J'en rêvais depuis longtemps et cette année, c'est décidé : j'assisterai au Bol d'Or 2016. Seulement voilà, depuis 2015 cette course mythique ne se dispute plus à Nevers Magny Cours, encore moins au Mans ou à Montlhéry comme autrefois (ce qui m'aurait bien arrangé) mais sur le circuit Paul Ricard au Castellet, près de Toulon, et ce n'est plus du tout la même limonade côté trajet !
Sûr qu'un aller-retour de plus de 2000 km avec une néo-rétro ne sera pas aussi évident qu'avec mon ex Kawa GTR 1400, Bonnie n'est pas une GT, loin s'en faut et de plus je ne dispose pour arrimer mon ballot que d'un modeste porte-bagages et de quelques sandows. Mais qu'à cela ne tienne, elle est confortable et très agréable à piloter et le manque de protection ajoute un peu de piment au voyage. De plus le trajet est un bon prétexte pour faire du tourisme !
Car ce voyage je veux le faire en deux étapes pour la descente et autant pour la remontée, histoire de prendre des chemins de traverse et visiter quelques lieux sympathiques. J'ai dans l'idée aussi de parcourir feu la N7 qui n'est plus nationale que sur une partie de son tracé.
Las, après des semaines de soleil, le jour J la météo ne s'avère pas optimiste pour le weekend des 17 et 18 septembre. Le jeudi 15 septembre, jour du départ, la grisaille est au rendez-vous. Craignant la pluie, je décide de renoncer à la N7 pour accomplir rapidement la première partie du trajet par l'autoroute. Pas l'idéal avec une moto non carénée parce que rouler à 130 des heures durant finit par tirer sur la nuque. Je décide donc de sortir à Tournus pour terminer le parcours par la route jusqu'à L'Isle d'Abeau, ma première étape. Fort heureusement la pluie annoncée se limite à un petit crachin qui n'est pas de nature à arrêter le pèlerin.
Après une nuit réparatrice, je décide de poursuivre mon périple par de petites routes, l'autobeurk ce n'est décidément pas rigolo du tout. Et puis j'ai envie de revoir non pas ma Normandie, ce n'est pas le chemin, mais la Savoie où j'ai sévi quelque temps lorsque j'étais militaire. Direction donc Le Bourget du Lac via le col du Chat. A Chambéry, c'est une drache d'anthologie qui mouille mon beau blouson Helston et trempe gants et pantalon. La pluie est tombée à seau, d'un coup, et je n'ai pas eu le temps de mettre ma combinaison pluie. Après c'était trop tard, j'étais trempé. Fort heureusement le temps s'est dégagé et c'est en roulant que Bonnie, mes vêtements et moi avons séché !
Lac d'Aiguebelette

Lac du Bourget


Après ces arrêts, direction Brignoles (où je vais passer trois nuits) par la route Napoléon via Grenoble, La Mure, Corps, Gap, Sisteron, Forcalquier, Manosque. Il fait beau, la route est belle, Bonnie ronronne, tout va bien.
Vendredi soir 19h, j'arrive à mon hôtel à Brignoles (et oui, pas de tente, à mon âge on recherche quand même un minimum de confort

Le lendemain matin, après un bon p'tit déj, direction le Castellet à une quarantaine de km de là, billet "concentration" en poche. Le soleil est au rendez-vous, un beau soleil d'été chaud et lumineux. J'arsouille quelque peu avec une Yamaha FJR qui allume le terrain sur les petites routes du massif de la Sainte Baume et nous arrivons de conserve sur le site du circuit Paul Ricard. Elle est loin d'être ennuyeuse Bonnie, elle a du répondant et la FJR n'a pas réussi à me semer malgré que la trop faible garde au sol m'ait obligé à râper mes reposes-pieds à chaque virage. Impossible dans ces conditions de faire disparaitre la bande de peur !
Paul Ricard

Il est un peu tard, c'est la fin du Bol Classic. Petit tour au Village, dégustation du casse-croute prévu avec le billet "concentration" et je m'installe au niveau du double droit du Beausset pour assister au premiers tours de piste.
Expo vieilles motos au village

D'emblée la Suzuki n°1 du team SERT prend la tête, elle ne la quittera plus jusqu'à l'arrivée, le lendemain. Je fais des photos, notamment de la Suzuki de tête et de la Yamaha superstock n° 19 pilotée par l'équipe féminine du Girls Racing Team qui a mené une belle course, très régulière, et terminé très honorablement.
Autour de la piste l'ambiance est bon enfant, les abords sont très propres, notamment le parc concentration où personne n'a semé sa zizanie.
Le soir je regagne mon hôtel et reviens le lendemain au Paul Ricard assister à la fin des 24h en m'installant cette fois-ci au niveau du virage du pont pour prendre mes photos.
La Suzuki n° 1 du SERT domine la course

La Yamaha superstock n° 19 du Girls Racing Team

Silence, on tourne !


Pas de surprise, le team SERT l'emporte haut la main. Il est 15h, je quitte le Paul Ricard pour tenter une balade jusqu'au petit village de Gourdon, dans les Alpes Maritimes, que je connais et que j'ai envie de revoir. Mais s'il fait beau dans le Var et que la route via les Maures et l'Esterel se révèle paradisiaque, en revanche il n'en est pas de même dans les Alpes Maritimes où de lourds nuages noirs s'amoncèlent sur les hauteurs. Je renonce donc à me diriger vers Gourdon et m'arrête à Grasse pour me promener en ville. J'y reste deux bonnes heures mais la pluie commence à tomber et je décide alors de regagner Brignoles via Fréjus.
Grasse

Vestiges d'un aqueduc romain sur la route de Fréjus

Le lendemain je prends le chemin du retour, cette fois-ci en empruntant la N7. Il fait un temps superbe. Je m'arrête à Orange où je visite la ville, l'arc romain, le théâtre antique, le temple et le musée, puis fais une halte au petit village de Mornas, avec son église blottie au pied de sa forteresse, et enfin, avant d'arriver à Chasse sur Rhône lieu de mon étape, je fais une halte à Crussol, de l'autre côté du Rhône à hauteur de Valence, pour visiter les ruines du village fortifié et du château bâti à flanc de falaise. Impressionnant !
Orange, l'arc de triomphe

Orange, le théâtre antique

Petit village de Mornas

Ruines du château et du vieux village fortifié de Crussol



Dernier jour après une nuit de repos, je repars puis gare ma moto à Lyon en bord de Rhône et me balade pendant trois bonnes heures dans l'ancienne capitale des Gaules entre Rhône et Saône. Quelle belle ville !

Après l'étape Lyonnaise, je décide de quitter la N7 pour revoir le lac de Villerest et le château de La Roche, monument rescapé lors de la mise en eau de la grande retenue de Villerest sur la Loire.
Château de La Roche, sur le lac de Villerest (ici bien asséché, d'habitude le château a les pieds dans l'eau et parfois sa voie d'accès est innondée)

Je reviens sur la N7 et termine mon parcours vers l'IDF pour arriver en Essonne vers 20h après avoir parcouru environ 2200 km.
La Bonneville s'est comportée magnifiquement. Cela a été un régal de traverser une bonne partie de la France du Nord au Sud sur cette moto. Elle n'a pas consommé une goutte d'huile et s'est contentée de moins de 5l au 100, sauf pendant les arsouilles où elle a quand même grimpé à près de 6l. Je suis loin de la consommation de ma GTR qui dépassait allègrement les 7l/100. L'autonomie de la Bonnie atteint régulièrement 300km avec à chaque fois une réserve qui aurait permis de parcourir une cinquantaine de km de plus.
Voilà les amis, cette virée m'a permis de confirmer que j'ai fait le bon choix en abandonnant la GTR au profit d'une machine néo-rétro super attachante qui me rappelle ma jeunesse et me rend vraiment heureux.

Bonne route à tous

Al