Pour cela nous traversons le magasin de motos d'occasion juxtaposé (rien de vraiment intéressant), je prends un café, fume une cibiche, quand mon pote se décide à me faire THE (zi) révélation… Suspense…
Et bien oui chers amis, mon pote ayant appelé la concession avant notre venue, a eu vent de quelque chose de surréaliste : à Beaucouzé, chez Suzuki, il est possible d'essayer une
GSX-R 750 !!!
Et oui chers vous qui me lisez !!! Cette moto faisant partie de mon trio de tête des motos que j'ai en tête (voir essais plus anciens), je vous laisse imaginer dans quel état j'erre… Surtout que, ceux d'entre vous qui s'intéressent aux sportives le savent : cette moto n'est quasiment jamais en concession, encore moins à l'essai, puisque presque uniquement disponible sur commande. Elle représente en effet tout ce qu'un pilote comme moi (comment je me la pête !) et bien d'autres recherchent : la sportive moderne confortable, utilisable au quotidien avec la cylindrée qui semble la plus adaptée à cette utilisation. D'ailleurs, il est assez difficile d'en trouver en occasion puisque, pour reprendre les termes d'un vendeur de chez Moto Expert de Tours : "quand y'en a une qui rentre, elle est déjà rachetée et ne reste que le temps d'une p'tite révision…"
Je vais donc pouvoir chevaucher une machine dont l'historique en a fait rêver plus d'un, un morceau d'histoire, oserai-je dire mon Graal ! Mais ne nous emballons pas, et essayons de rester totalement objectif.
Tout d'abord, l'esthétique. Il faut reconnaître qu'on connait plus agressif chez la concurrence. Sans non plus ressembler à un poireau, je trouve que le look général "date" un peu. On est loin de la sportivité suintant par tous les pores d'une R1, ou de l'impression de légèreté néanmoins racée d'une CBR 1000 (la nouvelle – les modèles 2006-2007 étant à mon goût parmi les plus belles motos jamais produites). Je mets volontairement de côté la Kawa ZX-10R que je trouve tout bonnement immonde…
Donc la GEX (pour les intimes) semble un peu volumineuse et a, disons le, moins de gueule que les autres. Par contre, et il faut le noter, la finition a fait de sacrés progrès et l'image de marque de Suz fait un bon en avant dans mon estime personnelle. Mais bon, force est de reconnaître que nous sommes tous plus ou moins attentif aux regards des autres, et je commence à me demander si j'aurais pas l'image d'un "papa sportif" là-dessus…
Côté bon point, très bon point même, le tableau de bord : il est extrêmement lisible et complet. Le compte-tour est généreux, le compteur de vitesse est parfaitement lisible, il y a un indicateur de rapport engagé et l'indicateur du mode sélectionné. Un sans faute si ce n'est une jauge à carburant et, pourquoi pas, une montre. Peut être y sont-ils d'ailleurs… Je n'ai pas détaillé. Pour en revenir sur le mode, je me permets de vous rappeler que Suzuki à inaugurer sur la GSX-R 1000 de je-ne-sais-plus-quelle-année un sélecteur qui permet de modifier la cartographie d'injection et ainsi agir sur le comportement moteur. Il y a 3 modes :
- mode A : normal
- mode B : courbe de puissance adoucie
- mode C : baisse significative de la puissance, que d'aucuns appellent le "mode pluie"
En France, la machine étant bridée en 106 CV, je doute de la réelle efficacité du système. Par contre, en full, la machine flirtant avec les 155 CV, je pense qu'on peut y trouver un vrai intérêt.
Pendant que mon poto fait son galop d'essai (RRRrrrr la bécane sera encore chaude…), je remplis la paperasse nécessaire au prêt de la machine et attends mon tour en cuisant au soleil angevin, qui tape décidément très fort cet après-midi…
Le voilà qui revient et qui me dit : "pour celle là, je te dis rien, tu verras par toi-même…" D'un coup, le doute m'habite… La fameuse, la célèbre 7-et-demi ne tiendrait-elle pas ses promesses ? J'en aurai le cœur net, Nomdidiou, comme le répète Prunelle à Gaston. Je chevauche, bien décidé à la faire parler !
Déjà, la position est super. Moto plus longue = poignets pas cassés. De plus, on est "dans" la moto plutôt que "dessus", donc plus facile de faire corps avec elle. Par contre, je trouve que mes pieds sont exagérément haut placés. Mais comme il y a la possibilité de régler les repose-pieds à 3 positions différentes, je me dis que peut être, une personne encore plus petite que moi à essayer la machine récemment… Contact, prise d'embrayage un peu souple, démarrage, et monte un joli son grave du silencieux d'origine, au look pas très heureux lui non plus. Verrouillage sans problème de la 1ère et zou, on décolle.
Bon bah comment dire… Je suis bien. Et même TREEEEES bien. J'ai vraiment l'impression que cette bécane et moi, on se connaît, on est potes depuis longtemps, on a bouffé des kilomètres ensemble, et on se retrouve après quelques années de séparation. Tout est naturel à son bord : mes pouces ne cherchent pas les commodos, mes pieds ne cherchent pas les pédales, les vitesses passent toutes seules à la volée, c'est comme disent les d'jeuns : un truc de ouf !
Mon périple commence par un brin d'autobeurk où je m'insère sans problème puisque une simple rotation de la poignée permet facilement d'atteindre les 110 km/h où roulent les autres véhicules présents. 500 m après, je ressors pour prendre une nationale avec de bonnes lignes droites, des espaces pour doubler et de plus agrémentée de quelques ronds-points. Encore une fois, l'arrivée en agglomération et le ralentissement qui l'accompagne me permet de tester le freinage. Et bien c'est spongieux, ça manque de feeling à l'avant, et l'arrière a tendance à se bloquer trop rapidement.
Dans les lignes droites, franches rotations pour dépasser les voitures et ça pousse très fort, mais sans à-coup, jusqu'à la zone rouge dans le toujours très beau rugissement du moteur. Les rapports passent toujours à la volée très facilement et verrouillent nickel. Mais qu'est ce que je suis bien moi ! Le premier rond-point se passe en 1ère parfaitement puisque malgré son gabarit, la machine se place naturellement où on veut d'un regard, et accepte les corrections de trajectoire sur l'angle. Après, OK, faudrait voir à plus haute vitesse sur circuit si elle se comporte pareil, mais pour l'utilisation quotidienne, c'est parfait !
J'enquille la nationale direction Ancenis en passant d'une ligne droite à un rond-point à une bourgade. À St Georges sur Quelque-chose, je décide plein de tristesse de faire demi-tour…
Le retour me confortera sur le caractère bienveillant mais néanmoins très sportif de la GEX 7-et-demi. Je m'amuserais à faire des tests de reprise de 50 à 110 km/h en 3ème, 4ème, 5ème et 6ème. Et bah ça repart tout le temps, quel que soit le régime moteur. Il n'est même pas besoin de rétrograder pour effectuer un dépassement. Un bonheur ce couple !
Et puis retour sur le petit bout d'autoroute où, je l'avoue le rouge aux joues, j'ai dépassé vraiment les limites en poussant la bête à 210 en dépassant un groupe de motards qui eux respectaient la limitation de vitesse… Oui mais je devais la rendre aussi… Et j'étais triste aussi… D'ailleurs j'ai été puni parce que ma sortie me sautant aux yeux, j'ai du me rabattre derrière une 406 pour prendre la bretelle. Et bah passer de 210 à 90 km/h en quelques mètres avec un freinage où on ne sent rien, je peux vous jurer que ça calme ! J'ai failli laisser une trace de pneu sur le bitume et dans mon slip… Ca m'apprendra à jouer les malins !
Bon bah me voilà de retour à la concession où je dépose la mort dans l'âme cette formidable machine…
C'est drôle mais d'un coup, elle me semble moins moche. Ce que ça peut être subjectif ça ! Tu regardes une bécane, tu la trouves pas top. Puis tu l'essayes, tu t'éclates et tu lui trouves plein de charme. Ca me rappelle une nana tiens…
Blague à part, mis à part le freinage qui mériterait des durits aviation, c'est un sans-faute sur toute la ligne:
- excellente maniabilité à n'importe quelle vitesse
- moteur hyper coupleux et réactif mais jamais piègeux
- habitabilité record pour une sportive
Et les différents modes me direz vous. Et bien j'ai pas réussi à en changer
Je n'ai jamais appuyé assez longtemps sur le bouton. Mais mon pote, qui a réussi, m'a dit que le changement de comportement est flagrant. Et que ce fameux mode pluie peut représenter un véritable avantage pour celui qui croise la route d'un brouillard givrant en allant au boulot un matin, ce qui lui est arrivé plusieurs fois...Je me vois parfaitement la chevaucher tous les matins pour aller bosser, qu'il pleuve qu'il vente ou qu'il neige et partir un week-end bouffer 500 km avec maman derrière pour voir si la mer est toujours bleue. Et tout ça, en toute sérénité. Pas comme sur l'autre là ! La bombinette de chez Yam là !
Maintenant il ne me reste plus qu'à trouver une CBR 1000 RR de 2007 à essayer pour arrêter, je pense, définitivement mon choix. Parce que les 2, en noir, elles en jettent !!!
On attend le suivant en Honda... 
pour le CR
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