Essai de la Buell 1125R by Irezumi
Posté : dim. 8 juin 2008 12:32
O joie, O bonheur, O allégresse ! Merci mon Dieu de me permettre de faire des rencontres "mécaniques" de cet ordre ! Puissent ces rencontres encore être nombreuses et m'apporter à chaque fois cette même surprise en réponse à ma curiosité !
Olà Bijou, je m'emballe là ! Bon, du coup, je pense que vous savez déjà quel à été le résultat de cet essai... Ce n'est, du coup, peut être pas la peine que je vous raconte... "Oh si, oh si !" Bon d'accord, je vous raconte.
Il était une fois, un p'tit Irezumi qui accompagnait un ami à lui dans la superbe concession Harley-Buell de Tours dans le but futile de se rincer l'oeil et aussi, pour son ami, de prendre des informations sur la Harley 1200 Nightster (essayée ici) En arrivant devant cette boutique, ils virent pléthore de belles machines sous le soleil, tous chromes rutilants, reflétant aussi bien leur mines réjouies que les BAR pourries qui passaient par là... Une fois à l'intérieur, ils se laissèrent prendre dans cette atmosphère si particulière aux concessions bien tenues et accueillantes. C'est propre, il y a de la musique en fond, une machine à café et des motos à ne plus savoir qu'en faire ! Des p'tites, des grosses, des mats, des qui brillents, des sobres, des qui croulent sous les accessoires... Pour la faune, c'est pas mal non plus : du gars désargenté comme Irezumi qui vient bâtir des projets (des rêves plutôt en ce moment) au gars qui fait limite parodie de biker (gros, sale, moustache, chauve, habillé de pied en cap par le constructeur de Milwaukee, et charmant quand tu vas lui parler), en passant par le petit jeune qui vient demander s'il ne pourrait pas laisser son Z750 pour repartir avec une Buell (OUUAAAISSS !!!!!!)
Pour la suite, je vais repasser à la 1ère personne, parce que le mode Conte pour enfants, ça me gave
Donc mon poto discute avec le directeur de la concession sur ce qu'il souhaiterait modifier sur son Nightster pour le rendre unique, pendant que je m'enfile un café tranquillos dehors. Je m'allume une clope et mon regard tombe sur la Buell 1125R, celle que je devais essayer sur le circuit du Vigeant et que j'avais pas pu par manque de matériel (no pants). Je m'approche histoire de la détailler.
Au 1er abord, c'est une Buell XB12S qui a reçu un carénage, un peu comme la Buell Firebolt. Même cadre, même bras oscillant, même look de brute épaisse ramassée prête à bondir. Mais à y regarder de plus près, il n'y a en fait que peu de chose repris des autres modèles de la marque. Je dirais même que seul les concepts chers à Erik Buell sont présents, à savoir rigidité du châssis, centralisation des masses, et réduction des masses non suspendues. On retrouve donc le gros cadre monobloc qui fait office de réservoir à carburant, le frein avant périmètrique avec son disque de 375mm et bien entendu le gros V-Twin sousplombé (je sais pas trop si ce mot existe) de l'échappement. Echappement qui sort d'ailleurs direct sur les durits et le disque du frein arrière.
Le moteur, parlons-en. Exit le bon vieux V-Twin refroidi (mal) par air made in Harley-Davidson. Welcome (wilkommen) au V-Twin à injection refroidissement liquide made in Rotax ! USA - Autriche, 1 partout, balle au centre.
D'après ce que j'ai pu lire dans mes mags préférés, ce moulin de 147 ch, partout sauf chez nous, envoie sévère et propulse Buell parmi les vrais constructeurs de motos sportives. Il est tout beau et surtout tout moderne.
Pour compléter le tour de la machine, il y a la selle passager cachée sous le capot de selle, les clignotants dans les rétroviseurs, une selle large, une tête de carénage ÉNORME avec ses optiques allongées, et surtout ces non-moins ÉNORMES écopes de radiateur. Le look est pour le moins bizaroïde, mais moi j'aime bien. Mon pote lui trouve un air de cobra prêt à attaquer, j'adore l'image...
Photocopie de permis de conduire, explication du mode d'emploi (bah c'est une moto quoi...) et à moi la route ! J'enfourche, passe la 1ère et décolle.
La position est très confortable pour une sportive, pas trop en appui sur les poignets. La selle est large et confortable, mais pas très fine au niveau des cuisses. Les pieds sont placés haut, et la commande de frein arrière est trop petite, il me faudra la chercher plusieurs fois. Les commandes au guidon sont bien positionnées (il n'y a pas de warnings) et le compteur serait complet s'il y avait l'indicateur de rapport engagé, et si les boutons étaient plus faciles à utiliser.
La machine étant froide et n'arborant que 100 km, j'y vais very smoothy. Et c'est un bonheur de voir une telle souplesse et une telle facilité ! Le comportement de ce bicylindre n'a rien à voir avec le côté on-off habituel de ce type de configuration moteur. Ici, tout est cool, exempt de vibrations et de frein moteur violent. Et ne parlons pas de la boîte ! Je n'ai jamais connu une telle précision et une telle facilité (encore) ! 1,5 gramme de pression suffit à changer de rapport. On est loin des boîtes des autres modèles de la marque où il faut y aller à coup de talon !
Le gabarit de l'engin permet de se faufiler partout et la maniabilité est géniale à faible vitesse. Par contre, quand le rythme augmente, le côté sportif reprend le dessus et elle ne se pilote plus qu'en contre-braquages. Les différents ronds-points pris en 1ère montrent à quel point la prise d'angle est aisée et à quel point le train avant est précis. Il faut cependant éviter de freiner sous peine de relever la moto.
La machine étant maintenant à température, je vais un peu pousser les rapports jusqu'à 6000 trs/mn, pour voir. Fini le mode balade, et bonjour les accélérations franches ! On passe dans un autre monde. C'est bien une sportive que j'ai entre les jambes. Je comprends maintenant l'utilité de cette bulle et de ces écopes : elles créent un espace de protection parfait ("quiet zone" qu'ils appellent ça). Le twin au son viril vous pousse dans le dos sans à-coup avec force et vigueur. Malheureusement, le couple et la puissance maximale n'arrivent que vers 7500 trs, donc je ne saurais pas ce que cela donne. Mais il parait que ça pousse velu jusqu'aux 10500 trs de la zone rouge ; je le crois volontier !
Retour au mode balade en agglomération pour le retour à la concession. Tout est à nouveau calme et doux tant que l'on reste au dessus de 2500 trs, sinon ça broute un tout petit peu. Par contre, j'ai le fessier qui commence à cuire. V'là la chaleur qui se dégage du moulbif !!! Apporter les brochettes et les patates !
J'arrive, fais un demi-tour pour bien la garer et rester dessus 30 secondes de plus, mets la béquille, descends de la bête, et coupe le contact. Je commence à raconter à mon ami mes impressions quand le vendeur vient aux nouvelles. Je refuse de lui rendre les clés ! JE LA VEUX ! Mais à 12 695€ le bout, ça fait une somme. Mais comparé aux 14 000 € de la Ducati 848 et de la Honda CBR 1000 RR, c'est pas cher. Une Suzuki GSX-R 750 vaut 12 290 €. Je préfère mettre 400 € de plus et rouler différent.
Mis à part la chaleur en agglomération, je n'ai absolument rien à reprocher à cette Buell 1125R. C'est une vraie réussite. Je conseille fortement aux fans de bicylindres de l'essayer. C'est une moto différente, qui trouverait sa place dans le garage d'un débutant comme dans celui d'un pilote. Je ne suis ni l'un ni l'autre, et il y a bien une place à prendre dans le mien...
Olà Bijou, je m'emballe là ! Bon, du coup, je pense que vous savez déjà quel à été le résultat de cet essai... Ce n'est, du coup, peut être pas la peine que je vous raconte... "Oh si, oh si !" Bon d'accord, je vous raconte.
Il était une fois, un p'tit Irezumi qui accompagnait un ami à lui dans la superbe concession Harley-Buell de Tours dans le but futile de se rincer l'oeil et aussi, pour son ami, de prendre des informations sur la Harley 1200 Nightster (essayée ici) En arrivant devant cette boutique, ils virent pléthore de belles machines sous le soleil, tous chromes rutilants, reflétant aussi bien leur mines réjouies que les BAR pourries qui passaient par là... Une fois à l'intérieur, ils se laissèrent prendre dans cette atmosphère si particulière aux concessions bien tenues et accueillantes. C'est propre, il y a de la musique en fond, une machine à café et des motos à ne plus savoir qu'en faire ! Des p'tites, des grosses, des mats, des qui brillents, des sobres, des qui croulent sous les accessoires... Pour la faune, c'est pas mal non plus : du gars désargenté comme Irezumi qui vient bâtir des projets (des rêves plutôt en ce moment) au gars qui fait limite parodie de biker (gros, sale, moustache, chauve, habillé de pied en cap par le constructeur de Milwaukee, et charmant quand tu vas lui parler), en passant par le petit jeune qui vient demander s'il ne pourrait pas laisser son Z750 pour repartir avec une Buell (OUUAAAISSS !!!!!!)
Pour la suite, je vais repasser à la 1ère personne, parce que le mode Conte pour enfants, ça me gave

Au 1er abord, c'est une Buell XB12S qui a reçu un carénage, un peu comme la Buell Firebolt. Même cadre, même bras oscillant, même look de brute épaisse ramassée prête à bondir. Mais à y regarder de plus près, il n'y a en fait que peu de chose repris des autres modèles de la marque. Je dirais même que seul les concepts chers à Erik Buell sont présents, à savoir rigidité du châssis, centralisation des masses, et réduction des masses non suspendues. On retrouve donc le gros cadre monobloc qui fait office de réservoir à carburant, le frein avant périmètrique avec son disque de 375mm et bien entendu le gros V-Twin sousplombé (je sais pas trop si ce mot existe) de l'échappement. Echappement qui sort d'ailleurs direct sur les durits et le disque du frein arrière.
Le moteur, parlons-en. Exit le bon vieux V-Twin refroidi (mal) par air made in Harley-Davidson. Welcome (wilkommen) au V-Twin à injection refroidissement liquide made in Rotax ! USA - Autriche, 1 partout, balle au centre.
D'après ce que j'ai pu lire dans mes mags préférés, ce moulin de 147 ch, partout sauf chez nous, envoie sévère et propulse Buell parmi les vrais constructeurs de motos sportives. Il est tout beau et surtout tout moderne.
Pour compléter le tour de la machine, il y a la selle passager cachée sous le capot de selle, les clignotants dans les rétroviseurs, une selle large, une tête de carénage ÉNORME avec ses optiques allongées, et surtout ces non-moins ÉNORMES écopes de radiateur. Le look est pour le moins bizaroïde, mais moi j'aime bien. Mon pote lui trouve un air de cobra prêt à attaquer, j'adore l'image...
Photocopie de permis de conduire, explication du mode d'emploi (bah c'est une moto quoi...) et à moi la route ! J'enfourche, passe la 1ère et décolle.
La position est très confortable pour une sportive, pas trop en appui sur les poignets. La selle est large et confortable, mais pas très fine au niveau des cuisses. Les pieds sont placés haut, et la commande de frein arrière est trop petite, il me faudra la chercher plusieurs fois. Les commandes au guidon sont bien positionnées (il n'y a pas de warnings) et le compteur serait complet s'il y avait l'indicateur de rapport engagé, et si les boutons étaient plus faciles à utiliser.
La machine étant froide et n'arborant que 100 km, j'y vais very smoothy. Et c'est un bonheur de voir une telle souplesse et une telle facilité ! Le comportement de ce bicylindre n'a rien à voir avec le côté on-off habituel de ce type de configuration moteur. Ici, tout est cool, exempt de vibrations et de frein moteur violent. Et ne parlons pas de la boîte ! Je n'ai jamais connu une telle précision et une telle facilité (encore) ! 1,5 gramme de pression suffit à changer de rapport. On est loin des boîtes des autres modèles de la marque où il faut y aller à coup de talon !
Le gabarit de l'engin permet de se faufiler partout et la maniabilité est géniale à faible vitesse. Par contre, quand le rythme augmente, le côté sportif reprend le dessus et elle ne se pilote plus qu'en contre-braquages. Les différents ronds-points pris en 1ère montrent à quel point la prise d'angle est aisée et à quel point le train avant est précis. Il faut cependant éviter de freiner sous peine de relever la moto.
La machine étant maintenant à température, je vais un peu pousser les rapports jusqu'à 6000 trs/mn, pour voir. Fini le mode balade, et bonjour les accélérations franches ! On passe dans un autre monde. C'est bien une sportive que j'ai entre les jambes. Je comprends maintenant l'utilité de cette bulle et de ces écopes : elles créent un espace de protection parfait ("quiet zone" qu'ils appellent ça). Le twin au son viril vous pousse dans le dos sans à-coup avec force et vigueur. Malheureusement, le couple et la puissance maximale n'arrivent que vers 7500 trs, donc je ne saurais pas ce que cela donne. Mais il parait que ça pousse velu jusqu'aux 10500 trs de la zone rouge ; je le crois volontier !
Retour au mode balade en agglomération pour le retour à la concession. Tout est à nouveau calme et doux tant que l'on reste au dessus de 2500 trs, sinon ça broute un tout petit peu. Par contre, j'ai le fessier qui commence à cuire. V'là la chaleur qui se dégage du moulbif !!! Apporter les brochettes et les patates !
J'arrive, fais un demi-tour pour bien la garer et rester dessus 30 secondes de plus, mets la béquille, descends de la bête, et coupe le contact. Je commence à raconter à mon ami mes impressions quand le vendeur vient aux nouvelles. Je refuse de lui rendre les clés ! JE LA VEUX ! Mais à 12 695€ le bout, ça fait une somme. Mais comparé aux 14 000 € de la Ducati 848 et de la Honda CBR 1000 RR, c'est pas cher. Une Suzuki GSX-R 750 vaut 12 290 €. Je préfère mettre 400 € de plus et rouler différent.
Mis à part la chaleur en agglomération, je n'ai absolument rien à reprocher à cette Buell 1125R. C'est une vraie réussite. Je conseille fortement aux fans de bicylindres de l'essayer. C'est une moto différente, qui trouverait sa place dans le garage d'un débutant comme dans celui d'un pilote. Je ne suis ni l'un ni l'autre, et il y a bien une place à prendre dans le mien...