Oui d'accord, mais où ça?
CLERMONT FERRAND. Un stage paraît il incontournable. Et bien s'il faut y aller allons y.
Oui mais comment. J'aime beaucoup mon CBF mais tout de même si je peux prendre un train, quand il s'agit du travail, c'est pas mal non plus. Sauf que.. . Quand on habite TOULOUSE et que l'on veut aller à CLERMONT FERRAND par train, et bien il faut avoir le moral bien accroché, car entre les changements de train, les attentes en gare entre correspondances, et bien il faut 8 heures de trajet en tout pour faire 400 km. Une honte, merci la SNCF. Oh pardon j'oubliais, TOULOUSE ne doit être qu'un village très reculé aux accents moyenâgeux aux fin fond d'une zone sinistrée de très haute montagne pour nous imposer un pareil sacerdoce.
![pleurer :cry:](./images/smilies/icon_cry.gif)
Alors, je me dit que vu les circonstances, l'occasion était belle de faire plus ample connaissance avec ma machine que je n'ai que depuis le 27 Septembre 2014.
Le trajet aller s'est très bien déroulé, si ce n'est le froid mais nous sommes en Novembre et quand on est motard, cela fait partie du contrat, ça va avec. Si on est un vrai motard, on ne s’arrête pas à ça, où alors, on achète un mini bus VOLKSWAGEN à rideaux. Au moins on peut tout y faire au chaud, même dormir.
Je vais vous raconter le trajet retour, car croyez bien le pauvre rescapé que je suis, il vaut son pesant de cacahuètes.
J'ai quitté CLERMONT FERRAND vers 12 h 30 pour TOULOUSE. Au départ il pleuvait un peu mais là non plus on ne s’arrête pas à ça. Je m’estime très bien équipé : Blouson hiver IXON, pantalon de pluie hiver IXON, bottes moto, gants hiver, casque intégral, tour de cou en polaire. Bref, une vraie tortue ninja.
Je n'ai jamais connu de conditions pareilles. Plus les kilomètres déroulaient, plus la pluie battait le pavé. A un moment, la pluie cognait tellement fort que sous le casque c'était absolument assourdissant. Je sentais les gouttes de pluie frapper mon pantalon hiver au point de ressentir comme des points d'impact sur les cuisses. Je n'exagère pas.
![snif ://](./images/smilies/icon_sic.gif)
Le vent s'en est mêlé, j'ai trouvé le brouillard comme une cerise sur le gâteau. J'ai passé une trentaine de kilomètres à avoir l'impression de rouler dans une boîte de coton. Les automobilistes étaient à 60 km/h. Dantesque.
Bien sûr, je me suis arrêté sur les aires de repos d'autoroute et quand j'enlevais le casque, mes oreilles bourdonnaient tellement que je n'entendais plus rien de ce qui se passait autour de moi. Incroyable.
Entre CAHORS et MONTAUBAN, j'ai eu un peu de répit mais vous savez, c'est vite passé si peu de kilomètres. Arrivé à MONTAUBAN, la nuit est arrivée et le restant de la colère de Dieu s'est déversé sur ma pauvre carcasse. Je vous assure que les automobilistes et moi même cherchions les bandes blanches délimitant les voies de circulation. On roulait complètement à l'aveuglette.
A chacun des péages que j'ai traversé, le ticket de péage était inutilisable. Complètement réduit en pâte à papier. Obligé d'appeler l’assistance pour me faire ouvrir la barrière.
Imaginer remettre des gants à chaque passage de péage ou après chaque aire d'autoroute quand chaque gant pèse trois fois son poids tant il regorge d'eau.
Je suis suis quand même parvenu à TOULOUSE en ayant traversé les pires conditions. Il m'a fallu 6 heures pour rentrer chez moi. En arrivant, je me suis mis à poil et sous une douche brûlante. Pas un de mes vêtements ou sous vêtements n'était sec. Mon pantalon de pluie et mon blouson sont des carapaces mais n'ont pas résisté à autant d'eau.
Fort heureusement pour moi, même si je n'ai le permis moto que depuis le 10 Septembre, j'ai quand même derrière moi 6 ans de pratique intensive scooter 125 dans toutes les conditions possibles pour 30 000 kilomètres au compteur. Je sais que ces engins sont décriés mais avec lui j'ai appris à vivre avec le ruban et les caprices météo. Je suis convaincu que ça a joué un rôle dans la gestion de mon trajet car malgré tout j'étais très serein.
Mais oui mon vévert, on a été très bien appris avec toi...(Petit clin d’œil aux copains de formule 3 )
Je me demande ce que serait devenu un pauvre conducteur novice avec en tout et pour tout 3 semaines de permis dans un pareil maelstrom.
Si je suis dégoutté ? Au risque de vous surprendre absolument pas. Je crois que j'ai ça dans le sang c'est tout.
La machine s'est comporté admirablement et je me sentais en confiance avec elle. J'ai été surpris de mon niveau de fatigue finalement assez mince au regard de circonstances aussi extrêmes. Nous sommes en bonne compagnie avec nos machines.
Salut à tous et au plaisir de vous croiser en Haute Garonne ou ailleurs.
Bye