Essai de la Suzuki 1300 B-King by Irezumi
Posté : ven. 21 mars 2008 01:23
Bon bah voilà, je viens de descendre la Ducat' Hypermotard, j'ai la banane, la pêche, et j'ai encore un couple d'heures à tuer. Je vais donc faire un tour chez le vendeur d'occaz' à côté (décidément cette CB 1300 ne plait pas...), puis chez Suzuk'.
Devant chez ce dernier, je vois une jolie petite GSX-R 600 blanche dernier modèle, avec un sticker "véhicule d'essai" sur le garde-boue avant. Je la détaille.
Elle est vraiment très sympa dans ce nouveau coloris. Je remarque qu'elle dispose maintenant du sélecteur de mode sur son commodo droit comme sa grande soeur la 1000 (cartographie A, B ou C selon que l'on veut se faire un peu peur, peur, ou très peur
) Pour une Suzuki, je trouve la finition pas mal du tout. Par exemple, je trouve le guidon très beau. Il respire la solidité je trouve.
J'entre pour demander si je peux chevaucher la demoiselle, mais le vendeur me rétorque que le rodage n'étant pas fait, il la réserve pour leurs journées Portes-Ouvertes du dernier week-end de mars (avis aux amateurs). Nous devisons gaiement autour de la belle, je monte dessus pour tester la position (très bonne par ailleurs), etc, etc... Mais cela ne fait avancer le schmilblick. Quand je repère la grosse là-bas... Je vous avais signalé sa mise à l'essai, mais cela m'était sorti de l'esprit. J'aiguille tout doucement la conversation sur celle-ci, pour m'entendre dire 2mn après : "celle-là, je peux te la faire essayer" Je réponds laconiquement et hypocritement "ouais, pourquoi pas..."
Papiers, remise des clés, "bonne route et fais gaffe" plus tard, je détaille le mastodonte. Et je me dis que j'ai peut être un peu présumé des mes capacités... Elle est tout bonnement énorme. Le contraste entre la fourche et les écopes placées juste derrière est saisissant. Le dessus de réservoir est large comme un barbecue. Pourquoi un barbecue ? Parce qu'au Salon, quand j'étais monté dessus, je me souviens m'être fais la remarque que cela devait être pratique pour poser son pique-nique lors des pauses
La selle est large comme le siège d'un tracteur, avec le gros dosseret surmonté du pouf à sds. Quand aux pots, tout le monde a son avis dessus, sauf que là, ils ont changé les silencieux et mis un porte-plaque Ermax. Mais cela ne change pas grand chose à l'énormité de son cul pointé vers le ciel. Le pneu arrière parait bien petit là-dessous...
Je grimpe, la redresse et me dis que je risque d'en chier dans les manœuvres à l'arrêt. Avec son empattement de camion, je me sens bien petit sur cette grosse bébête.
Le compteur est très sympa avec son rétro-éclairage bleuté. Il est de plus très complet grâce au bouton sur le réservoir qui permet de changer l'affichage. J'y ai vu, en plus de la vitesse, du compte-tour et du rapport engagé (caché derrière les câbles de frein et d'accélérateur), l'heure, la vitesse moyenne sur un parcours et un indicateur de maintenance.
Des boutons, il y en a 4 :
- affichage
- réglage
- mode A (sport)
- mode B (plus cool)
Le changement de mode se fait à l'arrêt, au point mort. Je sélectionne le mode A, prends la poignée d'embrayage, engage la 1ère et pars.
D'un coup, la baleine se transforme en dauphin (belle image non ?
)En 5m, elle vient de perdre au moins 100kg ! Tout cet énorme gabarit disparait pour laisser place à un "simple" roadster.
La selle est presque fine à l'entre-jambe. Et même si les genoux sont exagérément écartés, ce n'est pas désagréable du tout. A l'arrêt, les pieds sont bien par-terre. Les bras sont tendus mais pas à l'extrême et je suis bien calé contre le réservoir (comment faire autrement ?). Enfin la selle n'étant pas très longue, il est facile de se caler contre le dosseret pour encaisser les accélérations. Et ce qui est très marrant, c'est que je ne vois plus du tout mes genoux !
Je me dirige pour faire le même parcours qu'avec l'Hypermotard. Je patiente donc pour passer au rond-point (qu'est-ce qu'il y a comme monde à chaque fois !) Comme c'est légèrement en montée, je galère un peu pour maintenir ma position, surtout que la poignée d'accélérateur a vachement de jeu : bref, j'ai peur de caler. Je passe enfin et m'engage sur la voie rapide. Accélération, ça monte fort dans un bruit beaucoup moins agréable que le son du twin. Et ça gueule tellement à 7000 trs/mn que je ne peux que passer un rapport. Celui qui veut taquiner la zone rouge doit porter des boules Quiès.
Les changements de rapport sont précis, à l'embrayage ou à la volée. Je commence quelques slaloms, et je suis bluffé par la maniabilité. La bête se place facilement en faisant vraiment oublier sa taille. Tout est douceur si on veut : accélérations, freinages, passages de vitesses, etc... Elle en est presque facile.
Le moteur est un exemple de couple. J'ai souvent lu et entendu à son sujet "gaffe au couple sur l'angle". Je me fais un petit test de reprise pour voir. Je me mets en 6ème à 3000 trs, puis visse la poignée. Mama mia !!! Mes bras sont rallongés instantanément de 5cm chacun ! Je prends les freins parfaitement dosables et retour au calme.
J'arrive en agglomération après passage sur un rond-point zébré de mazout. Autant vous dire que je ne fais pas le malin...
Bon bah là c'est un autre monde. Fini les velléités de passage entre les files de voiture ; trop peur d'accrocher un rétro avec mes écopes. Et le poids se refait sentir, donc je ne m'attarde pas trop. Juste le temps de voir qu'il suffit de rouler, même lentement pour qu'elle regagne sa maniabilité. Les demi-tours ne sont que des formalités ; elle tourne très court.
Retour sur la voie rapide pour tester un peu plus la haute vitesse. Et ben j'irais pas bien haut en fait... Tout d'abord parce que la protection est inexistante passé 150 km/h et ensuite parce que ce bruit me casse les oreilles ! C'est pas beau ! Enfin, je remarque des vibrations vers 5000 trs/mn.
Je fais un rapide passage sur nationale afin de tester l'amortissement. Rien à dire de ce côté là. Ils remplissent parfaitement leur office et la moindre irrégularité de la route est avalée. Et toujours cette maniabilité hallucinante !...
Je décide de rentrer en me faisant 2-3 ronds-points, histoire de voir la mise sur l'angle. Je me répète mais elle se place où je veux d'un regard, ne bronche pas, et change d'angle en sortie aussi facilement qu'avec un 600. Je la ramène et laisse lâchement le vendeur la remettre en épi devant la vitrine (trop peur de la faire tomber...)
Je dois donc avouer que malgré mes réticences devant la bête, j'ai été très agréablement surpris.
Comme beaucoup, je me demandais l'intérêt d'une telle machine. Un moteur d'Hayabusa dans un cadre de roadster rallongé... Mais cette moto est une totale réussite dans le sens où c'est un réel roadster, parfaitement équilibré, qui pourrait presque être mis entre toutes les mains. Je ne sais pas comment se sont débrouillés les ingénieurs de Suzuki pour arriver à une telle légèreté ; peut être une centralisation des masses parfaite. Je vous certifie que ceux qui ont essayé la GSR ne seront pas dépaysés ! Il faut dire aussi qu'en France, la puissance est ramenée à 106ch. Mais le bridage est parfaitement fait et il parait que le couple est presque inchangé.
Maintenant, reste le look et le prix. Elle reste quand même très exubérante et celui ou celle qui n'aime pas se faire remarquer passera son chemin. Peut être à tort...
Devant chez ce dernier, je vois une jolie petite GSX-R 600 blanche dernier modèle, avec un sticker "véhicule d'essai" sur le garde-boue avant. Je la détaille.
Elle est vraiment très sympa dans ce nouveau coloris. Je remarque qu'elle dispose maintenant du sélecteur de mode sur son commodo droit comme sa grande soeur la 1000 (cartographie A, B ou C selon que l'on veut se faire un peu peur, peur, ou très peur

J'entre pour demander si je peux chevaucher la demoiselle, mais le vendeur me rétorque que le rodage n'étant pas fait, il la réserve pour leurs journées Portes-Ouvertes du dernier week-end de mars (avis aux amateurs). Nous devisons gaiement autour de la belle, je monte dessus pour tester la position (très bonne par ailleurs), etc, etc... Mais cela ne fait avancer le schmilblick. Quand je repère la grosse là-bas... Je vous avais signalé sa mise à l'essai, mais cela m'était sorti de l'esprit. J'aiguille tout doucement la conversation sur celle-ci, pour m'entendre dire 2mn après : "celle-là, je peux te la faire essayer" Je réponds laconiquement et hypocritement "ouais, pourquoi pas..."
Papiers, remise des clés, "bonne route et fais gaffe" plus tard, je détaille le mastodonte. Et je me dis que j'ai peut être un peu présumé des mes capacités... Elle est tout bonnement énorme. Le contraste entre la fourche et les écopes placées juste derrière est saisissant. Le dessus de réservoir est large comme un barbecue. Pourquoi un barbecue ? Parce qu'au Salon, quand j'étais monté dessus, je me souviens m'être fais la remarque que cela devait être pratique pour poser son pique-nique lors des pauses

Je grimpe, la redresse et me dis que je risque d'en chier dans les manœuvres à l'arrêt. Avec son empattement de camion, je me sens bien petit sur cette grosse bébête.
Le compteur est très sympa avec son rétro-éclairage bleuté. Il est de plus très complet grâce au bouton sur le réservoir qui permet de changer l'affichage. J'y ai vu, en plus de la vitesse, du compte-tour et du rapport engagé (caché derrière les câbles de frein et d'accélérateur), l'heure, la vitesse moyenne sur un parcours et un indicateur de maintenance.
Des boutons, il y en a 4 :
- affichage
- réglage
- mode A (sport)
- mode B (plus cool)
Le changement de mode se fait à l'arrêt, au point mort. Je sélectionne le mode A, prends la poignée d'embrayage, engage la 1ère et pars.
D'un coup, la baleine se transforme en dauphin (belle image non ?

La selle est presque fine à l'entre-jambe. Et même si les genoux sont exagérément écartés, ce n'est pas désagréable du tout. A l'arrêt, les pieds sont bien par-terre. Les bras sont tendus mais pas à l'extrême et je suis bien calé contre le réservoir (comment faire autrement ?). Enfin la selle n'étant pas très longue, il est facile de se caler contre le dosseret pour encaisser les accélérations. Et ce qui est très marrant, c'est que je ne vois plus du tout mes genoux !
Je me dirige pour faire le même parcours qu'avec l'Hypermotard. Je patiente donc pour passer au rond-point (qu'est-ce qu'il y a comme monde à chaque fois !) Comme c'est légèrement en montée, je galère un peu pour maintenir ma position, surtout que la poignée d'accélérateur a vachement de jeu : bref, j'ai peur de caler. Je passe enfin et m'engage sur la voie rapide. Accélération, ça monte fort dans un bruit beaucoup moins agréable que le son du twin. Et ça gueule tellement à 7000 trs/mn que je ne peux que passer un rapport. Celui qui veut taquiner la zone rouge doit porter des boules Quiès.
Les changements de rapport sont précis, à l'embrayage ou à la volée. Je commence quelques slaloms, et je suis bluffé par la maniabilité. La bête se place facilement en faisant vraiment oublier sa taille. Tout est douceur si on veut : accélérations, freinages, passages de vitesses, etc... Elle en est presque facile.
Le moteur est un exemple de couple. J'ai souvent lu et entendu à son sujet "gaffe au couple sur l'angle". Je me fais un petit test de reprise pour voir. Je me mets en 6ème à 3000 trs, puis visse la poignée. Mama mia !!! Mes bras sont rallongés instantanément de 5cm chacun ! Je prends les freins parfaitement dosables et retour au calme.
J'arrive en agglomération après passage sur un rond-point zébré de mazout. Autant vous dire que je ne fais pas le malin...
Bon bah là c'est un autre monde. Fini les velléités de passage entre les files de voiture ; trop peur d'accrocher un rétro avec mes écopes. Et le poids se refait sentir, donc je ne m'attarde pas trop. Juste le temps de voir qu'il suffit de rouler, même lentement pour qu'elle regagne sa maniabilité. Les demi-tours ne sont que des formalités ; elle tourne très court.
Retour sur la voie rapide pour tester un peu plus la haute vitesse. Et ben j'irais pas bien haut en fait... Tout d'abord parce que la protection est inexistante passé 150 km/h et ensuite parce que ce bruit me casse les oreilles ! C'est pas beau ! Enfin, je remarque des vibrations vers 5000 trs/mn.
Je fais un rapide passage sur nationale afin de tester l'amortissement. Rien à dire de ce côté là. Ils remplissent parfaitement leur office et la moindre irrégularité de la route est avalée. Et toujours cette maniabilité hallucinante !...
Je décide de rentrer en me faisant 2-3 ronds-points, histoire de voir la mise sur l'angle. Je me répète mais elle se place où je veux d'un regard, ne bronche pas, et change d'angle en sortie aussi facilement qu'avec un 600. Je la ramène et laisse lâchement le vendeur la remettre en épi devant la vitrine (trop peur de la faire tomber...)
Je dois donc avouer que malgré mes réticences devant la bête, j'ai été très agréablement surpris.
Comme beaucoup, je me demandais l'intérêt d'une telle machine. Un moteur d'Hayabusa dans un cadre de roadster rallongé... Mais cette moto est une totale réussite dans le sens où c'est un réel roadster, parfaitement équilibré, qui pourrait presque être mis entre toutes les mains. Je ne sais pas comment se sont débrouillés les ingénieurs de Suzuki pour arriver à une telle légèreté ; peut être une centralisation des masses parfaite. Je vous certifie que ceux qui ont essayé la GSR ne seront pas dépaysés ! Il faut dire aussi qu'en France, la puissance est ramenée à 106ch. Mais le bridage est parfaitement fait et il parait que le couple est presque inchangé.
Maintenant, reste le look et le prix. Elle reste quand même très exubérante et celui ou celle qui n'aime pas se faire remarquer passera son chemin. Peut être à tort...