Je suis plutôt content de mon post. A double titre:
- certains ont pris plaisir à le lire et ils me font rougir avec leurs compliments…
- le post a pris une tournure plus "philosophique" et c'est aussi pour cela que j'aime ce forum. Allez trouver de la philosophie dans les essais de motos des revues que nous connaissons…
Je vais profiter pour enchaîner côté philosophique. Juste avant, l'essai de la Bandit, c'est un peu le hasard du prêt de cette bécane pendant que la mienne était c/o mon concessionnaire. L'occasion de faire la comparaison, pas la course à la puissance.
A noter qu'Highlander est repartie pour le service des 12'000 km et que cette fois j'ai eu entre les pattes un Brugman 200… Je ne pense pas vous faire un essai…

Par ailleurs, je pense que j'ai roulé plus dangereusement avec ce scooter qu'avec la Bandit.

Trop l'impression d'avoir un "jouet" entre les pattes. Pourtant les dangers sont les mêmes.
Echaîne-je sur le côté réflexion philosophique. Certainement que lorsque j'ai choisi de changer de moto, la CBF600 aurait fait l'affaire (en S avec ABS). Venant de la Transalp, elle correspondait aussi à ce que je cherchais plutôt basse, ABS de série.
Pourtant j'ai choisi la CBF1000. Premièrement parce que c'est celle-ci que j'ai essayé et qu'elle m'a envoûté comme de nombreux autres qui traînent leurs savates ici. C'est pas la raison qui a parlé, mais le coeur dans le cas présent. Trop peur aussi d'être déçu après également en commandant la 600.
Jusqu'à la CBF1000, j'ai toujours regardé avec crainte les grosses cylindrées. J'avais fait le choix de trails et progressé de la 125, à la 250, puis à la 600 et la 650 Transalp pour maîtriser mes pulsions. En effet, vous mettre entre les pattes des engins qui vous emmènent à plus de 200, c'est vous inciter à le tenter… C'est humain… et criminel.
Connaître ses non-limites, cela doit permettre de faire des choix les plus raisonnables possibles. Et à moto, on joue déjà sa vie, car un moment d'égarement est vite arrivé de sa part ou de la part d'un autre conducteur. Je ne suis pas meilleur qu'un autre. Le savoir aide et peut sauver sa vie.
Là, pourtant j'ai franchi un seuil que je ne pensais jamais franchir. C'est la CBF1000 qui l'a permis, car c'est une moto rassurante et saine dans son comportement. Elle ne suprime pour autant pas tout danger, comme toute moto. A noter que sa philosophie a amené son constructeur à ne même pas donner sa vitesse de pointe (ou son temps du 100 m départ arrêté) dans ses prospectus (du moins en Suisse). Et je ne connais même pas ces chiffres. Certaines de mes connaissances motardes ont été étonnées de savoir que ces chiffres-là ne m'intéressaient pas.
Depuis une année, elle me permet de respecter les limitations de vitesse dans les mêmes limites que mes précédentes motos nettement moins puissantes. Je suis plus en sécurité qu'avec ma Transalp, car moins haute, moins fatigante et disposant d'un freinage incomparable.
Elle me permet d'emmener Madame K. pour de longues virées comme nous n'en avions fait qu'une jusqu'à présent en 24 ans de vie commune. Et même Madame K. se sent plus en sécurité que sur toutes les motos que j'ai eues. Et plus confortable aussi.
Pour le reste, je pense qu'à 45 ans il est possible, sans culpabiliser, d'acheter une moto en ayant écouté pour la première fois plus son coeur que sa raison. Ma raison je la garde quand je monte sur ma moto au quotidien. Ma déraison, elle, m'a coûté quelques billets de mon compte bancaire…
Tout le reste, c'est que du bonheur…
