Essai de la BMW R100RT de 1980 by Irezumi
Posté : lun. 25 juil. 2011 16:38
Voilà un essai qui va peut être rappeler des souvenirs au plus âgés d'entre nous.
Toujours dans le cadre de mes essais de bécanes pour le duo, j'ai eu l'occasion d'essayer ce monument du motocylisme, cette "précurseuse" du Grand-Tourisme : la BMW R 100 RT. Accessoirement, elle a aussi servi aux forces de police et à suivre le tour de France...
L'exemplaire sus-nommé date de 1980, arbore 58000 km, est complètement d'origine et est remarquablement bien préservé pour son âge. La peinture d'origine a quelques pets à droite à gauche mais les liserets or sont encore présents (la classe !). Les plastiques, quant à eux, semblent neufs tellement ils sont nickels (savent faire des tableaux de bord les teutons !)
Le tableau de bord, justement, propose un compte-tours à aiguille, accolé à un compteur de vitesse lui aussi à aiguille. Je trouve aussi un compteur kilométrique à 5 rouleaux (a-t-elle vraiment 58000 km ?), et un autre journalier. Au rayon voyants, il y a celui de plein phare, celui de point-mort, celui de pression d'huile, celui des clignotants et enfin celui d'usure des plaquettes de frein. Sur le haut du carénage, il y a un cadran de voltmètre (qui bouge en rythme des clignotants hé hé) et une montre.
Le carénage est hyper enveloppant, hyper carré, hyper kitch. Le phare jaune parait énorme derrière sa vitre en verre. Et autour de cette vitre il y a les 2 clignotants intégrés et les ouïes de passage d'air pour rafraichir le pilote en cas de grosse chaleur.
A l'opposé, le cul sans ses valoches parait tout fin. La selle est plate et d'un seul tenant. Enfin, sur les côtés du moteur, les ééénôôôôrmes cylindres.
On l'installe sur sa béquille centrale très facilement grâce à la poignée prévue à cet effet sur le cadre et on s'apprête à la mettre en route. Rien que ce processus me ramène plus de 20 ans en arrière quand on démarrait nos Peugeot 103, la clé de contact en plus ! Donc, j'ouvre le robinet de gauche (il y en a un pour chaque carburateur mais une dérivation pratique permet de n'en ouvrir qu'un), j'appuie sur le starter ("et voici que je quitteuh la Terreuh...") et appuie sur le démarreur. Le moteur se met en branle, agitant la machine latéralement et se cale sur un ralenti parfaitement synchronisé. Réduction immédiate du ralenti que pépète chauffe gentiment - z'ont besoin de douceur ces vieilles mécaniques...
Du coup, en attendant, on boit un café, on discute, on se claque la trilogie Le Seigneur des Anneaux version longue... Ah ça y est : le ralenti est stable sans starter ! Je la descends de sa béquille (ne pas oublier de la remonter totalement avec le pied) et je la chevauche. Je suis très bien assis, les bras un peu trop tendus mais les fesses dans le moelleux. Embrayage souple, j'appuie sur le sélecteur à looooonnng débattement mais la 1ère refuse de s'enclencher. Le propriétaire me dit que quand la boite est froide, c'est comme ça, il faut un peu "taper dedans". Ca veut dire qu'il va falloir s'enfiler aussi les 6 Star Wars le temps que la boite chauffe ??? Nooon. En fait, en mettant des petits coups de gaz bien sentis (prout !), j'arrive à verrouiller le 1er rapport. Et on part, le proprio et ma douce me précédant sur un Yam 1300 XJR.
Immédiatement, je retrouve l'équilibre hallucinant des BMW découvert sur un R1200R en 2007. Je ne sais pas comment ils se débrouillent pour créer des bécanes légères comme ça, mais c'est incroyable ! L'avant est léger et le grand guidon facilite les manoeuvres à basse vitesse. Encore une fois, j'oublie que c'est quand même 1000 cm3 que j'ai entre les guiboles. Généralement, un bicylindre, c'est assez rugueux. Et bien pas là : la souplesse même, le moulin teuton ! Le couple est omniprésent même si le moteur présente quand même une certaine inertie. Le passage des rapports supérieurs se fait sans soucis mais il faut toujours garder à l'esprit que le débattement du sélecteur est très long et qu'il faut bien décomposer le mouvement. Au rétrogradage, un petit coup de gaz n'est pas superflu et le frein moteur reste très présent.
Maintenant, la pièce maitresse : le freinage. Alors là les potos, c'est un autre monde. Il est, comment dire.... inexistant. Voilà, c'est le mot : inexistant ! Enfin, je suis méchant, si je prend le levier à fooond, ça ralentit. Et la fourche plonge un brin pour faire comme si. Mais franchement, ça ne freine pas. Du coup, je roule encore plus que d'hab en mode radar/anticipation extrême. Et puis je me détends et passe en mode coooooool... C'est vrai quoi ! Pourquoi se presser ? Ces vieilles GT, ce sont des chameaux, les Mitterand de la bécane : la force tranquille. Comme disent nos amis suisses : "y'a pas le feu au lac."
Je m'éclate les aminches ! Juste les branleurs en sportives qui répondent pas à mon salut (je saute sur mon R1 et je vous fume, tas de fiottes irrespectueuses !!!) Ils m'ont mis les nerfs les blaireaux ! Un peu de respect pour cette valeureuse machine plus agée que vous nondidiou ! Franchement, les motards, c'est que loubards et compagnie ! Bon je m'égare...
D'un coup je me sens gérontophile car, n'ayont pas peur des mots : je m'éclate sur mamie !!!
On s'arrête et ma douce grimpe derrière moi. Enfin "grimpe" est un bien grand mot vue la hauteur de la selle... On va faire le retour à deux histoire qu'elle me donne son ressenti de SDS. Donc on repart. Et pour moi, le païlote, aucun changement : la maniabilité et le couple ne changent pas d'un iota. Si je ne sentais pas les bras de Chérie amoureusement enlacés autour de ma taille svelte et musclée, je penserais l'avoir larguée en route. On enquille une voie rapide, Mamie monte vaillamment jusqu'à 120 km/h à 4000 trs/min sur le 5ème et dernier rapport. Toujours une bonne dose d'anticipation et de rallonge de distance de sécurité et c'est le bonheur !
Nous voilà de retour chez le propriétaire de la bête (et de 12 autres copines dont une Honda 500 four), devisant joyeusement. Et puis je demande à ma cops sur un coup de tête : "hé Poulette, et si on l'achetait cette vieille denrée ?!" "Pourquoi pas..." qu'elle me répond. Donc zou, on remplit les papiers, on verse une somme qui ne vous regarde pas, et me revoilà repartit sur pépète direction la maison via 150 km de la superbe route qui longe la Loire d'Orléans à Tours...
Et oui mes drôles, vous l'aurez compris : je vous ai bernés ! Cet essai était en fait préalable à un hypothétique achat hé hé hé !!! Cette valeureuse Bihème-deubeuliou R 100 RT de 1980 habite désormais mon garage aux côtés de mon superbe destrier japonais de 26 ans sa cadette.
En fait, en faisant mes recherches de machines pour le duo, je me suis bien évidemment penché sur le cas BMW, les meilleurs GT, mais refroidi par les tarifs des machines récentes, je me suis dis que je pourrais peut être lier l'utile à l'agréable en faisant l'acquisition d'un moto pour la balade à 2, ET de collection. J'ai trouvé mon bonheur sur Leboncoin après une sélection drastique. Voici donc ma 1ère ancienne (photo à suivre) Et ma douce et moi sommes désormais les plus heureux motards du Monde of the world of Tours (37). Autant je jubile seul sur mon R1 à déposer tout ce qui roule, à planter des freinages de trappeurs et à angler comme un cochon, autant on prend du plaisir à enrouler tranquillement à 2 en devisant joyeusement et en admirant le paysage.
Prochaine étape : on charge les valises (fournies d'origine aussi), et on se casse en week-end ! Oubliés les regards limite malveillants des bleues-bites, oublié le fait de mettre un additif à chaque plein de 95, oublié le freinage ou l'absence de freinage... Là, ce n'est que good vibrations (très légères au demeurant), bruit génial du bicylindre type Citron 2CV, regards attendris des bleus-flics et des autres roule-toujours croisés sur les nationales... Un autre monde j'vous dis !
Toujours dans le cadre de mes essais de bécanes pour le duo, j'ai eu l'occasion d'essayer ce monument du motocylisme, cette "précurseuse" du Grand-Tourisme : la BMW R 100 RT. Accessoirement, elle a aussi servi aux forces de police et à suivre le tour de France...
L'exemplaire sus-nommé date de 1980, arbore 58000 km, est complètement d'origine et est remarquablement bien préservé pour son âge. La peinture d'origine a quelques pets à droite à gauche mais les liserets or sont encore présents (la classe !). Les plastiques, quant à eux, semblent neufs tellement ils sont nickels (savent faire des tableaux de bord les teutons !)
Le tableau de bord, justement, propose un compte-tours à aiguille, accolé à un compteur de vitesse lui aussi à aiguille. Je trouve aussi un compteur kilométrique à 5 rouleaux (a-t-elle vraiment 58000 km ?), et un autre journalier. Au rayon voyants, il y a celui de plein phare, celui de point-mort, celui de pression d'huile, celui des clignotants et enfin celui d'usure des plaquettes de frein. Sur le haut du carénage, il y a un cadran de voltmètre (qui bouge en rythme des clignotants hé hé) et une montre.
Le carénage est hyper enveloppant, hyper carré, hyper kitch. Le phare jaune parait énorme derrière sa vitre en verre. Et autour de cette vitre il y a les 2 clignotants intégrés et les ouïes de passage d'air pour rafraichir le pilote en cas de grosse chaleur.
A l'opposé, le cul sans ses valoches parait tout fin. La selle est plate et d'un seul tenant. Enfin, sur les côtés du moteur, les ééénôôôôrmes cylindres.
On l'installe sur sa béquille centrale très facilement grâce à la poignée prévue à cet effet sur le cadre et on s'apprête à la mettre en route. Rien que ce processus me ramène plus de 20 ans en arrière quand on démarrait nos Peugeot 103, la clé de contact en plus ! Donc, j'ouvre le robinet de gauche (il y en a un pour chaque carburateur mais une dérivation pratique permet de n'en ouvrir qu'un), j'appuie sur le starter ("et voici que je quitteuh la Terreuh...") et appuie sur le démarreur. Le moteur se met en branle, agitant la machine latéralement et se cale sur un ralenti parfaitement synchronisé. Réduction immédiate du ralenti que pépète chauffe gentiment - z'ont besoin de douceur ces vieilles mécaniques...
Du coup, en attendant, on boit un café, on discute, on se claque la trilogie Le Seigneur des Anneaux version longue... Ah ça y est : le ralenti est stable sans starter ! Je la descends de sa béquille (ne pas oublier de la remonter totalement avec le pied) et je la chevauche. Je suis très bien assis, les bras un peu trop tendus mais les fesses dans le moelleux. Embrayage souple, j'appuie sur le sélecteur à looooonnng débattement mais la 1ère refuse de s'enclencher. Le propriétaire me dit que quand la boite est froide, c'est comme ça, il faut un peu "taper dedans". Ca veut dire qu'il va falloir s'enfiler aussi les 6 Star Wars le temps que la boite chauffe ??? Nooon. En fait, en mettant des petits coups de gaz bien sentis (prout !), j'arrive à verrouiller le 1er rapport. Et on part, le proprio et ma douce me précédant sur un Yam 1300 XJR.
Immédiatement, je retrouve l'équilibre hallucinant des BMW découvert sur un R1200R en 2007. Je ne sais pas comment ils se débrouillent pour créer des bécanes légères comme ça, mais c'est incroyable ! L'avant est léger et le grand guidon facilite les manoeuvres à basse vitesse. Encore une fois, j'oublie que c'est quand même 1000 cm3 que j'ai entre les guiboles. Généralement, un bicylindre, c'est assez rugueux. Et bien pas là : la souplesse même, le moulin teuton ! Le couple est omniprésent même si le moteur présente quand même une certaine inertie. Le passage des rapports supérieurs se fait sans soucis mais il faut toujours garder à l'esprit que le débattement du sélecteur est très long et qu'il faut bien décomposer le mouvement. Au rétrogradage, un petit coup de gaz n'est pas superflu et le frein moteur reste très présent.
Maintenant, la pièce maitresse : le freinage. Alors là les potos, c'est un autre monde. Il est, comment dire.... inexistant. Voilà, c'est le mot : inexistant ! Enfin, je suis méchant, si je prend le levier à fooond, ça ralentit. Et la fourche plonge un brin pour faire comme si. Mais franchement, ça ne freine pas. Du coup, je roule encore plus que d'hab en mode radar/anticipation extrême. Et puis je me détends et passe en mode coooooool... C'est vrai quoi ! Pourquoi se presser ? Ces vieilles GT, ce sont des chameaux, les Mitterand de la bécane : la force tranquille. Comme disent nos amis suisses : "y'a pas le feu au lac."
Je m'éclate les aminches ! Juste les branleurs en sportives qui répondent pas à mon salut (je saute sur mon R1 et je vous fume, tas de fiottes irrespectueuses !!!) Ils m'ont mis les nerfs les blaireaux ! Un peu de respect pour cette valeureuse machine plus agée que vous nondidiou ! Franchement, les motards, c'est que loubards et compagnie ! Bon je m'égare...
D'un coup je me sens gérontophile car, n'ayont pas peur des mots : je m'éclate sur mamie !!!
On s'arrête et ma douce grimpe derrière moi. Enfin "grimpe" est un bien grand mot vue la hauteur de la selle... On va faire le retour à deux histoire qu'elle me donne son ressenti de SDS. Donc on repart. Et pour moi, le païlote, aucun changement : la maniabilité et le couple ne changent pas d'un iota. Si je ne sentais pas les bras de Chérie amoureusement enlacés autour de ma taille svelte et musclée, je penserais l'avoir larguée en route. On enquille une voie rapide, Mamie monte vaillamment jusqu'à 120 km/h à 4000 trs/min sur le 5ème et dernier rapport. Toujours une bonne dose d'anticipation et de rallonge de distance de sécurité et c'est le bonheur !
Nous voilà de retour chez le propriétaire de la bête (et de 12 autres copines dont une Honda 500 four), devisant joyeusement. Et puis je demande à ma cops sur un coup de tête : "hé Poulette, et si on l'achetait cette vieille denrée ?!" "Pourquoi pas..." qu'elle me répond. Donc zou, on remplit les papiers, on verse une somme qui ne vous regarde pas, et me revoilà repartit sur pépète direction la maison via 150 km de la superbe route qui longe la Loire d'Orléans à Tours...
Et oui mes drôles, vous l'aurez compris : je vous ai bernés ! Cet essai était en fait préalable à un hypothétique achat hé hé hé !!! Cette valeureuse Bihème-deubeuliou R 100 RT de 1980 habite désormais mon garage aux côtés de mon superbe destrier japonais de 26 ans sa cadette.
En fait, en faisant mes recherches de machines pour le duo, je me suis bien évidemment penché sur le cas BMW, les meilleurs GT, mais refroidi par les tarifs des machines récentes, je me suis dis que je pourrais peut être lier l'utile à l'agréable en faisant l'acquisition d'un moto pour la balade à 2, ET de collection. J'ai trouvé mon bonheur sur Leboncoin après une sélection drastique. Voici donc ma 1ère ancienne (photo à suivre) Et ma douce et moi sommes désormais les plus heureux motards du Monde of the world of Tours (37). Autant je jubile seul sur mon R1 à déposer tout ce qui roule, à planter des freinages de trappeurs et à angler comme un cochon, autant on prend du plaisir à enrouler tranquillement à 2 en devisant joyeusement et en admirant le paysage.
Prochaine étape : on charge les valises (fournies d'origine aussi), et on se casse en week-end ! Oubliés les regards limite malveillants des bleues-bites, oublié le fait de mettre un additif à chaque plein de 95, oublié le freinage ou l'absence de freinage... Là, ce n'est que good vibrations (très légères au demeurant), bruit génial du bicylindre type Citron 2CV, regards attendris des bleus-flics et des autres roule-toujours croisés sur les nationales... Un autre monde j'vous dis !