
Bon, je me lance pour vous faire partager un essai que j'ai eu l'occasion de réaliser le week-end dernier à l'occasion du Desmoriding Tour 2013.
Pour les pressés j’ai fait une version courte à la fin de ce post, pour les plus patients, je vous invite à lire ce qui suit.
Merci pour votre indulgence, c'est la première fois que je fais ce type d'exercice

Rendez-vous donc le WE dernier chez DUCATI pour l'essai de cette MTS 1200 comme disent les initiés. L’essai a failli être annulé pour cause de météo capricieuse. J'avais déjà un peu les boules depuis l'annulation de notre ballade en Normandie fin mai, ça aurait fait beaucoup si cette fois-ci encore j'avais du annuler.

Je vous passe la séance des formalités d’usage pour ce type d’essai, puis arrive le moment où l’un des vendeurs me donner la clé de la bête.
Première surprise, la clé ne sert pas à démarrer la moto


En fait il y a bien une vraie clé, mais elle sert à ouvrir les valises et le bouchon d’essence.
Première (petite) déception, c’est dommage d’avoir une clé qui « ne sert à rien » et que le truc soit aussi gros et lourd. Tant qu’à faire un boitier plus discret serait le bienvenu.
Le Tour du « propriétaire » (que je ne suis pas encore

A l’arrêt la MTS est assez impressionnante. J’aime beaucoup sont look, même si celle que l’on m’a confiée est d’un triste gris. La face avant a vraiment de la gueule avec ses 2 entrées d’air sous les phares. On croirait une sorte d’insecte près à vous piquer ou vous mordre. Ou encore un aigle prêt à fondre sur sa proie.
Le châssis tubulaire est omniprésent visuellement parlant et que dire du gros amorto jaune à l’arrière. Par contre les jantes sont de toute beauté.
Dans cette configuration Touring, la MTS ne dispose que de 2 valises. La Granturismo (Grand Tourrrisssssmo comme disent les italiens

Si vous voulez connaître les différences entre les 4 modèles de MTS, je vous laisse aller sur le site de DUCATI, mais en gros, c’est quasiment le même moteur, la même cartographie et le même châssis, pour toutes, seul « l’accastillage » et les accessoires changent et le prix avec …
En parlant de « l’accastillage » il est loin de valoir celui de nos CBF : plein de vis apparentes, les fixations de certaines pièces plastic ne sont pas au top, bref pour le prix, c’est un peu cheap.
Bon assez attendu, en selle.
Là, surprise ; la moto est super haute ; les moins d’un 1.8 mètre devront mettre des semelles compensées ou s’acheter un escabeau pliant

Autre surprise, la position de conduite ; on est assis très droit et on a le guidon dans l’estomac

Non je déconne, mais le guidon est effectivement très proche et plutôt large, ce qui d’ailleurs permet une bonne maîtrise de la bête.
Par contre, les rétros sont fixés sur le guidon et au début je me suis dit que j’aurais du mal à voir ce qui se passe derrière. En fait il n’en n’est rien car Mr. DUCATI a eu la double bonne idée de rendre les miroirs mobiles et non le bras supportant le rétro lui-même. Je dis double bonne idée, car non seulement la visibilité arrière est plus que correcte mais, le rétro ne se dérègle pas à la moindre touchette y compris quand un piéton heurte celui-ci en passant trop près de la moto stationnée. De plus, ils sont facilement réglables d’une pichenette en roulant

L’assise est large et confortable. La selle passager forme une sorte de bourrelet qui entoure la selle pilote et cale bien celui-ci, du moins en roulant, car comme indiqué, à l’arrêt faut se déhancher pour tenir la moto avec un pied bien à plat par terre.
Les commandes tombent bien sous les mains et les doigts et les coques de protections intégrant les clignotants doivent être un plus lorsque la température est basse, même si la MTS Touring dispose des poignées chauffantes. Il y pas mal de boutons un peu partout mais c’est assez bien organiser. Celui de rappel du clignotant est minuscule et pourtant il sert aux clignotants et à faire dérouler le menu au tableau de bord.
Concernant le sélecteur de vitesses et le repose pied gauche rien à dire. Peut-être juste que le talon une fois le pied sur le repose pied, à tendance a appuyer sur la béquille centrale, ce qui fait un peu bizarre au début.
Par contre la pédale de frein est difficile à utiliser ; il faut être un petit rat de l’opéra et faire des pointes pour appuyer dessus. On verra plus tard que de toute façon elle ne sert pas à grand-chose

La bulle est réglable avec un système ingénieux mais simple ; une sorte de pince permet de régler la hauteur comme on veut sans le moindre outil et d’une seule main. Même à des vitesses illégales, le système se manipule très facilement sans le moindre effort. Par contre, une fois la bulle en position haute, le système de réglage déployé n’est pas du plus bel effet.
Il y a un petit vide poche sur le côté droit, qui peut contenir des clés, une paire de lunette ou un smartphone. Mais il n’est pas étanche, donc évitez le smartphone quand il pleut. Ce vide-poche est à ne pas confondre avec la trappe de gauche, qui si elle a quasiment le même aspect, cache une partie des fusibles.
Enfin on démarre.
Une petite pression sur le bouton du démarreur qui fait office également de coupe circuit et le contact est mis mais le moteur ne démarre pas. Du coup j’en profite pour vous parler du tableau de bord. Celui-ci est plutôt large et affiche une multitude d’informations. J’ai toutefois un regret ; l’écran est à affichage monochrome gris foncé sur gris clair et même si le contraste est bon, je trouve que la lisibilité est moyenne du fait de toutes les informations affichées, sans réelle séparation entre elles (je ne sais pas si je suis clair …). En fait seul le régime moteur qui forcément varie, se distingue facilement du reste. Il n’y a pas de zone rouge (ben oui c’est du monochrome

Une pression un peu plus longue sur le fameux bouton et le moteur s’ébroue. Le verbe est parfaitement choisi car ça vibre de partout. Il y des siècles que je n’étais pas monté sur un mono ou un bi et j’avais oublié comment ça remue. Dommage que ça n’ait aucun effet sur les petits bourrelets autour du bide

En plus ça fait un méchant bruit, sympa, mais je pense que 800 bornes comme ça et ont doit pouvoir aller voir le toubib si on ne porte pas les bouchons d'oreille qui vont bien.
Quand je pense qu’ils y en a qui changent leur pot pour faire plus de bruit, avec la MTS, d’origine ça envoi fort côté décibels.
Bon première, la sélection est souple et silencieuse. Un très bon point par rapport à ma CBF qui claque comme une BM sur les 2 premiers rapports. Je lâche doucement l’embrayage et le tracteur, j'veux dire la Multistrada, avance lentement. On sent qu’il tout de suite qu’il y a quelques canassons qui attendent au fond de l’écurie, ça demande qu’à partir. Un filet de gaz et la MTS fait un bon.
Côté premières sensations en mouvement, la direction est super légère et la moto semble pouvoir se manier comme un vélo. Par contre les freins ne sont pas géniaux. Le frein avant plante la moto et le frein arrière est aux abonnés absents. Il faut presque mettre tout son poids sur le pied droit pour espérer ralentir la moto. Et je dis bien ralentir, pas freiner …
Heureusement qu’il y a l’ABS, car le frein avant étant plutôt mordant, les surprises doivent facilement pouvoir arriver sur route humide ou sale. Quelle géniale invention le dual ABS/CBS de nos CBF et quelle efficacité

J’oubliais, avant de partir, j’ai sélectionné le mode Touring au niveau du tableau de bord. Il faut faire défiler le menu à l’aide du bouton de rappel du clignotant et appuyer quelques secondes pour sélectionner le mode. Un poil dangereux en roulant, mais peut être qu’avec l’habitude, on ne vérifie pas si le mode est bien valider …
Les 4 modes existants agissent sur les suspensions et la cartographie du moulin. C’est assez sophistiqué puisque vous pouvez choisir : avec valises ou non, avec passager ou non, avec passager et valises ou non, etc.
En fait à l’usage, je n’ai vu de réelle différence qu’entre le mode Touring et le mode Urban. En mode Urban, la puissance est limitée ce qui permet d’évoluer facilement sans faire le cheval à bascule dû à l’accélération et au débattement des suspensions.
Sur la route, la MTS est plutôt efficace. Elle passe les virages serrés très facilement et son couple permet de ressortir avec vigueur sans jouer du sélecteur. Cela dit, notre CBF fait aussi bien

Cela dit, quand vous avez réussi à la mettre sur l’angle, elle y reste, même si vous poussez un peu les gaz dans la courbe.
Côté sensations moteur, c’est sympa, ça envoi fort en reprise et ça prend les tours assez facilement. Pourtant j’ai le sentiment que notre CBF fait là aussi un peu mieux. J’ai l’impression que le bruit et les vibrations (toujours elles) donnent le sentiment d’envoyer, mais si on regarde le tableau de bord, le défilement des km/h n’a pas l’air d’être aussi rapide que ça. Ma MTS affichait un peu plus de 4500 Km, je pense donc qu’elle était déjà un peu rôdée et pourtant je suis un peu resté sur ma faim dans ce registre. Bon certains vont dirent que ce n’est pas une supersport que j’essayais, mais quand même, pour un 1200, j’attendais mieux.
Par contre ce qui est plaisant c’est de remettre du gros gaz en sortie de courbe, rien que le bruit, ça met la banane, mais je pense que ce doit être fatiguant à la longue.
Le passage des vitesses est bon en montée comme en descente, même sur un rétrogradage un peu fort sans coup de gaz préalable. De toute façon, vu le caractère moteur de la bête il est facile de rouler doucement en 5ème sur un filet de gaz et de se catapulter au-delà des vitesses légales sur une simple rotation de la poignée. Attention toutefois aux freins si vous êtes un peu trop optimiste, vous risquer rapidement de vous faire une frayeur.
Pour reparler un peu de la fameuse bulle réglable, la protection est finalement moyenne, pour un type de 1,8 mètre comme moi. En position haute j’en prends plus dans la poire que sur ma CBF avec sa bulle PUIG en position 2.
Retour au bercail, fin de la ballade, conclusions.
Nous revenons à la concession après un peu plus de 30 minutes de roulage et il faut rendre l’engin.
Globalement mes sentiments sont plutôt négatifs vis-à-vis de cette bécane. En allant faire l’essai je me disais « Tu vas te faire du mal, tu vas tellement l’aimer qu’il faudra que tu casses ta tirelire, tu ne pourras pas attendre il te la faudra, etc. ».
Ben en fait pas tu tout, certes elle a de la gueule, certes elle dispose d’un équipement sympa, mais elle est vraiment trop chère pour ce que c’est. Avec une petite rallonge, je pourrais presque m’offrir une CBF pour la semaine et une pour le week-end pour le prix d’une Multistrada.
Ce que je n’ai pas aimé
Trop chère pour ce que c’est. En plus c'est la plus chère de toutes dans le genre
Trop haute (mais il parait qu’il existe une selle un peu plus basse en option gratuite)
Trop de vibrations à tous les régimes et ça fait un peu trop de bruit pour de longs parcours ou un usage quotidien
Freinage trop déséquilibré : avant trop puissant, avec fieling limité et arrière aux abonnés absents.
Difficile à mettre sur l’angle
Transpondeur de la clé trop volumineux
Béquille centrale trop haute ou remontant trop (appui du talon gauche en roulant)
Tableau de bord avec un peu trop d’informations d’un seul coup ou informations mal organisées
Protection aérodynamique un peu limitée, surtout au-delà 120 km/h
Disposer de 4 programmes c’est bien, mais la différence entre eux n’est pas très sensible. Cela dit je n’ai pas testé le mode enduro
Ce que j’ai aimé
Le look plutôt sympa, encore plus quand on la compare à ces copines concurrentes (mais les goûts et les couleurs …)
L’idée du transpondeur, si seulement il était plus petit …
La position de conduite
Le réglage des rétros
Le réglage de la bulle
La tenue de cap à autre vitesse et en courbe, une fois la moto mise sur l’angle
Le mode Urban qui calme un peu la bête en ville
Le petit vide-poche à l’avant et les 3 prises 12 volts (1 près du compteur pour charger un GPS Garmin en option) et 2 à côté de la selle
Le confort de la selle justement, mais je n’ai pas pu essayer le mode duo
Les valises et leur contenance, même si elles alourdissent un peu la ligne arrière de la moto
Bon voilà, je vous laisse après ce roman

@+V