mais non il a raison, hier en rentrant pas eu le courage de m'épancher mais aujourd'hui (tant pis pour vous !!) l'inspiration est revenue
C'était mon premier stage circuit, si l'on excepte les 2 stages de sécurité routière où on avait eu l'occasion de tourner sur un grand circuit de karting (circuit qui sert pour le championnat de supermot' également).
1h15 de route pour aller au circuit depuis Lyon, un pote en voiture sa moto sur la remorque - la voiture nous servira de paddock - et les autres en bécane. Deux avaient déjà roulé sur circuit (ZX-9R et R6) et deux débutent aussi (600 Fazer et ER-6).
Le circuit de Bresse fait 3km et voila le tracé :
Le plan c'est 6 sessions de 20 minutes. Il y a 3 groupes de niveau. Après le briefing, pour la première session des débutants, on a le droit de se doubler mais pas le droit de doubler les moniteurs. La piste est mouillée. On part en mode tranquillou pour se réveiller, découvrir le tracé, chauffer les pneus. Puis les moniteurs augmentent progressivement le rythme et je m'accroche, c'est pas que ça va vite mais c'est mouillé, ça glissouille au rétrogradage et en accélérant en sortie de courbe, même en douceur, même avec une CBF500 de 54ch et largement alourdie de beaucoup de ferraille superflue. Alors roulage sur des œufs... Et puis tiens, je me fais déjà dépasser, un ZX6 bleu, hop il se replace devant moi pour aborder le gauche après la ligne droite des stands. Et là je vois un nuage bleu sous la roue arrière

ça glisse à gauche :merd': à droite

re à gauche

et broufff ! au tas

hopla évitement en serrant les fesses pourvu que les autres suivent pas trop près... ça passe. Ben mode lopette les gars !!
Débriefing - position sur la moto, puis pause. Je dégonfle pas mes pneus, je verrai plus tard si je sens que je manque de grip. Pareil pour la béquille centrale, si ça frotte je la déposerai. On retourne en piste et grâce au grand soleil depuis ce matin ça a séché : gazzzzzz ! Cette fois ci il n'y a plus les moniteurs devant et chacun part à son rythme. C'est-à-dire que je me fais dépasser de tous les côtés dans les lignes droites. J'ai la moto la moins puissante... en 4-temps : car il y a une mobilette, une tasse, un cylindre à trous qui pue quoi ! Sinon outre mes potes en Fazer 600 et ER-6 il y a une autre ER-6, préparée piste, et tout le reste a 100ch ou plus. Alors je roule toute seule, j'arrive pas à m'accrocher à quelqu'un, je double juste une nana super lente en R6 de location. Et mine de rien c'est pas évident de perdre les habitudes de route pour mettre en pratique les instructions des moniteurs. Et encore moins après les deux autres briefings sur les trajectoires (bien comprendre le tracé et comment l'exploiter au mieux) et la phase neutre entre point de déclenchement et point de corde.
Il fait chaud, pas un nuage dans le ciel, je transpire bien. Je m'économise un peu pour garder des forces pour la journée. Et surtout je ne débranche pas le cerveau : quelques soucis (non motocyclistes) la veille qui me préoccupent un peu entre les sessions, pas assez dormi, je ne suis clairement pas au top. Trop de réflexes route à perdre, trop de nouvelles méthodes à gérer en même temps, et je freine toujours trop tôt - appréhension même si la piste est sèche. Résultat, j'arrive en courbe trop lentement, je déhanche trop tard, je dois réaccélérer alors que je devrais être en phase neutre, ça m'écarte du point de corde mais je vais tellement lentement que je ne sors jamais pleine piste, et en sous régime catastrophique quand on a que 54ch (et encore je me demande si y en a pas quelques uns en grève ou qui se sont fait porter pâles !). Sans parler des rapports que je ne sais jamais comment ni quand tomber pour optimiser le freinage et ne pas bloquer l'arrière (twin inside...). En résumé je m'applique mais je fais de la merde.
Rien à voir avec les stages sécurité routière, où il y avait des poireaux pires que moi avec qui je pouvais me tirer la bourre, et mine de rien ça aide sacrément à augmenter le rythme quand ya quelqu'un devant que tu veux 1) ne pas lâcher 2) fumer et 3) lui coller une valise ! Ou encore ma dernière session de karting (en 4temps 390cc) où on était 2 sur la piste : session 10 minutes, dont les 5 premières à tenter de ne pas me faire rattraper, et les 5 dernières à arriver à ne pas me faire distancer !! Et toujours des marges ééééénnooooorrrrrmmmmes comme si j'étais sur route - alors que sur route des fois je crakkk et je "mets la cervelle au frigo" pour la récupérer en rentrant - ça me rappelle encore le karting, en 2007 lorsque je venais de passer mon permis (voiture) et que j'avais peur, alors que je n'avais pas peur quand je ne conduisais pas.
Ah là là ces gonzesses quelles poules mouillées quand même

lopette !
Dans le groupe des débutants, les niveaux de pilotage et les puissances des machines sont clairement hétérogènes, ça va jusqu'à la KTM RC8. Il y a aussi une bonne proportion de motos de piste, et clairement les mecs sont moins précautionneux. Ils n'ont plus peur de la chute et n'ont pas besoin de leur moto pour rentrer chez eux le soir et aller bosser le lendemain, et partir en vacances le week end suivant.
Et justement certains feraient peut-être bien de se brider un chouïa, particulièrement notre ami Kéké (appelons-le ainsi) en ZX6 bleu qui se re-bourre une 2ème fois sous mes yeux

mon ptit kéké, quand on sait pas rouler on reste derrière

plutôt que d'essayer de faire le malin. A la fin c'est agaçant quand à chaque session on voit le drapeau rouge et hop tout le monde rentre aux stands, parce qu'il y a 1 con, je dis bien 1

qui s'y est cru 5 minutes et qui s'est vautré en plein milieu.
Il est maintenant 15h et mèche, le soleil s'était voilé pendant la session de 14h20, maintenant ça se couvre.
Tiens, une goutte
ça flotte.
Mes potes sont partagés entre les prudents qui veulent arrêter (comprendre, ceux qui ont tout donné pendant les 3 sessions sur le sec, voire même un peu plus que tout) et les courageux qui n'ont pas peur de trois malheureuses gouttes d'eau (comprendre, les lopettes qui se traînent tellement qu'on ne voit pas la différence avec le mode "pluie"). Donc je mets ma combi de pluie par dessus mon cuir [mode SAUNA ON], tandis que la moitié des pilotes plient bagage ou se sont déjà fait la malle. Tout de suite on est moins nombreux en piste ! Et j'arrive à suivre mon pote en R6 : nouvelle moto pour lui, quasi neuve, donc il n'avance vraiment pas un cachou. Mais j'ai omis de remettre le pinlock sur ma visière de casque, ce qui est génial, ça corse l'affaire quand on doit ouvrir la visière avant les épingles, rouler la gueule à la pluie en plissant les yeux, et refermer la visière avant la ligne droite

. Ya une équipe de ptit jeunes en Z et en Hornet qui tournent un peu mais je les vois dans l'herbe l'un après l'autre à 1 tour d'écart. Le ptit jeune avec le Z blanc me fait un petit signe

au passage et je me demande si c'est pour saluer mon courage ou pour se gausser de mon look imparable avec mes bô sliders tout neufs SUR ma combi de pluie.
On a le drapeau à damiers cette fois-ci.
Retour à la bagnole et tout le monde plie. Je me sens pas fatiguée. Je serais bien restée pour regarder les bons pilots qu'on entend tourner furieusement malgré la piste détrempée (ils doivent avoir des pneus pluie), et ensuite finir ma 6ème session histoire de travailler un peu le pilotage sur flotte, c'est toujours instructif. Mais mon paddock motorisé se barre et je saurais pas quoi faire de mes affaires, alors je pars aussi, après tout c'est peut être plus sage.
Je regrette un peu de ne pas m'être lâchée un peu plus. Clairement je reste sur ma faim. Mais d'un autre côté je me félicite d'avoir fini la journée sans encombre, et j'aurai bien le temps de refaire des stages pour continuer à apprendre (pour ça, ya du boulot). Bonne journée, à refaire !!
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