Ben pourquoi pas encore le GP de France?! Il se trouve que de bons amis motards me l'avaient fortement déconseillé, du moins sur un week-end, car... oh là là, les mecs se saoûlent, brûlent des bécanes, font des ruptures en continu, et ceci cela...
Ouaip! Ca me branchait donc pas vraiment.
Et puis... il se trouve que mon pote motard Sylvain a décidé de s'y rendre cette année. "Tu viens aussi mec ?" Euh... j'ai bien réfléchi, et puis finalement je me suis dit que ça manquait à ma vie et à ma culture de motard, cette "expérience" un peu particulière. Je me suis donc "jeté à l'eau", et je m'en viens vous donner mes impressions d'ensemble, en un tour d'horizon rapide, de retour de la chose.
"Je suis venu, j'ai vu, j'ai vécu..." comme aurait pu le dire Jules, s'il avait pu vivre jusqu'à nos jours.
Trois mois à l'avance, achat du billet pour les trois jours, en grande enseigne. Forfait enceinte générale, car les tribunes en plus, faudrait presque avoir gagné au loto! (J'exagère un peu...)

Pour le ravito et le camping, on se rapproche d'un moto-club de notre coin, qui installera à l'avance le camp, et gardera de la place pour les tentes et les motos d'une cinquantaine de motards. Grand merci au préz et à ses adjoint(e)s, qui font un super boulot.
-19 mai 2017:
8h à Villedieu-les-poêles, départ de notre petit groupe de trois, mon copain plus jeune, et mon autre copain plus âgé, qui est son beau-père, et moi. Il a été décidé de ne prendre que des petites routes, chaque fois que cela est possible. Il fait relativement beau, mais frais. Des averses sont annoncées au Mans cet après-midi. Un arrêt caoua-chocolat à Courcité en Mayenne, pour réchauffer un peu les corps.

C'est là qu'à un moment, sous notre regard amusé, débarque au café, à grand bruit, un couple homme-femme monté sur deux belles "petites anglaises". En fait, après infos, des imitations vintage importées de Chine, deux Orcal Astor. Jolie gueule, avec un berlingot rappelant certains moteurs japonais modernes, plus que du pur british des sixties ou seventies.

Nous reprenons la route, truffée maintenant de montées et descentes viroleuses à souhait, dans la campagne boisée superbe, et qui nous mettent la banane au visage sous le casque.
Pour être tranquilles le soir du 21 mai, nous refaisons le plein au Mans. Je passe le dernier à la pompe, et... suis obligé de mettre la main au-dessus de l'orifice du réservoir sur la fin! Une drache phénoménale nous tombe sur la tête!!! Ruée sous le parking abrité du grand magasin, où l'on attendra bien 20 minutes que cela se calme un peu.
Ensuite l'on gagne sous les averses le circuit, et l'on cherche un moment le camp bleu, notre destination. Pour ne pas faire court, on tourne même tout autour de l'ensemble du Bugatti, empruntant le circuit mythique des 24 heures du Mans auto. Ca me fait quelque chose de reconnaître ces routes grillagées sur le côté, les vibreurs peints dans les virages, tout ce qu'on a tous déjà vu à la TV, ... ou en DVD ("Le Mans" avec Mc Queen...). Enfin voici l'entrée de l'aire de camping, celui-ci étant surtout aujourd'hui, concernant les voies entre les parties herbeuses, un immense bourbier, où l'on essaye de rester droit sur ses roues du mieux possible.

Nous voici sur place. Le chapiteau bleu du MC donne sur la camionnette où se trouve tout le nécessaire pour se restaurer pendant trois jours. Nous nous garons entre les bandes rouges et blanches. Les bécanes ne bougeront plus de là avant dimanche soir.



Premier repas (barbecue) pris avec le président et ses trois acolytes, seuls arrivés pour le moment, et après une petite accalmie de la météo qui permet enfin de monter nos tentes.. Mes potes et le président en arrière-plan. Noter, ici on boit de l'eau. Enfin,... presque toujours.

Ma tente c'est la bleue, et... je ne l'ai pas fait exprès, juste derrière c'est l'aérodrome du Mans! Se distingue au zoom en face, un bimoteur à hélice argenté dont je ne connais pas le modèle. Comment ce-fait-ce?!


En début d'après-midi nous nous rendons au circuit, en traversant toute l'aire herbeuse réservée au camping, obligés d'enjamber à chaque fois les bandelettes et de passer plus ou moins sur chaque installation, car c'est un peu... l'anarchie. Entrée sur le circuit, après avoir été palpés. (mal pour ma part, ils n'ont pas décelé mon canif dans ma poche!)
Nous avons droit au programme et à un petit baladeur, bloqué sur un canal qui donne des commentaires tout au long des trois jours. Très bien, mais gros malin que je suis, je m'en suis tellement servi, qu'au moment essentiel du départ du GP, dimanche après-midi, celui-ci est tombé en carafe: piles chinoises de m...e, prévues pour durer très peu de temps...



C'est parti pour le spectacle, avec les essais d'un peu toutes les catégories. Le ciel est bouché, et très vite ça dégringole, au moment où nous étions assis dans une tribune non couverte! Toute l'après-midi sera ainsi rythmée d'averses plus ou moins longues et violentes, mais les coureurs parviendront néanmoins à piloter entre ces averses, la piste ne se prêtant pas trop quand même à des records de vitesse. En fin d'après-midi, suite aux essais qualificatifs de pilotes handicapés (Une première pour la France, et ces pilotes nous ont bluffés!), je peux voir Valentino "en vrai" :-), lors d'une rencontre avec les fans sur un chapiteau. A toutefois environ 50 mètres. Je ne parviens pas à faire son portrait de façon nette avec le zoom de mon compact. (Je n'ai pas voulu me trimbaler le plus gros appareil, et je savais qu'il me faudrait vivre le truc plus que le mettre en boîte. D'ailleurs vous ne verrez ici presque pas de motos dans l'action, mon con d'appareil préférant toujours privilégier le grillage nous "enfermant", aux bécanes passant derrière! (Même débrayé", pff!)



Ensuite nous rentrons tranquillement au camp, après un tour des boutiques. Je vois chez Honda deux jolis nouveaux modèles de Fireblade, et la nouvelle CMX 500 Rebel, petit sporster qui n'est pas pour me déplaire non plus au niveau look. Passage en hauteur avec vue sur les camions des services techniques de chaque marque, puis.... la drache du siècle à nouveau, avec juste un ou deux arbres pour nous abriter un long moment.



Ca se calme et nous retraversons la "pampa" du camp bleu, avec du spectacle un peu partout. Par exemple les gars du MC "les moches", venus de Loire-Atlantique, et pas les derniers à faire le spectacle la nuit. Voir les vidéos par ici! https://www.facebook.com/mclesmoches44/

Plus loin on allume sa cigarette, à grands coups de gaz, qui génèrent des flammes ponctuelles au pot de la brêle.

Tout cela se déroule dans une atmosphère obscurcie à la fois par les nuages et les nombreux feux de camps ou de barbecue. Ambiance créée...

Le soir vient, accompagné bientôt d'un froid presque hivernal, et aussi du bruit CONSTANT et lancinant de "névrosés", à la paluche collée à une poignée de gaz, et qui donnent à celle-ci un mouvement rotatoire et répétitif du bas vers le haut. A l'autre bout de la moto, souvent, une extension maousse costaude du silencieux d'échappement, bricolée par les soins des gagas.
Quelques ruptures régulièrement aussi. Les fumées, la litanie sonore qui te vrille le cerveau, mais... c'est l'enfer?! Bref, ça m'use plus vite que prévu, je ne dure pas beaucoup sur le camp, malgré les quelques nouvelles têtes sympas arrivées ici dans l'après-midi, et je me réfugie dans mon sac à viande, tout habillé + veste polaire! Mince, j'ai 'core froid! C'est pas l'enfer alors!
-20 mai:
Fait clair. J'ai dormi? Je ne crois pas. J'arrive quand même à ouvrir correctement les yeux, étrange. Le bruit des accélérations est ténu. La nuit a vaincu une bonne partie des zinzins, ouf!
Petit déj. sous le chapiteau, et en route pour le circuit avec mes deux compères, après aussi une rapide toilette... à la gourde!!! Ben oui, les sanitaires ça ne court pas les rues par ici. Y en a? Pas vu...
N'y a plus guère de place pour se faufiler entre les tentes, bécanes, motos, autos, camping-cars, barbecues... Au passage, nous observons une Valkyrie qui a... chevauché jusqu'ici, et nous frôlons, le regard mauvais (moi en tout cas), cette machine infernale, dans son caddie (!), qui a bien contribué à nous pourrir la soirée et la nuit!



Des restes de l'amusement primaire des citoyens du coin nous font parfois sourire...




La matinée se passe plus tranquillement, avec un temps un peu calmé, au rythme des essais des différentes catégories de motos. Nous sommes aussi à la recherche des meilleurs coins pour regarder les épreuves demain.



Retour pour casser la croûte à midi, et je vois à l'occasion, pour la première fois, cette étrangeté, une... Moto-Guzzi MG-X21 Flying Fortress. Si si, c'est son nom, j'ai vérifié une fois rentré. Un bagger dans l'air du temps... Pour moi plutôt un OVNI, même si le concept n'est pas inintéressant.

Un peu plus tard sur le retour au camp, rencontre avec une GEX... attelée!!! Quel gâchis, quel mélange des genres!

L'après-midi, nouvelle escapade au circuit. Cette fois c'est presque le grand tour, au fur et à mesure des essais qualificatifs, et dans la dernière recherche du meilleur coin pour demain. Difficile, trop d'endroits possibles. Entretemps, quelques rencontres, avec une GEX pur-sang cette fois, au stand Suz, des chichis géants à l'allure de... frites, l'hélico suiveur des courses, qui stationne un bon moment au-dessus de nous (Souriez les gars!), un Kenworth noir (truck US)...
On finit par se poser dans l'herbe à proximité de l'aire des houx, et là nous regardons au soleil enfin, la course des motos 3 repsol. On dirait presque les vacances...









La journée se termine tranquillement, passage sous un des tunnels, où nous croisons les bécanes de coureurs dont le staff nous interdit de prendre des photos. Raté pour eux :-)

Plus loin, rencontre d'un(e) échappé du carnaval de Dunkerque, d'un monstre Chevrolet, et d'un proto Triumph, "une Thruxton R1200cc à compresseur Rotrex qui développe 146 ch", pilotée avec succès notamment par Carl Fogarty en 2016... (Je cite le panonceau informatif)



La journée s'achève tranquillement, avec les zinzins très calmés vis-à-vis de la veille. (Crevés, tiens!...) Cette fois je tiens plus longtemps le soir, auprès du feu, après un repas pris avec plus de motards et motardes, charmants tous, et arrivés dans l'après-midi sur le camp. Il paraît même que votre serviteur se serait un peu adonné à l'alcool pour l'occasion. Mais ce ne sont que les dires de mon pote Sylvain. Faut-il vraiment le croire?...
21 mai:
Paradoxalement vous n'aurez de cette journée que deux tofs!!! Parce que je pense que 1), j'étais un peu fatigué du WE, 2), j'ai voulu profiter en plein des courses, donc ne pas voir les choses au travers d'un viseur, mais plutôt au travers du seul... grillage.
Comme de toute façon mon fichu appareil ne réussissait rien avec l'éloignement de la piste...
Lever à 6 heures! Sont fous les copains!! Déj. sur le pouce, récup du sandwich préparé la veille, et marche aux aurores dans l'ambiance désertée du circuit en attente. On s'est choisi une place au niveau des S Dunlop, juste avant les tribunes, et l'on n'en a plus bougé de la journée, debout ou assis parfois, parmi la foule omniprésente. Chaude ambiance, de l'effroi aussi avec le départ en strike de bowling des Motos 3, puis les gamelles ponctuelles de pilotes devant nous, dont celle de Marquez. Enfin, la merveilleuse performance de notre nouveau héros national, Johann Zarko, promis à une belle carrière, et la surprise de Valentino se vautrant dans les derniers virages, et perdant sa première place, offrant aussi la deuxième à notre poulain et à son heureux patron Hervé Poncharal.
Et voici enfin, un faux doctor en balade, et pappy assis, car à mon âge faut qu'on se repose les gars...


Je remercie Sylvain pour le prêt de quelques-unes de ses photos, et pour m'avoir incité à tenter le we complet au Bugatti. Je reviendrai au GP Moto, mais... pas forcément pour les trois jours, plutôt le dimanche et avec une place en tribunes...
Merci aussi à Fabrice, Stéphane et tous les autres, pour leur charmante compagnie, et leur bonne humeur à tous.