Royal Enfield 500 Electra
Posté : lun. 23 nov. 2009 10:55

Samedi aprem, temps correct, 19°, allez, comme prévu, on y va, r-v avec David33 pour un essai de la Royal Enfield 500 Electra.
Je passe sur un petit déboire à l'aller, qui m'a fait encore remercier le Ciel d'avoir une S : sur la rocade bordelaise, perte de mon GPS...




Donc après le tit café Davidesque d'usage, nous voici nous voilà chez le conces Royal Enfield à Villenave d'Ornon, le bien nommé Speed Moto (sic).
Petit garage moto comme on les aime : pas mal de motos de toutes marques (surtout européennes) en attente de réparation devant le magasin et dedans, un poto du conces retapant une Terrot 1934, 2 RE neuves + une en réparation, quelques accessoires et motos miniatures en vente. Tout ça fleure bon l'esprit motard.
On discute un peu avec le conces et sa femme qui nous présentent les motos :
Ce sont toutes des 500 EFI : nouveau moteur pour passage norme euro 3 (2007) injection avec boîte de vitesses intégrée et démarreur électrique, 28 cv (ne rigolez pas, à titre de comparaison, tous les plus de 40 ans connaissent la 500 XT, une bête de 32 cv).
Donc les motos :
Une Bullet Electra : celle que nous allons essayer, c'est la basique : unicolore, selle biplace, démarreur électrique + kick
Une Classic : celle qui fait tourner les têtes : existe en rouge, noir et bleu (couleurs en vogue dans les années 50) avec les flancs du réservoir ivoire, selle monoplace triangulaire, pas de kick. Je n'ai pas vu la rouge, mais je peux vous dire que la noire et la bleue sont vraiment craquantes.

Celle qui est en réparation (suite accident) est une Deluxe (!) : Electra + garde-boues chromés, réservoir mi chromé mi peint avec grippe-genoux. Pas dégueu, mais un peu moins que la Classic.
Elles sont équipables avec 2 selles triangulaires, porte-bagages en métal genre mob et sacoches. Avec ça, en étant un peu bricoleur et avec quelques protections bien placées, on doit pouvoir faire le tour du monde.
Vous trouverez toutes les photos et pas mal d'infos là http://www.royal-enfield.fr/heritage/ap ... frame.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Les prix sont entre 5800 € et 6200 € auxquels il faut ajouter les éventuels équipements, ce qui nous fait le bout à un prix, grosse moto, équivalent à une CBF 600 ( !!).
En Inde, leur pays d’origine, elles sont vendues environ 2000 €. Elles sont différentes de celles fabriquées pour l’Europe : pas de contrôle qualité, moins d’équipements et vendues sans garanties. Elles sont fabriquées sur les mêmes chaînes sur des périodes différentes.
Attention, ne vous méprenez pas, contrairement à une Bonneville par exemple, une Royal Enfield n'est pas une copie d'ancienne faite à la va-vite, c'est une ancienne (1955) qui a évolué progressivement pour s'adapter à son temps, tout en respectant autant que faire se peut l'esthétique de l'époque. On peut détailler toutes les pièces, moteur ou carosserie, à mon avis, on est pas déçu, même si les puristes regrettent le moteur à boîte séparée.
Bon, on s'approche de la moto d'essai : ça marche comme une moto, mêmes commandes au même endroit, première en bas les 4 autres en haut, etc...
Pas trop lourde, mais quand-même 180 kg.
Donc facile...
Le monsieur ajoute de l'essence pour un essai correct (1 heure chacun) et fait démarrer la bête.
Particularité : le moteur ne se lance pas (alors que le démarreur tourne) si la béquille latérale est dépliée. Prévenu 2 fois par le conces et sa femme, je ne manquerai pas, bien-sûr, de me faire avoir.
Potopotopotopotopotopotopoto......... un bruit amical envahit la cour !

Elle tient le ralenti un moment, puis s'arrête si on a touché à rien, normal, faut économiser la planète...
Redémarrage et c'est parti, David sur sa CBF et moi sur l'Enfield.
Première : doux, pas trop de bruit, débrayage sans forcer, embrayage et ça roule, comme une jeune.
Une dizaine de km de ville pour aller vers le terrain de jeu : position agréable, assis assez droit avec grand guidon et pieds en avant, un peu comme sur un custom, mais moins exagéré, moto hyper légère, maniable, selle très confortable. Petits défauts : suspensions sèches qui laissent parfaitement apprécier les creux et bosses, et points morts à tous les étages, mais ça, c'est parce que je passe les vitesses comme sur la CBF. Avec un peu d'habitude, j'effacerai (presque) tous les points morts intempestifs.
Ça vibre pas mal, je ne sais pas si c'est un défaut ou une qualité. Sûrement une qualité un moment, peut-être un défaut à la longue.
On attaque les routes roulantes.
Potopotopotopotopoto
Brlrlrlrlrlrlrlrlrlrlrlrl
Broooaaaaaarrrrrrrr
Brlrlrlrlrlrlrlrlrlrlrlrl
Broooaaaaaarrrrrrrr
Brlrlrlrlrlrlrlrlrlrlrlrl
Broooaaaaaarrrrrrrr
Brlrlrlrlrlrlrlrlrlrlrlrl
Broooaaaaaarrrrrrrr
Brlrlrlrlrlrlrlrlrlrlrlrl
Broooaaaaaarrrrrrrr
Je suis bien en 5ième.
Il n'ya pas de compte-tour.
En bas : potopoto
au milieu : Brlrlrlrlrlrlrlrlrlrlrlrl
en haut : Broooaaaaaarrrrrrrr
Broooaaaaaarrrrrrrr en 4 : 80 km/h
Broooaaaaaarrrrrrrr en 5 : 120 km/h (paraît qu'on peut tutoyer le 130 avec du temps, vent favorable, position limande, main gauche sur le centre du guidon)
Le mieux, vous l'avez compris, c'est bien-sûr Brlrlrlrlrlrlrlrlrlrlrlrl, ce qui nous donne entre 90 et 110 en 5ième. A cette vitesse, aucun problème de tenue de cap !
Potopotopotopotopoto, c'est bien aussi, mais faut vraiment pas être pressé.
En poussant raisonnablement les vitesses, on est pas du tout ridicule dans le flot de la circulation et les départementales (pas trop droites quand-même) sont tout à fait envisageables.
Attention au freinage, même si on peut s’arrêter dans un délai correct, le disque à l’avant et le tambour à l’arrière surprennent un peu le milliste que je suis, et m’ont poussé à anticiper.
Je connais tous les coins du jour par coeur (Léognan, Saucats, Cestas), mais je vois plein de trucs que je n'avais encore jamais remarqués.
J'ai aussi le temps de m'imaginer en train de sillonner les routes du Rajasthan ou du Penjab avec casque bol et lunettes...
Il va vraiment falloir organiser ça.
Nous voilà arrivés à la moitié du parcours et je passe la RE à David.
J’ai eu aussi des crampes aux pieds qui ont disparu quand j’ai conduit la CBF, et réapparu quand quand j’ai repris la RE !
Je crois savoir que David a aussi eu un problème de crampe, mais lui, au niveau de l’aine (peut-être un testicule coincé entre selle et réservoir ?

Donc, récap des + et - :
+ : aptitude au voyage dans l’espace et le temps, look terrible, bruit, hyper maniable, fonctionnement « moderne », économique (a priori, 3 à 3,5l/100), conces sympa dans une ambiance anti-kéké et vraiment moto.
- : tarifs, avec en plus obligation de changer l’équipement de l’équipage (l’Arai avec la dernière combi Dainese, ça le fait pas trop) et peut-être aussi d’acheter une « deuxième » moto pour autoroute, hiver, etc… enfin les basses besognes quotidiennes…
? : fiabilité (notre Electra de 3800 km présentait déjà plusieurs points de rouille)