Ayant bientôt deux années de permis moto et près de 38.000 km de pratique à mon actif, j'ai vraiment pris goût à la CBF que j'ai choisi j'avoue un peu par hasard et qui a été une parfaite machine pour se faire la main (moteur sans surprise, parte cycle rassurante, ABS). Comme je roule de plus en plus les week-end, et non plus seulement pour les trajets boulot/dodo, je commence à la trouver un peu juste, surtout en duo, avec les bagages. Ceci m'amène donc à regarder du côté des routières.
Ayant pas mal lu d'essais, d'avis d'utilisateurs sur de nombreux forum, j'ai démarré par les deux extrêmes du spectre des GT:
- La "petite" GT Honda, la Deauville 700, principalement pour son aspect pratique (cardan/bagagerie intégrée), confort (protection pilote), sa réputation de fiabilité, et le prix contenu en comparaison aux grandes GT.
- La "grosse" BMW R1200RT, principalement pour les aspects confort (suspensions reglages en précharge et détente réglables électroniquement, poignée et selle chauffante, aspects bagagerie et protection du pilote, en bien entendu le couple du flat twin !
Pour la Deauville, j'avais rendez-vous cette semaine chez Gouss moto, concession Honda à Goussainville que j'avais déjà recommandé par ailleurs pour son travail sérieux (un peu de pub pour des gens bien, c'est toujours bienvenu).
Petit essai d'un vingtaine de minutes donc dans Goussainville d'une Deauville 700 d'occasion, modèle 2007, +/- 20.000km au compteur. D'entrée de jeux je suis agréablement surpris par le comfort immédiate (position de conduite assez droite), mes 1m90 ne causent pas de problème particulier, sauf pour la bulle, qui mériterait d'être troquée contre une bulle haute (solution adoptée sur la CBF600s). Le tableau de bord est très lisible et complet: jauge à carburant, grand indicateur de température moteur, indicateur de conso moyenne. Les deux vides poche situés près du guidon, dont l'un ferme à clef, et ses sacoches latérales bien intégrées à l'esthétique GT sont des aspects pratiques indéniables. Dans la circulation, la prise en main est immédiate, rien à signaler concernant le poids de l'engin, où sa manoeuvrabilité, c'est un vélo !
Petit détail que j'apprécie: la pédale de frein bien large, permet de doser avec précision ce frein AR dont je me sers bien souvent. Là où les choses se gâtent vraiment pour moi, c'est niveau moteur: outre le fait que je n'apprécie pas sa sonorité, le manque de peps du moteur est indéniable, et au plus on va chercher dans les tours, au plus le bruit est infernal et les vibrations insupportables. Ok, je ne suis pas un fana des twins, mais là, franchement à part le couple imporant à bas régime, appréciable lorsque l'on circule en urbain/péri-urbain, le caractère moteur ne me plait pas du tout. Je me suis alors rendu compte à quel point j'étais attaché à la souplesse du 4 pattes du cbf600s, qui ne vibre pas et qui passé les 6.000tm me gratifie d'un vrombissement oh combien sympathique. Après qu'on ne fasse pas dire ce que je n'ai pas dis: C'est un bonne machine, au comportement sain, avec un rapport qualité/prix honnête, mais de mon point vu tout à fait personnel et donc forcément subjectif, son caractère moteur ne correspond pas du tout à ce que je recherche.
Passons donc à l'essai du Panzer, j'ai nommé la R1200RT. Rdv avec un particulier pour cet essai, dans un environnement péri-urbain. D'entrée de jeux je dois reconnaître une certaine fascination pour cette machine que je trouve esthétiquement très réussie, la bagagerie s'intégrant sans souci à la ligne de la machine. En selle ! Là, c'est top, j'arrive à caser mes 1m90 sans souci, clairement une moto pensée par et pour des teutons, pas par des petits japonais

Par contre, le poids à l'arrêt, arf c'est chaud!, la trouille de la flanquer par terre m'envahit et ne me quittera que lorsque j'aurai rendu les clés au légitime propriétaire. En comparaison, la cbf600 est un poids plume à gérer. Bref, on passe la première, et on cale ! La gestion de la transmission s'avère plus complexe que sur la CBF également, il faut vraiment bien doser l'équilibre gaz/prise de l'embrayage. Une fois en route, ça tracte sévère ! Je me surprends à rouler bien au-dessus des limitations tellement la protection est au top, et le couple omniprésent à tous les régimes.
Sur le coup je me demande si c'est un super idée pour mon permis d'acheter une bécane sur laquelle je monte à 110km/h en seconde sans me rendre compte de la vitesse que je fais...
La sonorité et les vibrations du flat ne m'emballent pas des masses, mais celà ne m'incommode pas, contrairement à ce que j'ai pu ressentir sur la Deauville. A l'issue de l'essai, j'en ressors avec des sensations contradictoires. J'ai adoré: la couple de camion qui permet de rouler quasiment sans se préocupper du rapport engagé, le confort de conduite générale (position bien droite, jambes pas trop pliées, protection au top), les accessoires bien pensés (réglage des suspenstions électronique, bulle électrique, capteurs de pression de pneus, etc..). J'ai moins aimé: le poids à l'arrêt et à très basse vitesse ! Ce qui est un véritable vélo en route devient une enclume en manoeuvre à très basse vitesse et à l'arrêt. Cet aspect spécifique de la moto n'étant déjà pas mon point fort, je ne me sens pas super à l'aise à l'idée de manoeuvre l'engin dans des situations précaires. Surtout que j'ai en mémoire pas mal de situations très 'limite' (parking gravilloné, boue, sable, j'en passe et des meilleures) dans lesquelles j'ai soudainement trouvé la CBF600 lourde..Je me demande bien comment je me tirerais d'un pas de travers avec celle-ci.
Au terme de ces deux essais j'en conclus qu'il me faut absolument rester du côté des quatres pattes, et aller vers une machine de cylindrée intermédaire (1.000 cc environ), ce qui, j'espère, permet un compromis entre couple sympa et augmentation du poids limitée. Prochains essais: CBF1000S, et V-Strom 1000 (et la GTR1400, histoire de voir si toutes les GT se ressemblent).