Parlons permis...
"Passe ton B d'abord..."
1973, 18 ans et le Bac en poche. Le permis bagnole est à la clef. Moi je voulais le A3 et absolument rien d'autre, mais mes parents: "Rien à faire. C'est le B un point c'est tout, et de plus tu pourras conduire une 125 avec."
Ouais, sauf que je roulais alors en mob... Je vais d'ailleurs l'avoir encore pendant deux ans, et puis pour mes 20 ans, merci Maman Papa, l'objet de mes rêves m'est offert, ma superbe Suzuki 125 TSA rouge vermillon, prévue au départ pour l'Amérique. (Compteurs en miles et runs/min. à la livraison, ainsi que la batterie qui se déchargeait, parce qu'aux States il était obligatoire de rouler phare allumé, et que les coquins japs avaient prévu un système déchargeant la batterie, si phare pas allumé en permanence! C'est ouf!)
La voici en 77, elle a deux ans, et dessus se trouve ma presque fiancée à l'époque, Mme Boyington désormais...
C'était parti pour 7 ans de bonheur, même si je rêvais souvent d'une "grosse". Est venue ensuite ma R5GTL Renault, avec mes premières payes, puis est née ma fille, et la même année, en 1982, je passais enfin le A3 tant attendu. J'allais aux cours en 125. Pour le code, que les questions moto à passer. (Pas besoin de repasser l'ensemble, 9 ans après le permis B) Nickel tout de suite.
La conduite, du beurre, avec mes 7 ans d'expérience 125. *(Au sortir des heures de conduite en Kawa 4 pattes, mince, quel brêlon ma Suz, j'avais un peu les boules!)
Nous étions 3 à nous présenter au permis en cette fin d'année, dont une fille. Chacun disposait d'une jolie Kawa 650Z verte, comme celle-ci:
Souvenir qui m'a marqué, de retour de leçon un jour: j'arrive le premier à la moto-école et je sors la béquille latérale. La nana suit peu après, fille de petite taille, je précise. Mais que fait-elle la c...e, l'andouille?! La moto s'arrête, et je la vois basculer sur le côté avec sa pilote! J'ai le bon réflexe, et me rue pour "récupérer l'ensemble" avant la chute fatale. Le mono arrivé derrière est explosé de rire... D'où, quand t'es pas grand anticipe, n'oublie jamais de te déhancher côté gauche pour poser le pied.
Arrive le matin du plateau et de la conduite. Tout se passait en même temps à l'époque...
Et m...e, du brouillard à couper au couteau!!! (on est en octobre, dans la région lilloise) On y va quand même, l'espoir fait vivre. 37 bornes à parcourir pour se rendre à l'aérodrome de Merville, lieu des examens. Les deux mecs sur deux Kawa, la nénette dans l'auto avec le mono et l'inspecteur.
Et arrivés là-bas, c'est l'attente, 1 heure, 1heure et demie... 11h30 arrivent et le brouillard se dégage enfin. L'inspecteur vient nous voir tous les trois et dit: "Je peux faire passer une personne seulement, à vous de vous mettre d'accord." (Il avait faim je suppose) On se regarde, l'autre mec et moi, et on dit à la fille: "Vas-y..." (Mais on l'avait gros

) La demoiselle est passée, plateau impec, conduite idem, nous le bec dans l'eau, avions à attendre trois semaines pour revenir...
Pour nous consoler, les garçons, le moniteur dit: "Allez, vous ramenez les bécanes."
Trois semaines plus tard, retour au même endroit, pas de brouillard, des flaques par endroits sur le plateau. On s'échauffe par quelques tours de bécane sur place, et... je me fais engueuler par l'inspecteur: juste avant que le collègue prenne la Kawa (une seule moto emmenée cette fois), j'étais passé dans une petite flaque d'eau... Fallait surtout pas mouiller les pneus du copain avant son circuit... Je suis resté interloqué.
Bref, il réussit son lent et son rapide sans problème, et c'est mon tour. Pas de soucis pour le lent. (Y en avait jamais eu en cours) Je passe ensuite mon rapide, slalom impeccable puis l'accélération avec freinage d'urgence au bout. Je pile à la fin comme d'hab, et là mon saligaud d'inspecteur arrive tout courant et criant: "Bougez pas, bougez pas!" Il restait environ 2 cm entre le pneu avant et la marque. Je l'ai senti quelque peu déçu.
Après est venue la conduite sur route. Aucun souci de ce côté, je roulais "bien", hem!... comme conseillé par le moniteur, et c'est là que soudain plus de bagnole dans les rétros, gloups! Le haut-parleur sur le réservoir m'a hurlé tout à coup de me garer et d'attendre. J'ai blêmi sous le casque: "Ca y est il va me recaler ce con!" Mais non, c'est reparti, et moi un peu moins vite quand même, pas revenir dans trois semaines.
Retour à l'aérodrome, et là, sourire narquois, il me dit: "Béquillez la moto sur la centrale SVP." P....n! Je ne l'avais jamais fait en leçon! Allons-y. Le mec me zieute et pense: "il va la vautrer..." Et puis non, toc!, ça s'est fait correctement, et là j'ai poussé un gros soupir. Peu après, le mec, l'air dégoûté: "C'est bon." (Mais qu'est-ce que je lui avais donc fait?!)
Suite à ça a commencé la vraie aventure moto, avec mon deuxième rêve de l'époque, matérialisé par la BMW R65, que voici quelques années plus tard (gardée 7 ans avec 170000km au compteur à la fin):
*(Remarquez les superbes santiags en peau, et les grandes lunettes Rayban style, lol)
J'allais un jour la montrer, toute neuve, à mon moniteur sur le plateau où il donnait ses leçons.
Lui: "Ah oui, sympa. Je peux l'essayer?" "Ben oui, vas-y, pas de problème." Et le con me l'a emmenée à fond de train pour faire le circuit rapide avec slalom entre les quilles. J'ai un moment fermé les yeux... Mais bon, il connaissait son affaire bien sûr.
Bizarrement par la suite je n'ai plus jamais prêté mes motos à personne.
Interlude:
"Dis Papy, comment c'était le A3 dans les eightie's?
-Comme ça mon petit:"
(Extraits de mon Codoroute moto d'époque. *Il n'est pas à vendre...)
