Alors voilà !
Mon périple italien est terminé : 15 jours pour m'extraire de Lorraine, traverser Vosges, Jura et Suisse ... et découvrir sur 2 roues les grands lacs italiens, Venise, les Dolomites et "faire" le mythique col du Stelvio.
Au menu aussi, de beaux cols que certains ici ont évoqués avec tant de passion que l'envie d'y passer s'était immiscée en moi depuis quelque temps.
Et puis une invitée pas souhaitée bien que redoutée : la pluie !
Au final, 2700 km en duo ... et au taquet de la MRA.
Petit bilan ...
Etapes Jura - Lac Majeur et lac Majeur - Lac de Côme :
Enorme pluie pendant des heures, incessante, la chaussée gorgée d'eau, des voitures qui te croisent en traversant des nappes d'eau de 20 cm, qui t'éclaboussent au passage tels des seaux d'eau que l'on te jette dessus ...
Le bas de combi pas mis parce quand t'es trop optimiste, des fois, ben la réalité te montre que c'est elle qui a raison, pas mis donc le bas de combi parce que, quand tu t'y es pris trop tard, mettre un pantalon de pluie sur un fute mouillé, ça ne sert plus à rien. Bilan : mouillé jusqu'au slip, bottes pas si waterproof que ça (chaussettes trempées !) et veste Bering Odyssée transformée en éponge géante. Mieux pour la Spidi Venture de madame.
Zéro photo et plaisir de conduite proche du néant.
Deux graaaaandes satisfactions toutefois : l'adhérence de mes pneus et la tenue de route de la CBF.
Chapeau Mrs Michelin et Honda !
Puis le lac de Côme sous le soleil, le lac d'Iseo et le lac de Garde (un détour vers Salo - siège de la funeste République du même nom fondée par Mussolini en 43 - et visite de Sirmione).
Puis 4 jours à Venise, sous le soleil. Magnifique !

Beaucoup de marche à pied, pas mal de déplacements en bus local, le vaporetto (en fait, un bateau) et visite de tous les quartiers de la ville, y compris les moins touristiques.
Par contre, aucune visite de bâtiment ou de musée : des queues de plus 100 mètres en plein cagnard, trop peu pour nous. On reviendra hors saison pour cela.
Au final, des souvenirs plein la tête. Et une bonne surprise : les restos sont moins chers que chez nous. Une pizza au pied du pont du Rialto par exemple : 8,50 euros.

Puis direction plein nord vers les Dolomites.
Beau programme en perspective !
Des cols en veux-tu en voilà, des paysages magnifiques, je me régale à l'avance.

Petite étape à 2400 m d'altitude au col de Pordoi avant les festivités.
Et là, patatras ! Pluie, pluie et re-pluie.

Passage de cols dans les nuages, panneaux indiquant "Vue panoramique" ... mais visibilité à 15 mètres ... Grosse déception et ... grosse galère : rouler dans les nuages, trempé par la pluie, enfiler les épingles sans visibilité ... je m’en souviendrai.

Alors ... quelques cols traversés, complètement bouchés : passo Tre Croci, Sella, Falzarego, Gardena, Selva, puis plus à l’Ouest le Bernina, le Tonale, et en Suisse le Julierpass, l’Oberalp, le Furka, le Grimsel ... De ces 11 cols, un seul nous a offert son panorama ... le dernier. Magnifique !
Les observateurs avertis auront remarqué que je n’ai pas cité le fameux ... Stelvio !

Et pour cause ...
J’en prenais le chemin lorsque, près de Bolzano (je venais de l'Est), méga embouteillage (le seul de mon séjour).
Après une demi-heure à remonter les files (ah oui, j’ai oublié de préciser : en Italie, les voitures ne facilitent pas du tout le dépassement des 2 roues ! Résultat : motos et gros scooters doublent n'importe où et n'importe comment, y compris sur les lignes continues ...), après donc une demi-heure assez pénible (et pour tout dire ... dangereuse), je décide de m’extraire de là.
Mon GPS calé sur la ville de Bormio, mon point de chute après le col du Stelvio, je roule, je roule ...
Jusqu’à ce que un doute m’assaille.
Je regarde ma carte, demande ma route à un passant ... et là, la cata ! Je suis de l’autre côté du massif.
Faire demi-tour, revenir sur mes pas ... il est trop tard ... j’arriverai à la nuit tombée.
La mort dans l’âme, sachant que le lendemain j’étais attendu en Suisse, je fais donc une croix sur le Stelvio.

Mais il faut rejoindre Bormio.
Une seule solution : je dois passer à Ponte di Legno, monter le col de Gavia (perché à plus de 2600 m) et traverser dans l’autre vallée S. Caterina Valfurva.
J’entame alors une ascension dont je me souviendrai toute ma vie. 16 km d’une montée dantesque sur une route toujours plus étroite au fur et à mesure des hectomètres parcourus, en très mauvais état, bordée de ravins sans aucun parapet, et des épingles ... en veux-tu en voilà !
J’avais une certaine appréhension à faire le Stelvio, chargé que j'étais et qui plus est en duo ; certains ici en sont témoins (je devais au passage en vérifier le nombre de virages

En lieu et place, j’ai fait le Gavia, dans le sens Ponte di Legno / S. Caterina Valfurva.
Je vous le déconseille absolument, surtout si vous roulez chargés.
A mon retour, après recherche, j'ai pu constater que sur ViaMichelin, cette route est hachurée en rouge et jaune !!

Je me suis promis de refaire les Dolomites pour les paysages que je n’ai pu admirer, et de revenir pour faire le Stelvio.


Voici quelques photos de mon périple.
L’appareil photo est resté au fond du top case arrivé dans les Dolomites.
Au final, si je me suis un peu étendu sur les galères, ce fut un périple décapant et très dépaysant, que nous avons adorés.
Et puis un voyage a toujours ses imprévus ... ça fait partie du jeu.
http://www.monalbum.fr/Album=OUBTTKUT
Petite anecdote, pour finir :
Hier, je suis allé chez mon concess.
- Salut ! Ca va ?
- Oh ben oui ! Je reviens de vacances ! 2 700 km en 15 jours, ça ne peut que aller !
- T’es allé où ?
- J’ai fait les lacs italiens, Venise, les Dolomites.
- C’est dingue ! Moi aussi ! 2 700 km aussi ... en 3 jours. Y’a juste les lacs que j’ai vu de loin, en passant.
Véridique !
