Ode aux livres.
J'ai toujours été fasciné par les livres et n'ai donc pas beaucoup à me forcer pour y verser mes écus.
J'aime leur odeur d'encre, quand, gamin, je reconnaissais l'éditeur de mes bandes dessinées, après que cette flagrance un peu acre me caressait les narines lors de l'ouverture de cette première page, source d'un indéfinissable plaisir.
J'ai beau renifler un CD, je n'y trouve pas de souvenir, et j'ai beau le regarder, aucune image, aucune belle phrase émergeant d'une de ses faces ne vient titiller mon intérêt.
Mes Manuels d'Atelier, je me les aime, comme des oeuvres finies, fruits de mille heures de dur travail, d'intelligence, témoignage de la pugnacité de ceux qui les ont conçus.
Parfois, assis dans le petit bois qui cotoie ma demeure, je les contemple, les reregarde, découvrant, ici la réponse à une ancienne question posée, et, là, que quelque outil me manque pour, par simple curiosité, partir à la découverte de ce qui donne une âme à ce que d'autres traitent avec humour de tas de boulons.
Que reste-t-il de l'image ou d'un texte si, sous mes yeux, il disparaît par manque d'énergie électrique ou parce qu'un un petit composant électronique a décidé de mourir, son âme enfuie dans une fumée bleutée ?
Fi de ces contraintes, mon manuel sera toujours là pour se livrer, même si, seule et tremblante, la flamme d'une bougie devra donner vie à ses mots et ombrer ses images.
Et, si toutes les langues du monde se fondaient en une seule, si toutes les énergies fusaient dant le but ultime de la Paix, fasse que le fabuleux rire émanant de la plus belle des humanités soit inscrit dans la pierre de nos montagnes, l'herbe de nos prairies, les vagues de nos océans et les ouvrages des nues.
Ainsi, le Verbe retournerait là où il a été tiré par l'égoïsme des hommes, comme le diamant qu'il leur a donné, au centre de cette Terre qui nous a fait.
En attendant, doux papier que je touche de mes doigts et fouille de mes yeux, continue à m'apporter le Savoir.
Mumupoto !!!
