Au-delà du débat - dans lequel je ne m'aventurerai pas sur ce fofo ! - sur l'usage des recettes des différentes formes de taxation, il faut bien avoir en tête que l'usage de l' espace public est devenu un enjeu majeur pour les municipalités.
Considérer que le privilège de la gratuité ou plus largement l'absence de contrainte pour stationner a vocation à être éternel parce qu'il a existé un jour, c'est pratique mais ça ne prend pas en compte le fait que la demande en mobilité a explosé ces dernières décennies.
Pour des tas de raisons : sociologiques (familles éclatées), économico-urbanistiques (éloignement logement / lieu de travail, souvent parce qu'on néglige justement le coût futur du transport), culturel (liberté de se déplacer pour un oui ou pour un non)...
Malheureusement, l'espace public n'étant pas extensible à l'infini, il arrive un moment où les élus sont forcément amenés à faire des choix de régulation, et ces choix seront éminemment "politiques" (oh le gros mot...) au sens noble du terme : quelle est la priorité qu'on veut donner sur l'espace dont on dispose : des jardins, des espaces verts et perméables, des bancs pour les vieux, des trottoirs, des jeux pour les gamins, des terrasses pour les commerces ...du stationnement ? je vous laisse deviner la tendance générale toutes couleurs politiques confondues...
Les leviers qu'on utilise pour gérer l'espace dévolu au stationnement sont variables selon la dimension de la collectivité : modification de la répartition de la surface selon les modes de déplacement, régulation du stationnement en durée, régulation du coût du stationnement avec modulation selon le statut (résidents, covoiturage, 2RM, vélos, livraisons), bientôt péage urbain ?

Je peux vous assurer que c'est une équation pas évidente au carrefour d'intérêts contradictoires et de revendications d'une véhémence parfois inversement proportionnelle à leur légitimité.
Alors lire que le droit des 2RM à utiliser l'espace se fait au titre du bien commun, ça me fait sourire : ce n'est que l'annexion temporaire d'un bien commun pour un usage personnel.
Si dans ma petite commune on a pu se permettre de placer le curseur sur "régulation de la durée par zone bleue + gratuité générale + emplacements réservés 2RM, vélos, livraisons/dépose minute ...et PMR bien sûr", je ne jette pas la pierre aux grandes villes qui font face à une pression de plus en plus forte par des usages concurrents. Voir aussi les trottinettes maintenant

Alors oui, la moto utilise moins d'espace que les BAR pour rouler et pour stationner, mais l'explosion des 2RM à Paris nécessite une régulation à un moment donné. Je serais plutôt pour une logique de stationnements sur emplacements dédiés (et inutilisable par les BAR à qui on prendrait donc une part de l'espace actuel) maintenus gratuits mais obligatoires sous peine de prunage, à l'image de ce qui se fait en Italie.