
En voyage pour des raisons pros du côté de la Provence et du Var, j'avais décidé de saisir l'occasion pour faire rouler Mamienne sur d'autres routes que les voies rapides parisiennes. J'ai donc profité de l'excellent service auto-train de notre bien-aimée SNCF pour faire descendre la moto plein sud. Petite parenthèse : point d'ironie dans la phrase précédente, outre le fait que ce service est très pratique en soi, je voudrais souligner la qualité de l'accueil et de l'organisation des agents qui s'en occupent.
Quelques échauffement entre Avignon et le Cannet des Maures, la veille, en évitant si possible les orages et le mistral qui commençait à souffler, m'auront permis de m'habituer aux routes plus étroites et sinueuses que celles fréquentées au quotidien. Bon, sous la grisaille et la pluie, ce n'était pas la panacée, mais le trajet révèle quelques belles trouvailles, surtout dans sa seconde partie entre Pertuis et Carcès, au nord de la Provence-Verte (les Gorges de Mirabeau, l'étonnante Montagne de Vautubière, les villages d'Esparron, Varages, St-Martin, ect.). Pas de difficulté majeure mais mes premières épingles, dans la Montagne de Vautubière... tout en douceur.

Le lendemain, cap au Nord! Direction Briançon en passant par Draguignan, la fin des Gorges du Verdon, le col d'Allos, Barcelonette, le col de Vars, et dernier-mais-non-des-moindres, le col de l'Izoard (itinéraire gmaps ici). Soit un petit périple de 300 km, pour plus de 6 000 m. de dénivelé positif et 5 000 m. de négatif. Pas mal pour une première !

Et bien ce fut FAN-TAS-TIQUE !
Les couleurs, les odeurs, les sensations... tout a contribué à faire de cette première sortie en montagne un véritable feu d'artifice. Évidemment, je n'étais pas seul au monde, nous sommes en juillet (le 14 qui plus est) et les routes sont bien chargées. Mais cela m'a permis de rouler sereinement en sachant qu'en cas de pépin mécanique ou autre, je ne serais pas livré à moi-même. J'ai mis 7h30 pour parcourir le trajet, dont 2 bonnes heures de pauses cumulées. Je n'ai pas vraiment l'impression d'avoir traîné en route, même si je me suis retrouvé en seconde à plusieurs reprises dans les derniers lacets.
Au final, mes impressions en vrac:
- plus facile de monter que de descendre (qui a dit que la difficulté en moto, c'est le freinage?)
- il faudra que je m'intéresse un peu à la mécanique des suspensions, c'est en montagne qu'on s'aperçoit de leur boulot et y'en a !

- le 600 manque de couple en montagne, c'est évident. C'est un peu dommage de devoir toujours monter dans les tours quand les gros bi allemands semblent juste soulever la fesse gauche pour prendre 100 mètres d'avance... et en plus, ça fait du bruit!

- roulage sérieux mais une ou deux petites frayeurs sans conséquences, dont une virgule de la roue arrière sur les graviers qui m'a amené en face à face avec une bar qui a eu plus peur que moi, concentré que j'étais pour l'éviter sans me retrouver par terre (remettre la moto droite, freiner, évitement voiture à droite, reprise d'angle pour virage serré à gauche)...

- Pas croisé de CBF (ou pas vu) et peu de Honda en général : quelques Hornet, un CB1300 et... pas le moindre Transalp. Un comble !
- En revanche, pléthore de BM (GS toutes cylindrées) et de Ducati : les touristes en voyage d'un côté, les "locaux" des Alpes du Sud de l'autre.
Pas pris des tonnes de photo, je ne suis pas doué pour ça, c'est vrai, mais j'avais surtout un train à prendre le soir et je craignais de ne pas maîtriser le timing. Mais je reviendrai, c'est certain !