
Episode I
Ainsi donc, un copain a l'idée lumineuse d'inviter ses copains à venir passer quelques jours dans son pied à terre corse pour fêter son anniv. Vélo, tennis, ski nautique, apéro, sieste comme réjouissances sportives au programme. Il faudrait être fou pour refuser, hein ?


Conclusion : je me réserve une moto que je n'ai pas encore essayée, histoire de faire d'une pierre deux coups.
Et devinez sur laquelle j'ai jeté mon dévolu ?


Rendez-vous est donc pris avec l'ami mezana pour une belle virée au départ de la préfecture de Corse du Sud (2A pour les intimes). Rappelons pour ceux qui veulent éviter de se faire trucider qu'il n'y a pas plus de Corse du Nord que de Basse-Corse sur l'île.
Après une minutieuse préparation diététique la veille au soir à base d'apéro et d'excellente pasta (merci Julia

Le préposé me sort l'engin (non...), une XL700V Transalp donc, toute jeunette, 930 bornes au compteur.
Alors pourquoi une Transalp ? ben y'a pas des masses de choix, elle semble bien adaptée aux routes locales, et j'ai envie de voir si mes idées préconçues vont tomber :
- le moulin est un poumon comme sur les Deauville ou DN-01 et qui rupte tant qu'il peut (en tout cas dans des mains trusiennes)
- on est haut perché sur un trail
- un trail c'est plutôt du genre cheval à bascule, mais quand c'est bien équilibré c'est très maniable
- le twin vibre et son bruit est tout moche
Pas le temps de faire de séance photo sur le trottoir, l'ami mezana avec sa CBF1000 m'attend en piaffant plus bas sur le cours (oui : Napoléon, l'autre nom possible -ou presque- pour un cours sur l'île étant Pascal Paoli).
Un oeil sur les commandes : rien de particulier à signaler, on reste chez Honda.
Alors pour grimper : un peu plus haute que la CBF (la mienne est en position intermédiaire) mais je touche quand même presque les 2 talons une fois les suspensions tassées par mon poids.
La Transalp semble un peu plus lourde à bouger à la main tant qu'on n'est pas dessus et à redresser. Centre de gravité plus haut et béquille plus courte ?
Ca part. Tant qu'à faire ne pas se vautrer devant le préposé en descendant du trottoir entre les bagnoles garées. Je tiens pas à entamer la caution de 1500 roros dès les premiers mètres. Pfouh ! à l'aise, équilibre super facile au pas et le trottoir est effacé comme de rien

Bon, on se lance dans la circulation ilienne, qui peut présenter quelques particularités pour le continental non averti

Boîte de vitesse aux verrouillages plus fermes que sur la CBF, avec des rapports nettement plus longs me semble t'il.
Ah ben vi, c'est vrai qu'un twin (en tout cas celui-ci) c'est fait pour tourner moins vite et la zone rouge à 8000 me le confirme.
L'interfile se fait vraiment les doigts dans le pif. J'ai l'impression de pouvoir rouler à 0.01 km/h sans mettre pied-à-terre.
Première révélation : ce trail est impeccable pour la ville. Mais c'est peut-être déjà une évidence pour beaucoup d'entre vous...
Une fois débarrassés des encombrements ajacciens, nous enquillons la route de Calvi par la côte, pour attaquer l'itinéraire choisi.
On roule pépère, mezana s'adaptant de bonne grâce au rythme souhaité par ses invités, en prenant le temps de faire des stop-photo. Allez, je vous en colle une première, attention les yeux. A rouler sur route sinueuse large, la Transalp est très sympa. L'allonge est suffisante pour des dépassements cool. Je me sens très en confiance question tenue de route. Et le bruit ? ben ok c'est un twin et c'est pas trop ma tasse de thé mais c'est pas si mal. Un petit côté rauque à la décélération bien sympathique.
Après un pénible ralentissement vers Sagone lié à des travaux dont la date de fin semble délicate à annoncer avec précision, on arrive très vite à Cargese, patrie d'un berger dont les amis font l'actualité judiciaire ce jour-là.
Hé-hé, le clou de la journée se profile à l'horizon me dis-je... Le rythme s'accélère à l'approche des calanche de Piana et l'ami mezana n'est pas si facile à suivre pour un poireau quand il commence à mettre les gaz dans ses virages favoris.
Un camping-car à dépasser pour le rattraper. Une ligne droite un peu courte, je passe la seconde et ouvre en grand.
Fatal error : c'est là que j'apprends ce qui se passe quand la zone rouge est à 8000. Premier test du rupteur en plein dépassement. Hem... ça fait chose

Arrêt café sur la place de Piana où un café hôtel "accueil motard" voit s'arrêter plein de motards. On détaille au passage les montures avec mezana. Tiens marrant, un couple en Transalp et CBF1000F. Et pour qui la CBF ? vi, madame

A part ça, des BM, des BM, encore des BM, comme j'en ai vu partout depuis le début de mon séjour

On repart et nous voilà aux calanche : Avec un peu plus loin la vue sur un joyau : la réserve de la Scandola : Ca va vinette, toujours pas besoin du SAMU ?

Descente sur Porto puis remontée vers Evisa, malgré un panneau "Route barrée". L'oeil de mezana avait repéré à l'écart un autre panneau "aux plus de 2.5T". Là, ça commence à être du virolo plus étroit bien sympa. La Transalp est vraiment très agréable à mettre sur l'angle qu'il soit faible ou plus élevé. On ne sent pas de seuil où elle "tomberait". Je me demande si le profil des PR que j'ai sur la CBF aurait un rapport avec cette sensation.
Séquence rigolote où on évite une belle bouze larguée par une vache en plein virage à notre approche. Elle est payée par la commune pour modérer les vitesses de passage ou bien ?

Peu de pièges sinon et mon poisson pilote m'avertit sans faute de la moindre plaque de gravier, finalement plus rares que je ne craignais. Il se fait malgré tout surprendre par un petit nid de poule. Comme quoi avec des dizaines de milliers de bornes sur ces routes, y'a pas d'assurance garantie

On arrive à Evisa où la pause déj est bienvenue pour profiter de ce grand beau temps idéal pour la bécane.
Un veau à la Corse et une succulente panacotta aux marrons pour moi. Slurp


Petite pause au col : On attaque la descente vers Calacuccia et mezana me met en garde contre les bandes blanches vicieuses. J'avais plutôt tendance à me méfier des cochons dans cette zone mais apparemment c'était pas leur jour. Petite déception...
On dépasse le centre ou les légionnaires viennent pratiquer leurs activités de plein air à la montagne.
Arrêt rafraichissement avant d'attaquer la Scala di Santa Regina. Vous noterez qu'on reste très sobres

