Jour 2 Samedi 11 Avril 2009
Essais libres de 8h30 à 9h10
Le lendemain, le café est accueilli à bras ouvert par les corps engourdis
(en lisant au dessus, vous comprendrez pourquoi...). La première nuit fut moyenne, mais heureusement, la fatigue des prochains jours va régler le problème...
Al passe à l'arrière du stand et je le héle. C'est vrai qu'il ne s'attendait pas à me voir en combi ( démarche en cowboy powered )... je l'amène à lintérieur du stand et j'appelle les autres membres du team pour faire connaissance. Plusieurs de nous l'on connu au premier rdva, des vieux souvenirs remontent à la surface.
La séance d'essai libres est divisée comme la séance d'essai de la veille : moitié moitié, Philippe part en premier, histoire d'inverser par rapport à la veille.
Il part pour 10 tours, puis changement de pilote et je fini la séance.
Le but est simple : valider les chronos de la veille officiellement, maintenant que le contrôle technique est passé et avec les transpondeurs installés sur la moto. Le cas échéant, approcher les temps de qualif sans forcer sur le pilotage ou la mécanique.
La modification de carburation de la moto est efficace, elle prend mieux ses tours et on peut enfin s'endormir à fond de 5ème dans la ligne droite...
A la toute fin de séance, alors que le drapeau a damier est présenté, Philippe ne passe plus devant le panneautage. Deux solutions : une panne ou une chute.
Nous attendons fébrile de quoi il retourne. Finalement il revient au stand avec une moto en panne.
La moto ne marchait plus depuis deux tours et elle s'est arrêtée d'un coup
Un coup d'oeil du mécano identifie la problème, une bobine s'est dévissée de son support et porte sur le bloc moteur et le carter de l'alternateur est dévissé.
Ces deux choses provoquaient des coupures et des variations d'allumage.
Soulagement au démontage du carter, ce dernier n'a pas porté sur l'alternateur et rien n'est abimé. Un remontage au frein filet du total et un renfort au scotch alu résout le problème pour la suite du programme. Confirmation : non cette moto ne vibre pas...
Philippe a fait un chrono de 2.29, il est déjà dans les temps de qualifications. Il a juste à refaire le même lors de la séance de qualif cette fin de matinée et le tour est joué.
La remise en état de la moto m'empêche de faire ces essais libres, je vais donc directement partir pour me qualifier cette fin de matinée, s'agira de pas se louper...
Les sessions de démonstrations passent sur la piste et font le spectacle, l'heure des qualif arrivent à grand pas.
11h05 -11h30 Essais Qualif Bleu
Philippe est pilote bleu, il part avec la moto et re-tourne directement en 2.29 dés le départ. Il nous gratifie d'un 2.28 qui lui permet une qualification en 5 tours.
11h40 -12h05 Essais Qualif Blanc
Départ impossible. Arrivée au bout de la ligne des stands, le directeur technique me stoppe et m'interdit de prendre la piste...
La moto qui est parfaitement passé au contrôle technique la veille ne lui convient pas, il veut qu'un numéro de concurrent apparaisse sur la face avant de la moto.
Ce directeur est connu depuis des années pour ce type d'intervention de dernière minute.
Après un échange verbal vif, je fais demi-tour dans la ligne des stands et je reviens en poussant la moto jusqu'au box.
J'expose le problème à l'équipe qui me confectionne un numéro en un rien de temps.
Je repars donc avec une séance d'essai amputée de 5 minutes soit 2 tours. L'objectif reste le même, faire un bon tour chrono rapidement, pour éviter tout les impondérables qui empêcheraient la qualification lors de la deuxième séance : pluie, autre panne, chute etc
Deux tours de chauffe des pneus et gaz. Je commence mon premier tour chrono et au bout de la ligne droite d'Adélaïde, mauvaise nouvelle... drapeau jaune.
La chute d'une moto a répandu de l'huile sur la piste et plusieurs motos se sont fait piégées et ont chutées.
Pas trop de mal pour les pilotes, mais à chaque tour c'est quelques secondes de perdues à cause de l'état de la piste et du drapeau jaune.
Je me dis déjà que le nombre de tours clairs va être réduit, voir inexistant pour cette séance, ce qui reporterai la qualif à l'après midi... ce que je ne veux pas.
J'essaye donc de mettre du gaz autant que possible, même avec ces conditions. Je fais un 2.35, trop juste pour être qualif, j'attends impatiemment la levée du drapeau. Finalement, c'est fait, la piste est recouverte de poudre absorbante sur les zone de freinage, mais plus de drapeau. J'aurais donc fait 5 tours ralenti, reste deux tours clairs avant la fin de la séance. Gaz ! Je fais un petit 2.31, puis un 2.30.qqchose, suffisant pour un temps de qualif non fixé mais approximativement à 2.34.Retour au stand, on peut souffler car le principal est fait, on est qualif. Même si les temps tombent cet après midi, on a quelques secondes de marge.
Casse croute pour tout le monde.
14h00 -14h25 Essais Qualif Bleu
Et c'est reparti ! Philippe tourne bien, comme le matin. Il tombe les temps et se trouve 10 seconde en dessous des temps de qualifications à 2.23, ce pendant 3 tours. Puis il ne passe plus.
"5min... il est lent là..." Aucun chute n'est annoncée par le speaker, c'est donc sans doute une panne de la moto. S'il est à l'autre bout du circuit, il attendra la fin de séance pour se faire ramener par un camion balais, sinon il poussera la moto et arrivera dans quelques minutes.
Nous allons au contrôle technique qui se trouve juste avant l'entrée des stands de façon à l'attendre.
Au bout de 15 bonnes minutes, nous voyons le camion balais arriver. La porte latérale s'ouvre sur la Kawa et une autre moto, collègue d'infortune.
Je m'approche de la moto sans voir Philippe, et le verdict est sans appel : poussière sur le réservoir, bulle cassée, Philippe a chuté.
Je laisse lâchement les membres du team présent s'occuper de la moto et de Philippe et je rentre au stand, histoire de faire le point et de souffler un grand coup...
14h35 -15h00 ma séance de qualification part sans moi, j'espère simplement sur le moment que ça ne sera pas la même chose ce soir, pour la course...
La moto est ramenée au stand et le déshabillage des carénages commence.
Au fur et à mesure, nous nous apercevons que rien de gravissime n'est arrivé, mais la liste des choses à faire avant de repartir le soir s'allonge dangereusement.
Bulle cassée, à démonter. Carénage rapé, à brosser puis reposer les numéros de réserve. Deux feux arrière cassés, installer ceux de réserve à la place ; pot de détente percé, combler les quelques centimètres carré manquants avec un bout de tole quelconque et souder ; un carbu arraché, le remettre en place après nettoyage. Le carbu pendant sur le flanc a mis la puce à l'oreille du mécano... est ce que des graviers seraient passés dans le moteur.... Avec précautions, Didier fait tourner le moteur à la main, et le verdict est sans appel : il bloque. Il y a des gravillons dans le bas moteur... Dépose d'un cylindre et en effet, ya du monde la dedans, mais par bonheur, rien n'est cassé. Extraction des gravillons à la souflette et nettoyage consciencieux sur le même principe.
Tout le monde s'affaire, chacun a sauté sur les outils et met la main à la pâte. De façon totalement autonome, chaque membre du team mécanique, nettoie, perce, détort, officie dans un seul but, remettre la moto en ordre de marche. C'est superbe à voir, c'est fantastique à vivre.
Ce fut sans doute une des plus belles expériences de ma vie de motard... C'est après qu'on s'en rend compte, sur le moment on ne réfléchi pas à ça... mais pousser la moto depuis le contrôle technique jusque dans les stands, examiner les dégâts, se dire que c'est pas gagné pour repartir... et puis... faire comme tout le monde, choper une clef de 12, un tournevis, dire à Didier "moi je m'occupe du bracelet tout tordu". Et puis démonter, bricoler, bidouiller, demander de l'aide à droite à gauche, "qui a un chalumeau pour redresser ça" ? Faire vite, mais faire bien, c'est d'un pote qu'il s'agit, faut pas lui remonter la brelle comme un cochon parce qu'il y a danger... Tout se bouscule un peu dans ma tête quand je repense à tout ça... C'était palpitant, excitant, grisant, et pourtant, sur le coup, tellement "normal". C'est bien plus tard, que je me suis rendu compte : putain les mecs, j'ai démonté une moto de course, une vraie, je l'ai bricolée pour que mon pote puisse repartir en piste !
Pendant ce temps, Gilles Husson, coéquipier d'Alain Cortot dans notre Team ami fait ses essais qualifs. Il est arrivé sur place juste le matin et son niveau lui permet de taper un chrono de 2.07 au premier tour lancé... un monde nous sépare...
Il rentre au stand à la fin de séance et s'assoie entre Alain Cortot et un de ces amis pilote de Grand Prix René Guili ( Continental Cirus - Cheval de Fer pour ceux qui connaissent ). Quelques minutes passent et il s'effondre, il fait un malaise. Ce qui semblait être une crise d'épilepsie impressionnante s'oriente vers quelquechose de plus grave : une crise cardiaque. L'atmosphère du stand est figé, un membre de l'Alain Racing intervient et prodigue les permiers soins correspondant à la situation, certains essayent d'aider en attendant les secours, d'autres sortent pour ne pas gêner, certains continuent leur activité pour s'occuper la vue et l'esprit. Les secours interviendront rapidement mais ces quelques minutes porte un coup dur à tout ceux présent.
Gilles partira avec les pompiers, son pronostic sera très réservé jusqu'au lundi suivant.Il se réveillera sans aucune séquelle deux jours plus tard, soulageant après coup l'ensemble des personnes ayant vécu cet événement.
Nous aurons Gilles dans nos pensées tout le reste du weekend, une grosse incertitude. Quid de repartir en course quand un tel événement arrive, nous remettant en face de la réalité des choses. Les nouvelles de fin d'après midi l'annonçant "dans le coma, stable mais pronostic réservé" entraine la décision suivante, unanime, nous continuons. Ce weekend sera complet ou ne sera pas.
Alain Cortot, son coéquipier abandonne et la moto restera au stand le reste du weekend.
Petit à petit après le départ de Gilles, tout le monde discute puis se remet au travail, un exutoire salvateur qui porte ses fruits : la moto est redémarrée en milieu d'après midi, les éléments de carénage réparés suivront, et des sourires brefs reviennent sur les visages.
Ce compte rendu est très bien rédigé, mais je pense que jamais un écrit ne pourra vous transmettre tout ce que l'on a pu ressentir et vivre durant cet après-midi. On est passé de l'euphorie du bon chrono à la chute, du démontage de la bécane avec remise en état de chaque élément au malaise de Gilles, de son évacuation par les pompiers a un retour à la bécane, pour finir par un crépitement du 2 temps salvateur. Journée difficile au possible, mais tellement riche sur le plan humain (sans parler du côté mécanique !)
Incroyable mais la moto est prête et nous pourrons prendre le départ le soir même, grâce à tout le monde.
J'ai une pensée pour la consigne que je m'étais mis en tête le matin : un tour chrono au plus vite pour contrer tout pépin ultérieur...cet objectif était prémonitoire, j'ai eu deux tours clairs sur l'ensemble du weekend pour me qualifier
19h15 - Début de la procédure de départ - 3 minutes pour sortir des stands puis deux tours de chauffe puis placement des motos.
19h30 - 21h30 Bol Classic Première manche
La pluie est tombé plus tôt sur le circuit. Les averses sont arrêtées mais la piste est détrempée et la piste est glissante. ( pluie-piste-glissante-magny-cours : pléonasme... )
Sortie de Philippe du box 15 secondes avant 19h18, il ne parvient pas à parcourir l'ensemble de la ligne des stands avant 19h18. Le feu rouge de sortie de la pit lane le stoppe.
Départ de la ligne des stands après l'ensemble des machines placée en épis sur la piste.
L'ambiance est spéciale, une départ en épis de 50 motos, c'est toujours quelquechose. Le starter égraine les minutes, les mécanos tiennent les motos et les pilotes piafent. L'abaissement du drapeau à damier donne le départ du sprint et du démarrage des motos. Cafouillages, ratées, le départ est à chaque fois une épreuve pour les équipages. Les derniers retardataires de la meute finissent de partir, les mécanos-pousseurs sont au bord de la syncope, les deux concurrents partant de la voie des stands sont libérés.
Une stratégie mise en place : ravitaillement aprés 12 tours, calé sur l'autonomie du réservoir. Sur temps sec, ça donnait un temps de inter-ravitaillement de 30mn environ. Le changement de pilote sera effectué dans la plage obligatoire pour ce changement 45 ème à 75 ème minutes de course. Ce sera lors du deuxième ravitaillement, approximativement vers l'heure de course.
Mais la pluie change les temps au tour, le premier ravitaillement se fait à 45 mn. Dés lors, la plage de changement de pilote est ouverte et je me prépare en combarde au cas où. La moto arrive, Philippe descend, le plein est fait, et après une rapide réflexion, Philippe repart.
Il aura tourné en 3.30 au début sous safety car à cause des conditions de piste et des chutes, puis entre 3.05 - 3.10 puis un beau 2.59 avant le ravitaillement.
La stratégie est adaptée de façon à ce qu'il repasse au stand bien avant 12 tours, pour être dans la plage de temps 45 - 75 obligatoire.
Le panneau FUEL - 3 est finalement passé lors du tour de reprise de Philippe.
Les temps tours passent et au panneau FUEL, Philippe ne s'arrête pas. Deuxième passage après le panneau FUEL, pas d'arrêt. Il s'arrête après le troisième passage du panneau, à la limite de la plage de changement de pilote, ouf !
Sans aucun doute, il a senti que s'il ne s'arrêtait pas là, il se prendrait une bouteille d'eau en provenance de Marco à son prochain passage.On l'a bien senti aussi de la ligne des stands
Il sait être convaincant le Marco
C'est clair, j'ai cru que Philippe allait se prendre le panneau dans le cax quand Marco nous l'a pris des mains pour le secouer devant Philippe ! Miracle de la moustache, moins de 3 minutes plus tard, Philippe rentrait au stand, bafouillant une excuse bricolée dans le dernier tour !
3.28 et 3.16 pour les derniers chrono de son relais, je ne regarde même pas les temps à ce moment là, mon seul but est de rester sur les roues et de finir.
Je repars, la piste est encore mouillée partout, il me reste alors environ 50 minutes de course et un ravitaillement.
La nuit noire n'est pas encore tombée, le circuit est relativement bien éclairé.
Les tours s'enchainent sur un rythme pépére, le tout étant de ne pas se déconcentrer, ne pas faire l'erreur qui, sur une piste glissante, amènerai la chute ( Cf le concurrent suivant ...)
Le premier ravitaillement arrive, je rentre au stand, une petite mésentente avec Didier fait qu'on attend tout les deux les réactions de lautre.
La moto est béquillée, mais j'oublie d'ouvrir le bouchon du réservoir...encore quelques secondes de perdu, heureusement qu'on est pas en formule 1 !
Le ravitaillement est fait et je repars.
Il ne me reste plus que 20 mn de course.
La nuit est maintenant noire, la piste ne se délimite plus par le contraste de couleur vert gazon / gris piste, mais par les zones éclairées...ou non.
Certaines parties sont bien obscures, le phrare n'éclairant qu'un rond réduit sur l'avant droit.
On remarque alors les systèmes rétroréfléchissants ( petites plaques incrustées dans le bitume ) implantés sur le bord de quelques virages, comme sur la route de tout les jours.
Ils sont salvateurs sur les courbes faibles ( passées à grosse vitesse, sans vibreurs ) où on ne distingue plus trop les bords de piste...
La ligne droite avant l'épingle d'Adélaïde est un ptit moment de solitude à lui tout seul. On est a fond pendant une bonne partie de la ligne droite, dans l'obscurité, la nuit, les feux faiblards des concurrents et les tâches lumineuses des gilets des commissaires de piste.
Le panneau de freinage 200 mètres est dans l'obscurité, son compère et suivant c'est le 100 mètres.
Mais le 100 mètres, il a le sous titre "TROP TARD" pour un freinage correct sur piste détrempée... il s'agit donc de ne pas le louper le 200 mètres...
N'oublions pas les vibreurs, glissants, les zones de gazons artificiels, glissants, et la piste... glissante.
Je tourne assez régulièrement, 3.06 à une ou deux secondes au dessus ou en dessous. J'ai sortie les rames et je m'applique, les temps sont bons.
Piste glissante qui rappelle rapidement que c'est elle qui décide. La limite est mince et après un bon tour (2.58), je perds violemment l'arrière sur une légère réaccélération. Un highside qui me désarçonne mais j'arrive à rester sur la moto et garder la moto sur la piste. La manche est bientôt finie, une occasion de plus de valider le dicton "doucement, mais sûrement" en raliant l'arrivée sur un rythme de sénateur.
(dit-il après avoir claqué le meilleur temps du team sur la course du soir !
)
Deux tours après cette bonne frayeur, lors du gros freinage de la ligne droite d'Adélaïde, impossible de rétrograder, la boîte de vitesse est bloquée.
C'est donc un beau tout droit volontaire, afin de me mettre hors trajectoire. J'essaye de passer sans succès une vitesse. Je m'avance vers le poste des commissaires de courses en faisant cirer l'embrayage.
Un premier commissaire se penche vers moi en me demandant, "alors, il a fait un tout droit ?"
C'est sur, après un tout droit, on attend patiemment sur le bord de la piste et on va raconter son exploit au poste de surveillance le plus proche...au lieu de reprendre la piste au plus vite.
Le directeur d'un autre poste arrive en courant, me demande ce qu'il se passe et m'indique précisément la démarche à suivre en criant ( n'oublions pas que je donne des coups de gaz pour ne pas caler et ne pas engorger la moto ).
Passe par les voies de secours, en face puis à droite, les commissaires te guideront. Surtout, garde ton casque, si tu cale et que tu pousses, tu pourras le poser, mais garde le dans tout les autres cas.
Et roule ma poule, me voila dans les voies de secours, les commissaires m'indiquent les directions pour rejoindre le stand tout en me faisant des signes d'encouragements.
J'arrive dans la voies des stands et je m'immobilise devant mon box. Marco et Didier sont là et écoute ma description de ce qu'il se passe.
Je demande le temps restant avant la fin de course à Lucile qui m'indique deux minutes.
Mes mécanos m'indiquent que je peux repartir, je ferais cirer l'embrayage, tant pis pour lui, on avisera après la course.
Je repars donc en piste, ce que j'aurais pu faire d'ailleurs après mon tout droit, mais prudence est mère de sureté.
J'adopte un rythme lent de façon à être sûr que le drapeau à damier me devance, de sorte que je n'ai qu'un tour chrono + un tour de décélération à faire subir à l'embrayage.
Lors de l'arrivée dans le pif paf avant la ligne droite des stands, la seule chose que je regarde c'est si le drapeau à damier est présenté, et c'est le cas.
C'est un soulagement, nous n'aurons pas abandonné malgré ce soucis technique de dernière minute. Le dernier tour est enchanteur, tous les commissaires de piste agitent les drapeaux multicolores et applaudissent.
Je rentre au stand, content d'avoir ramener la bête au bercail. Le team m'accueille de façon fantastique, la fin de cette manche clos cette journée pleine d'émotion et le repas ( et l'apéro ) sont attendus avec impatience.
Les tables sont mixées, "les jeunes" avec "les vieux", discussions moto, voiture, anecdotes et échanges divers ponctuent ce repas animé par la détente et la bonne humeur.
Tout ces événements m'ont fait oublier ma tâche de team manager et j'ai oublié d'inviter Al pour manger le soir avec nous. Un message sur son répondeur résoudra le problème en se donnant rendez-vous pour le dimanche midi.
Suit en digestif un démontage complet du moteur coté embrayage : vidange, carter, sortie des disques, puis identification du fauteur de trouble : le ressort de rappel de sélecteur. Tout le monde observe avec attention ce cours de mécanique grandeur nature. Le susdit ressort sera remplacé par celui d'une Yamaha 350 TZ du championnat ICGP, comme quoi toutes les greffes prennent avec un peu de volonté ( et quelques bières ).
Il se fait tard, le remontage est terminé, ne reste plus qu'à remettre le carter et l'huile, chose que Didier préfère repousser au lendemain, histoire d'éviter d'oublier l'huile.
Il est bon de remarquer que le mécano aux doigts d'or (Didier) démonte un embrayage comme qui rigole, remonte les disques hop hop, les yeux fermés, tout en expliquant qu'il faut faire attention, "il y a un coté qui est plus bombé pour chasser l'huile et si tu le met à l'envers, ça va patiner". Ouais... bon... je sais pas si c'est le rhum, mais moi le coté bombé, je l'ai pas bien vu... Et en plus je sais pas pour les autres, mais moi j'ai pas vu une seule clef dynamométrique de tout le week end... J'en reste sur l'arrière train ! On est vraiment petits et on a encore beaucoup à apprendre !
Certains se risqueront à aller visiter un team Belge, doté d'une bière et d'une tenu de route réputée.
Philippe reviendra rapidement en commentant simplement : " oulala, c'est un piège là bas". Le restant de l'Alain Racing revint plus tard, le commentaire d'un des revenants donne une idée du bon climat Belge : " chui content parce que... j'ai pô vomi !

". Même la plus petite victoire sur soi même a son importance lors de ce weekend

Tout le monde se réparti pour la deuxième nuit consécutive dans le stand, évitant les outils, l'huile sur le sol et les zones marquées de camboui. A la guerre, comme à la guerre.
Demain, la dernière journée de course, et cette fois ci, c'est moi qui prend le départ en épi...
Et toujours l'album complet de la journée du jour 2 :
http://album.cbf600.fr/serie.php?id_album=89