Pollux vient de m'envoyer son CR
... Je vous le livre, suivi du début du mien :
Le rdv avait été fixé ce jeudi matin pour 9h30 au péage de Fleury en Bière
pour un départ avant 10h00.
En arrivant au lieu prévu vers 9h15, je me gare à l’entrée de l’aire et me
branche en mode Lycos à la recherche de Toinou/Chlo et Natacha. Mais rien à
l’horizon, si ce n’est au loin un vague sosie du Kikou. Sachant que je suis
en avance, je réfute immédiatement l’idée que ça puisse être lui. A moins
qu’il soit resté à l'heure d’hiver…
Le doute m’assaillant, je reprends la moto pour parcourir les 100 mètres me
séparant du sosie. En fait, il ne s’agit pas d’une pâle imitation, mais du
vrai Kikou en chair et en os, premier arrivé au point de rdv !!
Maintenant j’en suis certain : Dieu existe !!!
Nous sommes rejoints 5 minutes plus tard par Toinou/Chlo et… et personne.
Pourtant Natacha était juste derrière eux au péage… Le temps que nous
énumérions les motifs pouvant justifier une telle disparition (panne devant
les barrières, rencontre amoureuse, enlèvement par des aliens suicidaires,
…), la voici enfin. En fait, il n’y avait plus de ticket dans le
distributeur. En 25 ans de permis, je n’avais jamais vu ça. La bonne
nouvelle, c’est que nous n’aurons plus à chercher l’identité de la
poissarde du voyage…
Après les 10 minutes de moqueries et quolibets de circonstance, Toinou,
notre guide du jour, donne le signal du départ. Au fil des kms où
l’emmerdement succède à l’ennui, le ciel gris depuis le début continue de
s’assombrir. Décidément, ce weekend s’annonce bien !
A l’approche d’une station service, Natacha remonte subitement le groupe
tous gaz ouverts et s’engouffre immédiatement dans la bretelle
d’entrée. Nous la suivons in extremis, nous interrogeant sur les dramatiques
raisons d’une telle précipitation. En fait, la grenouille de notre
Barbarella à roulettes l’avait prévenue de l’imminence de la pluie et de
l’urgence de revêtir les effets qui nous permettraient d’affronter
sereinement orages et autres déluges promis par des cieux de plus en plus
menaçants.
Une fois tous étanches, nous reprenons l’autoroute pour accueillir les
premières gouttes de pluie après avoir parcouru à peine 200 mètres. Trop
forte la rainette !
Un peu avant Auxerre, nous quittons cette route ô combien monotone pour une
pause café chez les ascendants du Kikou. L’accueil y est bien sympathique,
et l’humidité redouble d’ardeur. Nous profitons de cette coupure pour
étudier la carte et chercher la popote du midi, et surtout le moyen de
quitter cette autoroute anesthésiante.
C’est décidé, nous mangerons à Nitry, et nous abandonnerons les grands axes
pour privilégier les départementales après le déjeuner. Et qu’importe les
horaires, nous sommes en vacances !
Nous reprenons donc le chemin sous la pluie, à la recherche du célèbre «
Courte Paille » de Nitry, situé à la sortie de l’autoroute et ouvert les
jours fériés. Tout à ma joie à l’idée du steack/frites annoncé, je m’engage
dans l’entrée du péage juste derrière Natacha. Mauvaise pioche !! Après
avoir appuyé frénétiquement sur le bouton du distributeur, Natacha tourne
vers moi un visage déconfit et me fait signe… qu’il n’y a plus de ticket !!
Deux fois dans la même journée, il va carrément falloir faire appel à un
exorciste !!
Après avoir parcouru les quelques dizaines de kilomètres nous séparant de
l’estaminet tant convoité, nous arrivons sur un parking bondé, augurant les
20 bonnes minutes qu’il nous faudra patienter avant de pouvoir nous
attabler.
Une fois les panses rebondies, il nous faut maintenant songer à sustenter
nos montures. Ne souhaitant pas reprendre l’autoroute tout de suite, le
Toinou se met en quête d’une station service ouverte. Il finit par en
trouver une à 25 kms de là. Il était temps, malgré la pluie Natacha était
presque à sec…
Une fois nos coursiers rassasiés, nous devons nous rendre à l’évidence : il
est déjà presque 15h00 et nous n’avons parcouru que le tiers du chemin. La
sentence tombe tel un couperet : il nous faut reprendre l’autoroute si nous
voulons arriver avant la nuit ! Toinou reprogramme donc TomTom afin que ce
dernier nous ramène sur ces chaussées roulantes mais soporifiques à souhait !
Au bout de 25 kms nous sommes surpris de recroiser le panneau annonçant
cette bonne ville de Nitry et de repasser devant un « Courte Paille » nous
rappelant vaguement quelque chose… 50 kms pour rien ! Je ne sais pas si
tous les chemins mènent à Rome, mais une chose est sure, ils passent tous
par Nitry !!
Le reste de notre cheminement autoroutier est un d’un ennui mortel, et
seules les successions d’orages, de pluie et de grêles nous sortent de
notre torpeur.
Arrivés à quelques dizaines de kilomètres de notre destination (Bonnétage),
nous quittons enfin l’autoroute pour rejoindre des chemins humides mais
bien plus ludiques, où le Kikou et le Pollux entreprennent, les fesses
serrées, de roder les flancs de leurs PR2 nouvellement chaussés de la
veille.
Ce n’est que vers 20h00, que fourbus et trempés mais heureux, nous
atteignons finalement notre but, où Vinette, Mars, Jean l’arsouille et Joe
25 tuent le temps en squattant assidument la terrasse du bar de l’hôtel.
Et c’est enfin pour moi le moment de rendre la plume à la narratrice
attitrée de ce périple.
Jeudi soir : les (re)trouvailles
Arrivés les premiers à l’hôtel des Perce-Neige, Mars et Vinette s’affairent activement autour de la Mars’ bike, quand apparaissent bientôt Jean l’Arsouille et Joe-25, respectivement sur un Bandit 650S et une CBF600S. Joe, voyant les caches de feu arrière et clignotants des deux motos déposés se demande déjà où il est tombé
... Ce n’est rien, juste un échange d’ampoules entre motos, Mars ayant grillé un cligno, Vinette se sacrifie pour lui apporter ses lumières (au passage S POWER
...).
Nous nous munissons de nos clés de chambre, en faisons le tour rapidement, et nous installons en terrasse, pour un petit Picon-bière bien mérité après ces nombreux kms avalés (35 pour les panthères
, mais bien davantage pour Jean et Joe
), il est 18h... Joe emprunte du tabac à Mars et 10 minutes plus tard, celui ci lui roule car Joe a des moufles à la place des mains
. Mais Joe doit arrêter de fumer, il ne taxera guère plus de tabac à Mars, enfin c’est ce qu’il affirme... Il n’a pas de briquet non plus... Bref que sa gueule, quoi !
Près de deux heures plus tard, si, si,... nous distinguons le cyclope suivi du fazer, du Z et du GTR , montés par Toinou & Chlo, Kikou, Natacha et Pollux. Arrivés à bon port après plus de 11h pour parcourir 500 kms dont quelques uns sous la pluie
, ils sont littéralement liquides et vendraient leur mère pour une bière et un peu de repos. Mars en est à son troisième roulage de clope pour Joe...
Le club des cinq s’installe à son tour dans les chambres, guidé par Vinette, qui en redescendant, aperçoit Mars en pleine discussion avec une autochtone qu’il semble connaître. On ne peut pas le laisser seul un instant, celui-là, faut le savoir !
Vinette bombe le torse (pas de réflexion désagréable dans le fond !
) et part enquêter sur cette rencontre... Ce n’est rien, une amie de Mars qui passait par là... hum hum... Gardons l’oeil ouvert quand même...
Le club des cinq nous narre son interminable périple durant l’apéro, et nous passons bientôt à table, Jean nous quittant alors après avoir avalé un petit kir pour la route (et la route est longue : près de deux heures pour rejoindre son nid douillet).
Le repas auquel nous ferons grand honneur est tout à fait typique du Doubs : croûte forestière
(champignons chauds dont quelques morilles, à la crème, garnis de croûtons) à faire oublier n’importe quel régime des plus draconiens, suivie de rösti
(se prononce « reuchti » - petites pommes de terre en lamelles, frites avec oignons et herbes) et saucisse de Morteau
, un vrai bonheur... Une jolie glace en dessert, surmontée d’un soupçon de crème chantilly achève de nous mettre dans l’ambiance gastronomique de ce début de week end
... Entre deux plats, Pollux, Vinette, Natacha, Chlo et Toinou causent de l’Algérie (encore ?!!!
), de balades motos, de joker, d’artichaut et de tout un tas de trucs incompréhensibles pour une personne normalement constituée, mais qui nous parlent à nous, motards déjantés... A cette occasion, nous retiendrons essentiellement que Pollux est souvent d’accord sur le fond, mais pas sur la forme...
Mars roule sa énième clope pour Joe, avant de s’endormir, bercé par les mots de Joe qui n’en finit plus de parler, de son métier (chef de chantier - info N°1 à retenir pour la suite) entre autres choses... Mars acquiesce juste de temps à autres, semblable au chien articulé de la plage arrière de la voiture du bof qui se respecte...
Le repas achevé, s’en vient la décision fatidique du « A quelle heure demain ? » ...
- Pollux : De quoi parle-t-on ? de l’heure au petit dèj ou de l’heure sur les motos ?
- Natacha : 8h sur les motos ? Ah non c’est trop tôt !
- Kikou : Mais non, 9h !
- Mars : 9h au petit dèj ? Ah non c’est trop tard !!!
- Joe : Mars, tu me roules une clope ?
Les sales gosses ayant fini de se crêper le chignon, il fut finalement décidé on ne sait plus trop quoi, mais toujours-est-il que nous nous retrouvâmes tous à l’heure au petit déj et sur les motos... la classe !
Avant de regagner nos pénates pour la nuit, Mars, Kikou, Joe et Vinette mirent leur monture à l’abri au garage de l’hôtel (note pour le prochain arrêt dans cet hôtel : piquer quelques cartons de vins stockés dans le garage...
), tandis que Natacha, Toinou et Pollux les toisèrent en disant que vraiment, c’est pas la peine de les garer à l’intérieur, que ça ne craint rien... Natacha utera toutefois sa moto, sait-on jamais...
S’en suivit une discussion improvisée sous les fenêtres des chambres, desquelles aucune godasse ne fut lancée à notre grand étonnement, tant nous parlions et rigolions fort peu discrètement... Durant ce moment, nous apprîmes que l’objectif de la venue de Joe sur le forum était la pêche aux minettes (info N°2), donc mesdemoiselles, avis à la population, nous avons en stock un jeune petit gars, très peu servi, bien bâti, bien entretenu, vigoureux, qui ne demande qu’à rendre service... Joe, de son côté crut comprendre que le forum était échangiste et alcoolique... Comme quoi, on croit ce qui nous arrange !
To be continued...