Essai de la Ducati 848 by Irezumi
Posté : jeu. 24 avr. 2008 21:22
Me voici à l'aube de l'essai de la 2ème moto présente sur ma liste de choix de la prochaine. Rappelons les faits :
- Honda CBR 1000 RR
- Ducati 848
- Suzuki GSX-R 750
Les fidèles auront lu mon essai de la Honda et auront ainsi pu constater mon engouement pour cette dernière. Mais je veux aller au bout de mes tests. Et puis je suis toujours en manque de bécane, surtout qu'il fait beau... aujourd'hui...
Je me suis donc rendu à la concession Ducati de Tours. Elle se situe en fait à un poil à côté du trou du cul du monde. Faut être motivé pour y aller ! J'ai dégrossi le travail hier en discutant avec le conc', qui n'est autre que le frère de celui qui tient celle de Beaucouzé (the world is little, isn't it ?) RDV pris pour cet aprèm, si le temps se maintient. Il s'est maintenu...
Me voilà donc signant le papier habituel, et laissant un chèque de caution de 1000,00 € ; faut pas me mettre au tas quoi... On passe dans l'arrière boutique, il me la démarre, m'explique le peu qu'il y a à savoir (les commodos sont à leur place, le freinage et la gestion moteur est désormais "grand public", le défilement des nombreuses infos sur lle bloc compteur, etc...) et je prends place pour rouler, ayant décider de la détailler plus tard, même si j'ai déjà passé un couple d'heure à la reluquer à Beaucouzé.
"La position est beaucoup moins radicale qu'avant", qu'il m'avait dit... Et bah les potos, je ne veux même pas essayer une "d'avant". Comment vous dire... Je suis complètement en avant, les fesses en l'air. Ok, c'est pratique pour dégazer discretos, mais je suis pas pilote moi ! Embrayage hydraulique dur comme celui à câble d'une jap', 1ère enclenchée un peu ferme mais très précise, on fait cirer un peu et zouuuuu... Enfin, brot-brot-brot plutôt... Parce que faut réellement faire cirer avec du gaz pour que le moteur ne commence pas à brouter. Je me suis prévu mon parcours : on commence par une route pas très fréquentée pour faire connaissance, passage par un petit bourg pour un début de test mania, retour sur une route plus roulante, passage à Tours pour voir la circu et pour me la péter un brin, puis retour par voie rapide pour... Bah pour pousser un peu quoi !
Bon alors les 3 premières minutes, je me demande ce que je fais là dessus et si je ne vais pas faire demi-tour de suite. La position est vraiment typée circuit, même si la selle est beaucoup plus confortable que je ne le pensais. Mais je suis en appui sur les poignets, et une ancienne fracture à celui de droite se rappelle à mon bon souvenir. Et puis mon cou aussi ; il n'apprécie pas trop d'être en tension permanente pour porter ma tête casquée en l'air.
Malgré cela, la souplesse du moteur ainsi que le son envoutant qui sort des pots commencent à me faire de l'effet et je décide d'aller au bout de mon parcours.
La prise de connaissance :
Encore une fois, la position de conduite ne facilite pas la prise en main immédiate. L'embrayage est dur et la boite ferme. C'est ça le "grand public" selon Ducat' ?! Ils ont du boulot alors. Le freinage, quant à lui, ne souffre aucun reproche. C'est (très)puissant, mais parfaitement dosable à l'avant, quand l'arrière est encore presque inexistant, quand on arrive à trouver la pédale... J'ai par ailleurs noté un plongeon prononcé de la fourche lors des freinages appuyés.
Et puis, il y a LE MOTEUR, ZI MOULIN, DA TURBINE. Alors là, mes amis 2-roues-esques, c'est que du bon, que du lourd, que du vivant, que du bonheur !!! Déjà, c'est un moulbif qui rappelle que c'est lui qui fait la moto ; tout le reste, ce n'est que pour le confort spartiate du pilote. Il vibre, il ronronne. Il chauffe aussi... Et pas mal d'ailleurs : après 35 mn de roulage, j'aurais l'impression d'avoir le derrière sur un radiateur, surtout à gauche. Même la selle semble chauffer. Mais alors, mis à part en dessous de 2000 trs/min, c'est un exemple de twin souple. Sans avoir la cylindrée de sa cousine l'hypermotard (1200cc3), il semble en avoir hérité la facilité et la rondeur. Les accélérations sont franches et puissantes sans être incontrôlables ; le frein moteur est parfaitement gérable malgré l'absence d'un anti-dribble. Il suffit de relâcher doucement la poignée d'embrayage et de mettre un coup de gaz, comme les pros
La maniabilité :
C'est très étrange : de prime abord, elle parait extrêmement rigide. Et puis au fil des km, je me rends compte qu'une simple pression sur les bracelets et sur les repose-pieds suffisent à slalomer. Mais effectivement, en courbe, elle ne bouge pas d'un pouce. Le train avant est hyper précis.
Le passage dans le petit bourg de Parçay-Meslay se fait sans encombre. Encore une fois, il faudra jouer entre les gaz et l'embrayage pour éviter que le moteur soit à la peine à faible allure.
La route :
Je commence à être bien sur cette bécane ! J'ai trouvé ma place et je ne subis plus du tout ma position. Sans être confortable, elle est maintenant largement supportable. Le résultat est immédiat : couplé à la maniabilité et au faible gabarit de l'ensemble, je roule à bonne allure et me faufile facilement lorsque le trafic l'exige. Je garde quand même une "marge de manœuvre" parce que, pour tout dire, la puissance du freinage me fait un peu flipper...
La circulation :
Me voilà en ville, je vais pouvoir tester, entre autre, son pouvoir de séduction
Elle fait de l'effet la petite ! Look ravageur + son des échappements = tous les regards convergent vers moi. Du coup, je dois faire gaffe à ne pas caler au passage au feu vert. Bon, là, la maniabilité devient un peu perfectible ; rien de bien méchant mais elle rappelle qu'elle est une sportive pur jus. A ce sujet, lors des arrêts au feux rouges, la perspective plongeante sur l'avant de la moto quand je me relève est hallucinant ! Vu du dessus, on se rend bien compte que les fesses sont à hauteur des bracelets. Bref, le tableau serait presque idyllique (pour une sportive encore une fois) s'il n'y avait cette chaleur qui s'échappe du moteur ! C'est infernal ! Je pensais avoir connu le pire avec la Buell, et bien la Ducati bat le record. Sortez les merguez !!!
La voie rapide :
Je dois maintenant la ramener. Quelques gros ronds-points avec prises d'angle : elle ne bouge décidément pas ! Puis enquillage sur les 2 derniers km. En 1ère, je visse. Ca pousse fort mais de façon linéaire, sans que la fourche ne se détende (j'y vais pas comme un taré non plus). 2ème : ça continuuuuuue... Beu.. Qu'est ce que c'est que ça ? Merde le rupteur (à 110 km/h) ! Déjà ? OK. 3ème : ça repart ! Beu... Merdeuh ! 4ème, je calme le jeu histoire de passer la 5 et la 6 au moins une fois
Et puis je suis à 180... Faut pas le dire...
Je lève mes coudes pour voir s'il y a du monde derrière (c'est le seul moyen de voir quelque chose), puis freine pour repasser en 1ère pour entrer sur le parking. Je la parque devant la concession, descends, puis coupe le moteur.
J'ai le jean brûlant, les mains qui tremblent, le cœur qui bat et le sourire étalé. Par contre, je suis claqué ! C'est hallucinant à quel point, d'ailleurs, après seulement 35mn de roulage. Enfin, mon cou est ankylosé et mon poignet droit souffre.
Je suis heureux : j'ai le sentiment d'avoir chevauché une machine de course et d'avoir réussi à la dompter. Je sais, ce n'est pas une machine de course par rapport à sa grande sœur la 1098 et je ne l'ai pas domptée du tout : j'ai juste réussi à ne pas me faire peur et même à prendre énormément de plaisir. Je ne cherche jamais mes limites à moto, et encore moins sur celle-là !
Je finis en tournant autour et en prenant les photos ci-dessous. Elle est quand même superbe ! Le mono bras oscillant, le carénage, le cadre, la double sortie de pots, le compteur total digital... Que de la belle ouvrage ! Je ne trouve rien à redire quant à la finition, si ce n'est que les rivets du carénage un peu trop visibles et les "simples" stickers.
Il ne m'en reste plus qu'une à essayer. J'ai comme l'impression qu'elle va me paraître mièvre... Comment un quatre-pattes pourrait procurer les sensations d'un twin ?
Maintenant, je dois reconnaitre que, même si la beauté et le caractère de l'italienne la place en 1ère place sur mon podium (malgré le rupteur qui arrive trop vite), elle reste quand même une machine qui n'a pas été pensé pour la route et les trajets "normaux", n'en déplaise au concessionnaire. Elle ne fait aucune concession sur les aspects du quotidien.
Comme souvent chez Ducati, c'est une machine de rêve (avec le tarif qui va avec). Elle est sublime et exigeante, donc une moto à sortir de temps en temps, pour se faire plaisir, un peu sur route et beaucoup sur circuit. Si j'avais les moyens, je l'achèterais immédiatement comme 2ème ou 3ème moto. Mais ne les ayant pas, je pense que mon choix ira vers plus de polyvalence. A moins que le rêve ne prenne le pas sur la raison...
- Honda CBR 1000 RR
- Ducati 848
- Suzuki GSX-R 750
Les fidèles auront lu mon essai de la Honda et auront ainsi pu constater mon engouement pour cette dernière. Mais je veux aller au bout de mes tests. Et puis je suis toujours en manque de bécane, surtout qu'il fait beau... aujourd'hui...
Je me suis donc rendu à la concession Ducati de Tours. Elle se situe en fait à un poil à côté du trou du cul du monde. Faut être motivé pour y aller ! J'ai dégrossi le travail hier en discutant avec le conc', qui n'est autre que le frère de celui qui tient celle de Beaucouzé (the world is little, isn't it ?) RDV pris pour cet aprèm, si le temps se maintient. Il s'est maintenu...
Me voilà donc signant le papier habituel, et laissant un chèque de caution de 1000,00 € ; faut pas me mettre au tas quoi... On passe dans l'arrière boutique, il me la démarre, m'explique le peu qu'il y a à savoir (les commodos sont à leur place, le freinage et la gestion moteur est désormais "grand public", le défilement des nombreuses infos sur lle bloc compteur, etc...) et je prends place pour rouler, ayant décider de la détailler plus tard, même si j'ai déjà passé un couple d'heure à la reluquer à Beaucouzé.
"La position est beaucoup moins radicale qu'avant", qu'il m'avait dit... Et bah les potos, je ne veux même pas essayer une "d'avant". Comment vous dire... Je suis complètement en avant, les fesses en l'air. Ok, c'est pratique pour dégazer discretos, mais je suis pas pilote moi ! Embrayage hydraulique dur comme celui à câble d'une jap', 1ère enclenchée un peu ferme mais très précise, on fait cirer un peu et zouuuuu... Enfin, brot-brot-brot plutôt... Parce que faut réellement faire cirer avec du gaz pour que le moteur ne commence pas à brouter. Je me suis prévu mon parcours : on commence par une route pas très fréquentée pour faire connaissance, passage par un petit bourg pour un début de test mania, retour sur une route plus roulante, passage à Tours pour voir la circu et pour me la péter un brin, puis retour par voie rapide pour... Bah pour pousser un peu quoi !

Bon alors les 3 premières minutes, je me demande ce que je fais là dessus et si je ne vais pas faire demi-tour de suite. La position est vraiment typée circuit, même si la selle est beaucoup plus confortable que je ne le pensais. Mais je suis en appui sur les poignets, et une ancienne fracture à celui de droite se rappelle à mon bon souvenir. Et puis mon cou aussi ; il n'apprécie pas trop d'être en tension permanente pour porter ma tête casquée en l'air.
Malgré cela, la souplesse du moteur ainsi que le son envoutant qui sort des pots commencent à me faire de l'effet et je décide d'aller au bout de mon parcours.
La prise de connaissance :
Encore une fois, la position de conduite ne facilite pas la prise en main immédiate. L'embrayage est dur et la boite ferme. C'est ça le "grand public" selon Ducat' ?! Ils ont du boulot alors. Le freinage, quant à lui, ne souffre aucun reproche. C'est (très)puissant, mais parfaitement dosable à l'avant, quand l'arrière est encore presque inexistant, quand on arrive à trouver la pédale... J'ai par ailleurs noté un plongeon prononcé de la fourche lors des freinages appuyés.
Et puis, il y a LE MOTEUR, ZI MOULIN, DA TURBINE. Alors là, mes amis 2-roues-esques, c'est que du bon, que du lourd, que du vivant, que du bonheur !!! Déjà, c'est un moulbif qui rappelle que c'est lui qui fait la moto ; tout le reste, ce n'est que pour le confort spartiate du pilote. Il vibre, il ronronne. Il chauffe aussi... Et pas mal d'ailleurs : après 35 mn de roulage, j'aurais l'impression d'avoir le derrière sur un radiateur, surtout à gauche. Même la selle semble chauffer. Mais alors, mis à part en dessous de 2000 trs/min, c'est un exemple de twin souple. Sans avoir la cylindrée de sa cousine l'hypermotard (1200cc3), il semble en avoir hérité la facilité et la rondeur. Les accélérations sont franches et puissantes sans être incontrôlables ; le frein moteur est parfaitement gérable malgré l'absence d'un anti-dribble. Il suffit de relâcher doucement la poignée d'embrayage et de mettre un coup de gaz, comme les pros

La maniabilité :
C'est très étrange : de prime abord, elle parait extrêmement rigide. Et puis au fil des km, je me rends compte qu'une simple pression sur les bracelets et sur les repose-pieds suffisent à slalomer. Mais effectivement, en courbe, elle ne bouge pas d'un pouce. Le train avant est hyper précis.
Le passage dans le petit bourg de Parçay-Meslay se fait sans encombre. Encore une fois, il faudra jouer entre les gaz et l'embrayage pour éviter que le moteur soit à la peine à faible allure.
La route :
Je commence à être bien sur cette bécane ! J'ai trouvé ma place et je ne subis plus du tout ma position. Sans être confortable, elle est maintenant largement supportable. Le résultat est immédiat : couplé à la maniabilité et au faible gabarit de l'ensemble, je roule à bonne allure et me faufile facilement lorsque le trafic l'exige. Je garde quand même une "marge de manœuvre" parce que, pour tout dire, la puissance du freinage me fait un peu flipper...
La circulation :
Me voilà en ville, je vais pouvoir tester, entre autre, son pouvoir de séduction

La voie rapide :
Je dois maintenant la ramener. Quelques gros ronds-points avec prises d'angle : elle ne bouge décidément pas ! Puis enquillage sur les 2 derniers km. En 1ère, je visse. Ca pousse fort mais de façon linéaire, sans que la fourche ne se détende (j'y vais pas comme un taré non plus). 2ème : ça continuuuuuue... Beu.. Qu'est ce que c'est que ça ? Merde le rupteur (à 110 km/h) ! Déjà ? OK. 3ème : ça repart ! Beu... Merdeuh ! 4ème, je calme le jeu histoire de passer la 5 et la 6 au moins une fois

Je lève mes coudes pour voir s'il y a du monde derrière (c'est le seul moyen de voir quelque chose), puis freine pour repasser en 1ère pour entrer sur le parking. Je la parque devant la concession, descends, puis coupe le moteur.
J'ai le jean brûlant, les mains qui tremblent, le cœur qui bat et le sourire étalé. Par contre, je suis claqué ! C'est hallucinant à quel point, d'ailleurs, après seulement 35mn de roulage. Enfin, mon cou est ankylosé et mon poignet droit souffre.
Je suis heureux : j'ai le sentiment d'avoir chevauché une machine de course et d'avoir réussi à la dompter. Je sais, ce n'est pas une machine de course par rapport à sa grande sœur la 1098 et je ne l'ai pas domptée du tout : j'ai juste réussi à ne pas me faire peur et même à prendre énormément de plaisir. Je ne cherche jamais mes limites à moto, et encore moins sur celle-là !
Je finis en tournant autour et en prenant les photos ci-dessous. Elle est quand même superbe ! Le mono bras oscillant, le carénage, le cadre, la double sortie de pots, le compteur total digital... Que de la belle ouvrage ! Je ne trouve rien à redire quant à la finition, si ce n'est que les rivets du carénage un peu trop visibles et les "simples" stickers.
Il ne m'en reste plus qu'une à essayer. J'ai comme l'impression qu'elle va me paraître mièvre... Comment un quatre-pattes pourrait procurer les sensations d'un twin ?
Maintenant, je dois reconnaitre que, même si la beauté et le caractère de l'italienne la place en 1ère place sur mon podium (malgré le rupteur qui arrive trop vite), elle reste quand même une machine qui n'a pas été pensé pour la route et les trajets "normaux", n'en déplaise au concessionnaire. Elle ne fait aucune concession sur les aspects du quotidien.
Comme souvent chez Ducati, c'est une machine de rêve (avec le tarif qui va avec). Elle est sublime et exigeante, donc une moto à sortir de temps en temps, pour se faire plaisir, un peu sur route et beaucoup sur circuit. Si j'avais les moyens, je l'achèterais immédiatement comme 2ème ou 3ème moto. Mais ne les ayant pas, je pense que mon choix ira vers plus de polyvalence. A moins que le rêve ne prenne le pas sur la raison...