En mai, apparition d'une "vraie moto" française, la Motobécane 350 cc.
Les concessionnaires Motobécane souffraient de ne pouvoir vendre que des 125 cc (obligation par la marque de ne vendre que des Motobécane), quand la concurrence vendait plusieurs marques et des plus de 125 cc.
La jeunesse française à l'époque est fan de moto, et ne peut qu'acheter des machines étrangères.
Motobécane, pour ces raisons lance une nouvelle machine, équipée d'un moteur de 350 cc, tri-cylindre deux-temps, face à la route:

Son bloc moteur est développé depuis plus de trois ans, pour éviter un nouveau "bide", comme ce fut le cas dans les années 50, avec une autre 350 cc, bicylindre 4 temps, trop fragile car construite à la hâte.
Beaucoup de jeunes (dont moi-même) vont trouver la moto laide, même si elle recélait quelques qualités. L'arrière surtout manque d'élégance, avec les deux petits pots venus du dédoublement du pot central sous le moteur. Ceux-ci sont écartés des deux autres gros pots, pour... faciliter la démonte de la roue! Le gros carénage de feu, le gros feu rouge, les formes carrées, ne sont pas du plus bel effet.

La partie avant est plus réussie. Un bloc optique très performant, un frein à disque efficace, une fourche correcte... Rien à redire. Par contre, une fausse "clé" sur le tableau de bord, qu'on ne peut ôter, et donc pas de commodos!

Pas vraiment pratique...
Le contact se fait par le moyen d'une clef introduite... dans le carter droit, sous la selle! Façon ingénieuse néanmoins de regrouper l'électronique, mais bien peu pratique à nouveau pour le conducteur.
Pas de starter, une pompe à essence, à pousser plusieurs fois à froid.

La (moto)bécane démarre bien, d'un coup de kick (à droite); peu de bruit à l'échappement, mais un ferraillement bizarre dans le haut moteur.
Hormis les "clacs" bruyants de la boite de vitesse "à l'allemande", et la difficulté pour trouver le point mort, moteur chaud, la moto se révèle souple, agile, agréable à conduire. Sinon elle est assez lourde, 170 kg, gourmande (près de 8 l. aux 100). Le réservoir d'huile est grand (2,8 l.), permettant de rouler sans soucis durant 1500 km.
La chaîne est sous carter étanche, lubrifiée automatiquement.
La moto est déclinée dans plusieurs couleurs.

Au final, la 350 ne va pas avoir un grand succès. Elle souffre de sa boîte de vitesse peu performante, de sa tenue de route en défaut à vitesse élevée, et surtout d'un prix prohibitif vis-à-vis des machines étrangères, surtout japonaises, au look plus agréable, et dotées de plus d'aspects pratiques (béquille latérale, commodos, etc.)
Pour ma part, je ne l'ai jamais trouvée séduisante, et de toute façon je roulais en ... 125 (trail).
A ce sujet, se rappeler que Motobécane produit des 125 cc, routières bicylindres deux-temps, depuis 1969. En 1975 apparait la 6ème mouture, la LT3, assez jolie, dans des couleurs plutôt "fun", avec un bicylindre incliné face à la route.

Mais la progression esthétique plus rapide de la concurrence étrangère, le manque d'aspects pratiques à nouveau (pas de béquille latérale toujours), le prix trop élevé, vont encore nuire à la vente du modèle.
Finalement, Motobécane va faire faillite en 1983, va devenir une filiale de Yamaha, devenant au passage MBK.
En 1986 ça se dégrade à ,nouveau, et Yamaha devient l'unique propriétaire de MBK, avant de produire uniquement des scooters.
Une pub amusante enfin, sur le thème de la rivalité France-Japon, en 1975 (125 LT3)
