment dire, une moto antédiluvienne, freinant comme les motos de son temps, c’est-à-dire très mal, un moteur à boite courte donc brutal à l’accélération et encore plus au rétrogradage. En plus, avec elle j’ai compris que les grands trials (genre BMW GS, Honda Africa Twin …) ne sont pas faits pour mon gabarit (1.73m) car je ne touchais le sol que de la pointe des pieds (désagréable sensation). J’ai par contre adoré le moteur, du 750 VFR, mais, la position de conduite ne me plaisait pas, surtout pour un usage au quotidien. Quant au CB1000R, j’ai trouvé cela très « fun », le moteur est une vraie bombe (surtout pour se faire dynamiter son permis) mais, il n’y a aucune protection et donc, cela ne convenait toujours pas à mon usage.
Pour conclure, je veux dire dire que j’adore mes CBFs



De plus, grâce à ce choix de moto, j’ai connu le forum, et ce fut un atout de plus dans ma vie de motard, pouvoir échanger et partager ma passion avec d’autres passionnés.
Merci à vous tous pour votre présence ici, (et merci de m’avoir lu jusqu’au bout).
Amitiés motardes


MagicTonton - Gilles